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Vo's Spectacles changés ne font plus qu'une école,

On ne voit plus régner chez eux,
"Qu'un plagiat qui me défole,
Et qu'un déplacement affreux.
C'eft l'Opéra que partout on copie,
On chante au théâtre Français,

Ou comme lui plûtot on crie
Des vers bouffis faits pour mugir exprès.
La Troupe Italienne en tout le parodie,
Et lui dérobant fes Moutons,

Ne quitte plus la Bergerie;

Pour avoir la revanche, il a pris leurs bouffons

Tout paraît travefti, tout eft lazzis, chan

fons,

Comme on outre le jeu l'on charge la mufique, Et tout Paris n'eft plus qu'un Opéra Comique. M. FAUSTER, s'en allant.

Pour être bien, Meffieurs, reftez toujours Français,

N'imitez que vous-même, & vous ferez par

faits.

(Revenant.)

Je reviens fur mes pas vous dire une nouvelle, Tout-à-coup il fe leve une aurore fi belle, Qu'elle a rendu le jour à votre chant.

Je vous en félicite, adieu, bon jour, bon an.

Après leur départ, la Frivolité dit au Marquis, que pour combattre le fuccès de Titon & l'Aurore, il faut célébrer leurs favoris par un duo; le Marquis veut que ce foit par un trio, de la façon d'un Serin de Bergame, qui

eft Arlequin déguifé en Chanteur. Il arrive tout en défordre, & fait la defcription d'un combat ridicule que les deux partis fe font livré au Caffé, où il a été lui même maltraité; on l'a pris pour le Mufico des bouffons, fur quoi la Frivolité lui demande: feriezvous en effet ce Fauffet fi vanté ?

ARLEQUIN.

Non Madame, je fuis une Taille accomplie.

Le Marquis ajoute:

Qu'il compofe lui feul des Opéra burlesques,

Qu'il fait des vers Gafcons, des airs Tofcans,

Et des Ballets Tudefques.

ARLEQUIN.

J'en tiens de fûrs-garans,

Voilà pour vous, Madame, une Chanfon d'élite;

En voici pour nous trois, un morceau triom phant.

La FRIVOLITÉ.

Pour affurer la réuffite,

Il faut l'accompagner d'un Ballet Allemand

ARLEQUIN.

En attendant un Danfeur Mofcovite.

La FRIVOLITÉ, chante.

AIR.

Commo a l'aufel près of niou,
Mon cor crido, que La pieta,
Aufi que fa piou, piou,

Per aber la liberta. '

Cet air eft fuivi d'un trio, chanté par la Frivolité, le Marquis & Arlequin, qui fortent tous trois à reculons, en faluant le Public à la maniere des bouffons.

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Cette Piece charmante eut le plus grand fuccès; elle eft la derniere que M. Boiffy ait donnée au théâtre Italien; la Frivolité qui en eft le fujet, & le fond du caractere des Français ne pouvait être mieux traité, que par un homme qui connaiffait fi bien le goût de fa Nation. Elle lui fut gré d'avoir fu cacher des leçons auffi philofophiques, fous un badinage auffi léger. La Cour & la Ville en témoignerent une égale fatisfaction, & l'Auteur dut à fon mé rite, ce que la plupart des Ecrivains n'obtiennent que de la faveur. La Frivolité eut trente représentations avant Pâques, & plufieurs autres non moins fuivies pendant le cours de l'année. C'eft le dernier triomphe de M. de Boiffy, fur le théâtre Italien.

Cet Auteur, né à Vic en Carladez, faifant partie de la Province d'Auvergne, le 26 Novembre 1694, de Pierre de Boiffy, Confeiller du Roi, Prevôt de cette petite Province, & de Marie Felix de Comblat, iffue d'une famille diftinguée; il n'avait gueres plus de vingt ans dorfqu'il vint à Paris, & n'eut pendant long-tems que le produit de fes ouvra Dy

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ges. I débuta dans la Carriere Littéraire, par une Satyre en vers & en profe, intitulée: l'Eleve de Terpficore, dans laquelle il dit beaucoup de mal de tous les Ecrivains célébres de ce tems. Il fit encore quelques ouvrages du même genre, qui ne firent pas plus d'honneur à fon efprit qu'à fon cœur ; il prit enfuite une route plus noble', & compofa pour le théâtre Français.

La Rivale d'elle-même, Comédie en profe & en un acte.

L'Impatient, Comédie en vers & en cinq actes, précédée d'un Prologue en profe.

Le Babillard, Comédie en vers, en un acte.

La mort d'Alcefte. Tragédies.

Alcefte & Admete. S

Le Français à Londres, Comédie en un acte.

Avec M. de la Chazette.

Dom Ramire & Zaïde, Tragédie.

Seul.

L'Impertinent malgré lui, ou les Amans mal affortis; Comédie en vers, en cinq actes.

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