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menaces Occide, qui lui répond qu'un Amant ne craint que ce qu'il aime.

GRISEMINE.

Quand j'étais dans mon printems,
On voyait ton amour tous les ans
S'accroître avec mes appas naissans ;
Tout doit fe former avec le tems.

OCCIDE.

AIR: Les cœurs fe donnent troc pour troc.

Votre esprit en vain s'est flatté
De rendre une ardeur éternelle;
Les fermens faits à la Beauté,

Ne doivent pas plus durer qu'elle.

Occide fort & Grifmine le menace de le poursuivre jufqu'au bout du monde.

Au troifieme acte, le Théâtre repréfente les Jardins de Fanfale, elle s'y plaint encore de la timidité de celui qu'elle aime. Grifmine approche doucement & la frappe de fa baguette; Fanfale furprise par les charmes de Grif mine, tombe fur un banc de gazon, fur lequel elle s'endort, en chantant j'ai des vapeurs, je me meurs. Grifmine tire fon couteau pour la tuer; mais

Occide

Occide qui furvient à propos le lui arrache en lui difant: turlututu rengaine, &c. Il tire Fanfale par le bras, la réveille & elle fe fauve en voyant Grifmine, ils finiffent l'acte par un duo qui exprime leur fureur.

Le Théâtre représente un caveau, dans lequel Occide eft feul & fe livre aux transports de fa jaloufie depuis qu'il a appris que Fanfale en aimait un autre que lui, Grifmine qui a promis de fuivre par-tout fes pas, defcend auffi au caveau, il la preffe de lui revéler par fon art le nom de fon Rival ; elle y confent & fait une conjuration, à la fin de laquelle elle lui apprend que le feftin eft préparé pour la nôce de Fanfale. On entend des miaulemens de chats & des monftres paraiffent, qui enmennent Grifmine, Occide jure de se vanger, fort & finit le quatrieme acte.

Le Théâtre repréfente un lieu préparé pour un feftin de nôce; Fanfale y paraît la premiere, & Titi la fuit de près; mais tandis qu'ils fe livrent au transport de leur amour & à l'efperance de leur prochain bonheur, Occide arrive le fabre à la main.

Tome VI.

C

FANFALE, à part.

Oh Ciel! nous voila dans la crife.

OCCIDE.

Rien n'est égal à ma surprise,
Un ami jouer de ces tours!

TITI

C'est ce qu'on voit tous les jours.

Occide entre dans une grande fureur, mais il fe calme bientôt en entendant une fymphonie douce qui imite le chant du coucou. Il invite Fanfale & fon Lieutenant de fe marier, & chante :

Cet examen

Fort à propos m'arrête;
Qu'ils s'aiment tout leur fou.

(Simphonie.)

Pour moi je ne fuis

pas

fi fou.

AIR: ça n'durʼra pas toujours.

A leur nôce je danfe;

Vivez en bon époux.

TITI.

Ah! quelle heureufe chance!

FANFALE.

Eft-il un fort plus doux ?

FANFALE & TITI.
Que nos tendres amours,

Puiffent durer toujours. (trois fois.)
OCCIDE, à part, en même tems.

Ça n'dur'ra pas toujours. (trois fois.)

La Piece finit par un Vaudeville dont voici deux couplets :

Dans un cercle la faillie
Caufe fouvent du dépit ;
La plus légere ironie

Eft un vice de l'efprit;

Dans un repas agréable,

Tous les bons mots font bien pris;
La franchise regne à table,
On est toujours bons amis.

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Que je fais de gens féveres,
Durs & brufques le matin,
Qui le foir, au bruit des verres,
Ont un plaifir clandeftin;
Leur humeur eft plus affable,
Et dans des foupirs jolis,

Avec eux l'Amour à table,
Les rend les meilleurs amis.

Cette Parodie eft de Meffieurs Favart & Marcouville, & fut faite à la quatrieme reprise de l'Opéra d'Omphale, Tragédie-Lyrique dont les paroles font de la Motte & la mufique de Campra. Fanfale fut très-bien reçu du Public; elle eut fix repréfentations avant Pâques, & feize après la rentrée du Théâtre.

Gratis.

Le 29 Août 1752 les Comédiens Italiens donnerent gratis une repréfentation d'Arlequin & Scapin, Voleur par amour, en réjouiffance du rétablissement de la fanté de Monfeigneur le Dauphin, qui avoit eu la petite vérole. Le 19 Septembre fuivant, ils donnerent pour la même occafion un divertiffement intitulé Alcefte, dont M. de Saint-Foix eft l'Auteur. Il parut très-ingénieux, fit beaucoup de plaifir, & eut dix-huit repréfentations.

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