Mes efprits accablés; DORISTE E. La chûte d'un torrent qui gronde, HORIPHESME. Eft ce par ces frivoles foins Dit beaucoup plus & prouve moins, Que la vive ardeur qui me preffe. Comme un Amant tranfi t'offrirai-je des fleurs? Les roles de ton teint furpaffent leurs cou leurs ; Dois-je des plus beaux fruits te faire des préfens? Ils n'ont point la rondeur de tes attraits naiffans. Il est un don plus précieux, Qui prouve combien j'aime ; Que pourrait-on t'offrir de mieux ? La froideur de Doriftée fait foupçonner à Horiphefme, qu'il pourrait bien avoir un Rival chéri. Doristée lui répond: N'allez pas le croire. HORIPHESME. Daigne donc m'accorder ton cœur, Pour attendrir Doriftée, Horiphefme imagine de lui donner un Divertiffement de Forgerons auquel il préfide, ce Divertiffement eft très-bien caracté rifé; le Maître de forges croit avoir enchanté la Maîtreffe, & renvoye ainfi fa Troupe. AIR: Tarare pompon. Le fecours de vos Jeux De l'objet de mes vœux Sortez. Horiphefme redouble ses efforts pour fe faire aimer dé Doristée, il lui parle d'Hymen & d'un Hymen prompt; Doriftée pour s'en débarraffer, lui dit qu'elle dépend de fon pere, à qui elle fera toujours foumife. HORIPHESME. C'est parler en fille fage, Pour manquer ce mariage. Tircis furvient tout émû, il eft dé fefpéré de ce que Doristée a affifté à la Fête ordonnée par Hor phefme, il en fait les plus vifs reproches à fa Bergere, qui lui dit; que ce n'était que pour défarmer la Jaloufie de fon Rival. O Ciel ! TIRCI S. DORISTÉ E. Je n'ofais te le dire, Ah! crois-en ce cœur qui foupire. TIRCIS. N'est-ce point une erreur extrême ? DORISTÉE, à part. Il voit le trouble de mon cœur, Il demande encor fi je l'aime. TIRCIS. De fa fierté je fuis vainqueur. (à Doriftée. Et vous vouliez avec rigueur, DORISTÉ E. Avant de répondre à tes vœux, AIR: Nous autres bon Vilageois. On file avant d'être époux, Horiphefme apperçoit du haut d'une montagne, ces Amans qui fe jurent une tendreffe éternelle. Ils fe fauvent auffitôt qu'ils le voyent, & Horiphelme entre fur la fcène en s'écriant: De ce vil Berger, A l'inftant courons nous vanger 1 Vainement il fuir, Son malheur le fuit. Car la mort Eft le fort Que je lui deftine. Le Berger & la Bergere reviennent fur la fcène, & Tircis dit à Doristée dans le fond du théâtre: Le trépas doit me fembler doux, Puifque je fuis aimé de vous. C'eft alors qu'il faut vivre, Cher Amant,. D'un Jaloux Fuyons le courroux ; Aht je l'entend. 1 (Elle fuit.) TIRCIS. La peur me prend. |