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ne peut être bien fenti que fur la fcène. Toutes les femmes fe retirent chacune de leur côté, fort piquées les unes contre les autres, d'avoir été mêlées dans ce caquet. Marotte reste avec Babet, à qui elle fait une espéce d'excuse à sa maniere, de ce qu'elle a dit d'elle, fans cependant fe dédire. Babet fort chagrine, dit à Dubois qui arrive avec Monfieur Belhomme, que le fait eft éclairci, & qu'elle voit bien qu'Adrien n'eft pas fon Pere. Monfieur Belhomme fe rappelle quelques difcours d'Adrien, qui le confirment dans cette idée. Marotte fait envifaà Babet, que les parens d'Adrien feront leurs efforts pour que fon héritage ne paffe pas dans les mains de Babet. Monfieur Belhomme, voyant les deux Amans dans l'affliction, propofe un accommodement à l'égard de la dot. Il promet de faire Babet fon héritiere, & de lui affurer fa fucceffion par contrat de mariage; il dit que fon reve nu monte à cinq mille livres; ce qui eft beaucoup plus confidérable que le bien d'Adrien. Les Amans reprennent quelqu'efpérance, lorfqu'Adrien arrive. Celui-ci, fur les questions qu'on lui fait, convient que Babet n'est pas fa fille;

ger

il ajoûte que fon Pere eft un riche Négociant de l'Inde, duquel il n'avait reçu aucune nouvelle depuis plus de dix ans, & qu'il avait cru mort; mais qu'il venait d'apprendre que ce Négociant était arrivé à Paris, & le cherchait par-tout. Marotte écoute cette nouvelle avec plaifir, & fort pour l'aller dire à tout le monde. Dubois & Babet fentent renaître leur joie; & tous rentrent chez Adrien, pour avoir une entiere explication de ce fait.

Le troifieme acte fe paffe fur un Pont de la Seine, d'où partent les Bateaux pour Rouen. Monfieur Renauld, fuivi de Menachem, avec le quel il eft venu à Paris, ordonne à un Valet qui le fuit, de s'informer dans le quartier, où peut être la demeure d'Adrien. Menachem lui demande la raifon pour laquelle il montre tant d'empreffement de trouver cet homme. Monfieur Renauld lui répond, qu'ayant été obligé de partir pour l'Inde, il y a douze ans, fa femme, qu'il a perdue depuis, l'avait accom. pagné; mais que n'ofant expofer sa fille, en bas-âge, au mouvement de la mer, il l'avait laiffé en garde à cet Adrien, qui demeurait alors à Rouen,

&

& qui depuis eft venu demeurer à Paris. Pendant cette converfation, ils voyent Marotte, qui fort de sa maifon; & Monfieur Renaud lui demande fi elle ne pourrait pas lui apprendre la demeure d'Adrien. Marotte lui répond qu'elle eft fort en état de l'en inftruire, puifqu'elle eft fa coufine germaine; mais qu'Adrien eft actuellement dans l'embarras que lui caufe le mariage de fa fille. Monfieur Renaud, demande quelle eft cette fille? Marotte lui raconte qu'Adrien l'a fait longtemps regarder comme telle; mais qu'elle ne l'eft point; que la famille d'Adrien, informée de cela, n'avait pas voulu laiffer aller la chofe plus loin; enfin, fon caractere médifant lui fait tenir des difcours capables de jetter dans l'efprit de Monfieur Renaud, de violens foupçons fur la vertu de fa fille. Elle s'apperçoit de fon trou ble, & lui demande s'il ne connaîtrait pas ce riche Négociant, qu'on dit être le pere de Babet. M. Renaud convient qu'il le connaît; mais pressé par Marotte, qui foupçonne que ce pourrait être lui même; il s'en défend; & pour fe débarraffer des queftions qu'on lui fait, il dit qu'elle eft la fille Tome VI.

T

de fon compagnon de voyage. Marotte reconnaît ce dernier pour ce Juif qu'elle a vu, dans les Caffés, vendre des lunettes d'Angleterre. Monfieur Renaud fe retire fort troubié; Menachem le fuit, & Marotte refte feule, riant de ce qu'elle vient d'apprendre. Catherine & Angélique furviennent & lui demandent la caufe de fa gaieté. Marotte leur conte, en étouffant de rire, qu'elle a vu le Pere de Babet. On refuse d'abord de la croire; mais elle affure qu'elle dit la vérité; qu'elle a parlé au Pere de Babet; que c'eft ce Juif, que c'eft luimême & qu'il en eft convenu. Monfieur Belhomme & Dubois arrivent, les Revendeufes leur font des plaifanteries équivoques fur le Pere de Babet, qu'elles croyent connaître. Enfin Angélique explique à Dubois, qui est ce Pere, & fort en lui difant combien elle eft affligée des difcours que cette aventure va produire. Marotte & Catherine s'en vont en plaifantant fur les bonnes lunettes dont Dubois fera pourvu à l'avenir. Dubois refte interdit; & Monfieur Belhomme, perfuadé par les difcours que ces trois femmes viennent de tenir, lui dit que

le mariage eft à préfent impraticable de toutes façons. Babet arrive d'un air content & fort impatiente de voir fon Pere; elle est étonnée de la trifteffe où Dubois eft plongé; il voudrait lui en expliquer la caufe, & ne peut proférer que des mots entrecoupés. Enfin, Monfieur Belhomme montre le Juif à Babet, en lui difant que c'eft fon Pere. Babet confondue, s'enfuit, fans ofer le regarder. Cette fuite étonne Adrien & Monfieur Renaud, qui rappellent inutilement Babet. Ils en demandent la raison. Dubois & Monfieur Belhomme leur expliquent la caufe de fon chagrin. La chofe s'éclaircit peu à peu. Dubois apprenant enfin que Babet eft fille de Monfieur Renaud, entre en courant chez Adrien, Marotte & Catherine furviennent avec Angélique; les deux premieres font compliment à Menachem de la jolie enfant qu'il a retrouvée; Angélique les blâme de rire du malheur de Babet, dont elle paraît touchée. Dubois revient, conduifant Babet, à qui il dit, transporté de joie, d'embraffer fon Pere. Lequel, demande naïvement Babet? Monfieur Renaud l'embraffe ; elle reçoit avec beaucoup de refpe&t &

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