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pérance qu'il l'aidera à en découvrir. Macé arrive & apprend à Tyamie que c'eft elle qu'il l'a fait nommer par le Druide. Le but qu'elle fe propose eft trop clair pour avoir befoin d'en rendre compte; mais Tyamie lui rend rufe pour rufe, & lui dit que le Berger qui eft l'objet de leur empreffement, voyant la Fête avec indifférence, est dans les champs occupé à garder son Troupeau. Macé profite de cette négligence, & elle fort pour aller faire hâter les autres Bergers. Tyamie restée feule, invoque ainfi l'Amour.

Amour, Amour, entends ma voix,
A mon Berger fois favorable;
Tu le dois, il eft trop aimable.
Pour n'être pas heureux au bois.

Fais voir ton flambeau fur le Chêne,
Où croît ce Rameau defiré,
Que par ce fanal éclairé,

Zéli le découvre fans peine.
Amour, &c.

Colas arrive à la tête des autres Habitans du Hameau, & préfente une couronne à Tyamie, qui cherche à l'a

mufer par toutes fortes de ftratagêmes. Macé furvient & fait voir qu'elle fe mocque de lui. Il fe difpofe à réparer le tems qu'il a perdu, mais trop tard. Zéli revient & leur apprend qu'il a trouvé le Guy. Macé outrée de défefpoir, s'en prend à Colas de la perte de Zéli, & le menace de l'étrangler s'il ne veut au moins la réparer en l'époufant. Les Amans font unis dans la cérémonie qui termine la Piece.

Le théâtre repréfente l'endroit le plus épais de la Forêt. Au milieu paraît le Chêne, fur lequel on doit couper le Guy facré. Au pied eft un petit Autel de gazon que les Druides entourent après y avoir dépofé la ferpe d'or & le voile qui doit recevoir le Guy. Quatre Druides l'étendent deffous le Chêne, le grand Druide l'abat d'un feul coup, il tombe dans le voile, & après qu'il eft defcendu de l'Autel, il le prend & le montre au Peuple, comme le garant du bonheur qu'il lui annonce pour cette année. Il l'invite à fe réjouir, & le Peuple montre fon allégreffe par des danfes vives & légeres.

Cette Piece fut affez bien reçue du Public. Les paroles font de M. de Jun

quieres fils, & la mufique de M. laRuette; l'un & l'autre font agréables, mais le fujet était plus propre à faire un Ballet paftoral qu'un Opéra-Comique. Auffi n'eut-il que douze repréfentations, & n'a point été fuivi lorfqu'on a voulu le reprendre.

L'AMOUR PATERNEL.

Comédie en trois actes en profe,
4 Février 1763. (1)

ARLEQUIN,

RLEQUIN, ouvre la fcène avec Scapin, qu'il félicite fur fon retour de Venife, où il était allé par ordre du Seigneur Stefanello, pour amener Pantalon fon frere, avec fes deux filles, Clarice & Angélique. Il lui apprend que Pantalon fans fortune, ne fubfifte que des fecours de fon frere, & qu'il les employe, la plus grande partie, à l'éducation de fes deux filles, qui en ont fi heureusement profité, qu'elles font devenues célébres, la premiere

(1) La fcène eft à Paris, dans une Salle de Compagnie de la Maison de Camille.

dans les Belles Lettres, la feconde dans la Mufique. Arlequin obferve que Stefanello étant mort, Pantalon n'était plus dans le cas de venir à Paris. Scapin répond que Pantalon étant déjà à Lyon, quand il avait appris la mort de fon frère, il s'était déterminé à continuer fon voyage par l'efpérance d'hériter des biens de Stefanello; mais qu'arrivé à Paris, il avait découvert qu'il n'avait aucun droit à la fucceffion, au moyen de quoi il fe trouvait dans la plus grande détreffe. Arlequin dit à cela que Pantalon devrait s'en retourner à Venife; Scapin lui répli que qu'il s'en ferait déja retourné, fi Camille ne l'eut retenu auprès d'elle par fes bonnes façons. Arlequin ne favait rien de tout cela, parce qu'il était à la campagne depuis fix femaines ; il fe plaint que Camille, qu'il doit époufer inceffamment, dépenfe ainfi

tout fon bien à recevoir & nourrir la famille de Pantalon; elle vient & lui marque la joie qu'elle a de fon retour; mais il la querelle fur fa profufion; & lorfqu'elle a congédié Scapin, qui eft auffi amoureux d'elle, elle représente à Arlequin que c'eft par reconnaiffance, par honneur & par

équité, qu'elle s'eft crue obligée de fecourir la famille du Seigneur Stefanello, de qui ils tiennent tout le bien qu'ils poffédent. Arlequin s'appaise sur le paffé, mais il ne veut pas entendre raifon fur l'avenir, & prétend que fes nouveaux Hôtes foient congédiés fous vingt-quatre heures. Il fort, Camille qui l'aime éperdûment n'ofe lui déplaire, & quoi qu'il puiffe en coûter à la bonté de fon cœur, elle se réfout à apprendre à Pantalon la cruelle néceflité où elle fe trouve réduite. Celui-ci lui répond que fon deffein eft de retourner à Venife, & qu'il a donné ordre de vendre le peu de bien qui lui reftait pour fournir aux frais de fon voyage; mais qu'il n'en doit recevoir le prix que datis quelques mois; cependant pour ne lui point caufer de peine il lui promet de faire vendre fur le champ tout ce qu'il pofféde, jufqu'aux livres de fa fille; Camille touchée de cette extrêmité, ne veut plus confentir à fon départ, & efpere faire entendre raifon à Arlequin. Pantalon ne peut s'empêcher de verfer des larmes de joie; il s'exprime de la maniere la plus touchante avec Clarice qui furvient. Il lui demande fi

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