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N'vallont pas un denier,

Vous purgez les chauffées
De tout Avanturier.

CHOUR.

Gai, gai, &c.

Le MARGUILLIER.

Un loup fort malhonnête

Défolait ce quartier ;

Vous avez tué la bête,
Gnia qu'à vous en prier;
Gai, gai, &c.

Quand un lapin ravage
Les choux d'un Jardinier,

Occide avec courage,
Le met dans fon clapier;
Gai, gai, &c.

Quand un fanglier gâte
Le bien de not' grenier,
Vous le mettez en pâte

Et l'mangez tout entier;
Gai, gai, &c.

Vous avez pour la pêche,

Débourbé not'vivier,
Cette bonne œuvre empêche

Les crapiaux de crier ;
Gai, gai, &c.

OCCIDE.

Pefte foit de la fête,

C'eft affez m'ennuyer,
Vous me rompez la tête,
Je demande quartier

Le CHŒUR.

Gai, gai, &c.

Occide voudrait entretenir Fanfale de fes feux, mais elle lui répond qu'il lui parlera de fa tendreffe une autrefois, & qu'il doit aller au Greffe, où l'on va dreffer un procès-verbal de fes exploits.

Au fecond acte le Théâtre représente l'Appartement de Fanfale, plufieurs filles y font occupées à différents ouvrages; elles voudraient engager leurs Maîtreffes à recevoir les hommages d'Occide, dont la gloire éclatante ferait honneur à fes appas, mais elle penfe différemment, & lui préfere fon Lieu

tenant.

FANFALE.

AIR: Babet que t'es gentille.

Occide & ce garçon,

Font un parfait contraste;

L'un a l'air d'un Gascon,

L'autre eft fimple & fans fafte;
Son maintien décent,

Son air innocent,

Eft la nature même;

Son cœur n'eft point encore formé,
L'amour ne l'a point animé,

Puifqu'il n'a pas encore aimé,

Eh bien! c'eft lui que j'aime. (bis. )

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Titi paraît, & les Femmes de Chambres fe retirent, il apprend à Fanfale, que fon Commandant se prépare à lui apporter un bouquet pour fa fête. Fanfale répond qu'elle lui fait peu gré de fes foins & que ceux d'un autre la flatterait davantage. Quelques avances qu'elle lui faffe, l'imbécille Titi ne peut fe réfoudre à en profiter, il l'accufe d'indifférence & de rigueur, tandis qu'elle l'accable de careffes & de prévenances, ce qui défefpere la bonne Dame, & rend cette fcène très comique.

Occide pour achever de la mettre de mauvaise humeur, arrive avec fes Houfards, qui amenent des Braconiers qu'ils ont pris & auxquels Fanfale fait rendre la liberté.

OCCIDE.

Vous êtes bien inhumaine!
Que gardez-vous à vos amis?
Un doux espoir m'eft-il permis?
AIR: Sans le Dieu de la tendreffe.
(à fa fuite.)

A la Dame du Village,

Amis, rendez les honneurs.

(à Fanfale.)

Dans leurs jeux voyez l'image

De mes plus vives ardeurs.

Pour garant d'un tendre hommage,
Prenez ce Monftre & ces fleurs.

Occide donne à Fanfale, & lui fait préfenter le loup qu'il a tué, & les fufils des Braconiers. Occide prend le panier à ouvrage de Fanfale, & chante en faifant des nœuds.

AIR: Quel voile importun le couvre !
Il faut pour charmer les Belles,

Suivre leurs plaifirs,
N'avoir que leurs defirs;

En nous amufant comme elles,
Nous formons nos nœuds;
L'amour nous rend heureux.

Un cœur altier n'eft plus le même,
Quand d'un objet il est épris.
L'Amant devient tout ce qu'il aime;
Un doux retour en eft le prix.
Il faut pour charmer les Belles, &c.

Les filles de la fuite de Fanfale quittent leurs ouvrages & danfent pendant que les Houfards travaillent à leurs places. Fanfale & Occide chantent tour à tour les couplets d'un Vaudeville dont le refrain eft;

On n'éteint jamais les defirs,
Lorfque l'on file les plaifirs.

Les filles de la fuite de Fanfale vont prendre les Houfards, leur attachent des quenouilles & danfent avec eux, en les faifant filer. On entend le bruit du tonnerre. Grifmine defcend par la cheminée, fuivie d'une troupe de Diables, qui mettent le feu aux quenouilles; Fanfale & toute fa fuite s'enfuit; Grifmine accable de reproches & de

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