Carlos ouvre la fcène avec Phani; à qui il reproche fes préjugés, & qui fe détermine enfin à fe laiffer enlever. Carlos part pour tout difpófer & profiter de la fête du Soleil, que l'on doit célébrer le même jour. Phani, restée feule, chante les couplets fuivans: AIR: Ah! Maman, que je l'ai échappé belle Viens Hymen, hâte-toi, je t'implore, Viens par ta douceur, Combler l'ardeur Qui me dévore, Viens m'unir au Vainqueur que j'adore ; Fillette à quinze ans, Si tu veux que mon cœur t'appartienne, Crains que l'amour Ne te prévienne, Il n'est rien qu'à la fin il n'obtienne ; Ce petit fournois, Fait métier d'efcroquer tes droits. X Viens Hymen, hâte-toi, je t'implore, Combler l'ardeur Qui me dévore, Tes attraits font des biens que j'ignore ; Fl eft permis de s'en douter. Huafcar Inca vient apprendre à Phani, que le Soleil veut la marier, Phani répond qu'il prend bien de la peine & que fouvent au nom des Dieux, un fripon nous abufe. Huafcar entre en colere, & apprend à Phani qu'il l'obfervait de loin & qu'il eft inftruit de fon amour pour l'Espagnol. HUASCAR. AIR: Dans le fond d'une Ecurie. D'avoir enlevé notre or, Nos Vainqueurs ont mis encor Il parle bas à l'oreille d'un Péruvien, & dit qu'on va voir beau jeu. Les Péruviens arrivent pour célébrer la fête du Soleil. HUASCAR. AIR: Ah! le bel Oifeau, Maman ! Peuple, chantez le foleil, Qu'à vos voix l'écho réponde. Brillant foleil, brillant foleil, La chaleur de tes rayons, Tu fais mûrir les raifins, Tu fais pouffer les fougeres, (On danfe avec des Parafols) HUASCAR. AIR: C'est ce qui nous enrhume. Chez nous il fait beau quand le foleil luit, Et quand il fait jour, il n'eft jamais nuit, C'eft affez la Coutume; Quand la chaleur ceffe, le froid s'enfuit, AIR: Ah! le bel, &c. Peuple, chantez, &c. La fête eft interrompue par un tremblement de terre; tout le peuple se difperfe, Phani vient auffi fe fauver. Huaf car l'arrête & veut l'emmener malgré elle, mais Carlos arrive, calme fa frayeur; il lui apprend comment Huafcar a fait enflammer le Volcan en y jettant un caillou. Huafcar fe livre au défespoir & fe précipite dans le gouffre de rage, de n'avoir pas recueilli le fruit de fa fourberie. LES FLEURS. Troifieme Entrée. Le Théâtre représente les Jardins de Tacmas. Fatime en habit d'homme demande à Roxane comment elle la trouve dans ce déguifement; celle-ci lui répond qu'elle eft on ne peut pas mieux, mais qu'elle va répandre l'al larme dans tout le férail. Fatime ré pond que les Perfans font bien changés depuis qu'ils ont fait un voyage à Paris, & qu'ils ont vu l'Opéra ; enfin Roxane la preffe de lui apprendre quel eft le projet de ce déguisement; elle lui avoue que c'eft pour épier Atalide, qu'elle soupçonne être fa Rivale; celle-ci arrive & chante : AIR: Contredanfe du Carnaval du Parnaffe. Qu'on me blâme Tant que l'on voudra; Mais chacun faura Mon amoureuse flamme. Je dois triompher. J'inftruirai de mon fecret Quelqu'indiferet ; Mais n'importe, L'ardeur du caquet m'emporte. (A Fatime.) Vous êtes le bien venu, Jeune inconnu; Apprenez qu'un doux Vainqueur, Soumet mon cœur, |