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eft étonnant qu'il n'ait pas cherché à s'attacher un Auteur du mérite de M. Guichard, & il eft plus étonnant encore, que celui-ci encouragé par le plus brillant fuccès, ait ceffé de traiter un genre qui lui paraiffait fi propre. Le Bucheron eut vingt-quatre représentations, & c'eft une des Pieces que l'on voit le plus fouvent, & avec le plus de plaifir.

DEBUT DU ST. LAUBREAU.

Le Sieur Laubreau, Directeur de la Troupe de Lyon, vint débuter à Paris, le 2 Mars 1763, par le rôle du Prince dans Ninette à la Cour, & par celui du Muficien dans le Magazin des Modernes ; le goût de fon chant le fit applaudir; il fut reçu à demi-part; mais il jugea à propos de fe retirer à la clôture de 1765, pour retourner à Lyon, où il eft à préfent.

Gratis.

Les Comédiens donnerent le 22 Juin, gratis, en réjouiffance de la Paix, les Caquets, le Retour d'Arlequin & le Bucheron, fuivis du Ballet des Pier

rots.

LES FÊTES DE LA PAIX.

4 Juillet 1763.

LE théâtre représente une grande Place environnée de portiques; des trophées font fufpendus entre les colonnes, & fur des gradins de pierre, difpofés en amphithéâtre, comme dans un Cirque. On voit des Statues repréfentant les grands Hommes qui ont illuf tré la France dans tous les genres. Au milieu de cette Place eft représentée la figure équeftre du Roi, avec fon piédeftal, & les ornemens qui l'accompagnent, tel qu'on le voit dans la Place de Louis XV (1).

Des Suiffes veulent empêcher le Peu ple d'approcher; mais le Chef des Héros d'armes ordonne de laiffer paffer tous ceux qui veulent s'approcher de la Statue du Roi, il chante:

Dans ce jour où tout profpere,
Il n'eft point d'états différens ;

(1) Cette fuperbe décoration eft de l'invention de M. Louis, ancien Penfionnaire du Roi, & premierArchitecte de Sa Majesté Polonnoise,

Laiffez entrer petits & grands;
Laiffez les cœurs se fatisfaire;
Doit-on empêcher des Enfans
De venir voir leur pere ?

Des Jardiniers & des Bouquetieres viennent en chantant & en danfant, orner la Statue du Roi de feftons & de guirlandes. Un Abbé en habit de campagne paraît avec une Bourgeoile qu'il preffe de céder; mais elle lui répond qu'elle n'a jamais cédé; elle eft honnête femme, & l'Abbé raflure ainsi fa vertu.

Je fuis libre, j'ai du bien;

Cet habit-là, Madame, & rien,
C'eft à peu près la même chose;

On le prend pour tromper les yeux;

Plus d'un, ainfi que moi, par ce dehors im pofe

Sans engagement sérieux,

La BOURGEOISE..

Vous n'en avez aucun ?

L'ABBÉ.

Aucun; s'il faut vous le dire..

Je me confie à vous, à peine fai-je lire;
J'ai pris cet attirail par prudence, par goût;

Enfin, comme un passe-partout,

Car on en tire un fort grand avantage;

C'est moins pour moi, Madame, un état qu'un maintien ;

Heureux qui fait en faire usage;

Par-là je tiens à tout, en ne tenant à rien. On nous reçoit fans conféquence;

Infenfiblement on s'avance.

On nous goûte en faveur de la frivolité, C'eft en elle aujourd'hui que mon état confifte,

Avec quatre doigts de baptifte,

Nous acquérons le droit de l'inutilité,
Et pouvons être oififs en toute liberté.

La

BOURGEOISE.

Mais tous ces oififs-là, demandent de l'ou

vrage.

L'ABBÉ.

Notre regne n'eft pas tombé,
Nous nous infinuons toujours dans le ménages
Chaque Maifon a fon Abbé.

Ily donne le ton, y joue un perfonnage,
Pour les Valets, il eft Monfieur l'Abbé,
Pour le Mari, mon cher Abbé,

Pour la Femme, l'Abbé.

Lorfque la Bourgeoife, fenfible aux

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