페이지 이미지
PDF
ePub

troupes en Italie avec l'imperatrice fon épouse; & A N. 1119. vint en Allemagne, lorsqu'on l'y attendoit le moins. Et comme fa prefence y excita de nouveau les violences & les actes d'hoftilité: il fut obligé de convoquer à Tribur une affemblée generale des évêques & des feigneurs, où il promit de fatisfaire fur tous les chefs dont on l'accufoit. En cette affemblée on établit une paix, mais qui ne fut folide. Il s'y trou va des députez de Rome, de Vienne & de plufieurs, autres églises, qui confirmerent la nouvelle de l'élection du pape Callifte. Tous les évêques d'Allemagne lui promirent obéïssance & approuverent la convocation du concile qu'il devoit tenir vers la faint Luc; & l'empereur lui-même promit de s'y trouver, pour la réunion de l'église univerfelle.

11.

Concile de

nichéens.

tom. x.

x. p. 856.

pas

En attendant ce concile qui fe devoit tenir à Touloufe. Ma- Reims, le pape Callifte en tint un à Toulouse, le treiziéme de Juin, où affifterent des cardinaux, des évêques & des abbez de Gothie ou Languedoc, de Gascogne, d'Efpagne & de Bretagne; entre autres Conon évêque de Palestrine, Lambert d'Oftie, Oldegaire archevêque de Tarragone, Bernard d'Auch, Atton d'Arles, Foulques d'Aix, Richard de Narbone, Gaultier évêque de Maguelone & Raimond de Balbaftro. En ce concile on fit dix canons, dont le plus remarquable eft le troifiéme conçû en ces termes : Quant à ceux qui feignant une apparence de religion condamnent le facrement du corps & du fang de N. S. le baptême des enfans, le facerdoce & les autres ordres ecclesiastiques, & les mariages legitimes : nous les chaffons de l'églife comme heretiques & ordonnons qu'ils foient reprimez par les puiflances

C. 46

feculieres. Nous foûmettons à la même condamna- AN. 1119. tion leurs défenfeurs, s'ils ne viennent à refipifcence. On défend aux princes & à tous les laïques de piller les biens des évêques morts; & on prononce excommunication contre les moines, les chanoines & les clercs qui renoncent à leur profeffion, ou laisfent croître leur barbe & leurs cheveux comme des laïques.

c. 10.

Les heretiques condamnez en ce concile, étoient les fectateurs de Pierre de Bruis & de Henri fon difciple, dont je parlerai dans la fuite. C'étoit des Manichéens, comme ceux qui furent découverts cent ans auparavant à Toulouse même, à Orleans & à Sup. liv. LVITI. Arras, & qui étoient venus d'Italie. Ceux-ci tenoient la même doctrine au fonds, quoi qu'avec quelques differences.

n. 53 LIX. A. S•

III. Députation vers l'empereur.

tom. X. Conc.

p.

Pour préparer la paix qui devoit fe traiter au concile de Reims entre l'églife & l'empire, Guillaume de Champeaux évêque de Chaalons & Pons abbé de comm. Hesson. Clugni, allerent à Strasbourg trouver l'empereur Henri. Il leur demanda leur confeil fur le moyen de P. 872. faire cette paix fans diminution de fon autorité; & l'évêque répondit: Seigneur, fi vous defirez avoir une véritable paix, il faut que vous renonciez absolument à l'inveftiture des évêchez & des abbayes. Et pour vous affûrer que vous n'en foufrirez aucune diminution de vôtre autorité royale: fachez que quand j'ai été élû dans le royaume de France, je n'ai rien reçû de la main du roi ni devant ni aprés mon facre; & toutefois je le fers auffi fidelement à caufe des tributs, de la milice & des autres droits, qui apartenoient à l'état, & que les rois Chrétiens ont donné ancien

A N. 1119.

Gull.epift. 10,

nement à l'églife: je le fers, dis-je, auffi fidelement, que vos évêques vous fervent dans vôtre royaume, en vertu de l'inveftiture, qui a attiré cette difcorde & l'anathême fur vous. L'empereur levant les mains, répondit: Eh bien soit, je n'en demande pas davantage. L'évêque reprit : Si vous voulez donc renoncer aux inveftitures, & rendre les terres aux églises & à ceux qui ont travaillé pour l'église : nous effayerons avec l'aide de Dieu de terminer ce differend. L'empereur ayant pris le confeil des fiens, promit de le faire, s'il trouvoit de la part du pape de la fidelité & de la justice; & fi on lui rendoit à lui & aux fiens une vraye paix, avec les terres qu'ils avoient perdues en cette guerre. L'évêque en demanda quelque affûrance, afin que leur travail ne fût pas inutile; & l'empereur fit ferment par la foi chrétienne entre les mains de l'évêque & de l'abbé, d'obferver fans fraude ces articles. Aprés lui l'évêque de Laufane, le comte Palatin & les autres qui l'accompagnoient tant clercs que laïques firent le même ferment.

Avec cette affûrance l'évêque & l'abbé retournerent vers le pape, & le trouverent à Paris, où il étoit le fixiéme d'Octobre, comme il paroît par la confirmation des privileges de l'abbaye de Vendôme, qu'il accorda à l'abbé Geoffroi: Le pape approuva la negociation & dit : Plût à Dieu que la chose fût déja faite, fi ce pouvoit être fans fraude; & ayant pris confeil des évêques & des cardinaux, il renvoya l'empereur les mêmes députez, & avec eux l'évêque d'Oftie & le cardinal Gregoire. Ils avoient ordre d'examiner foigneufement ces articles, les arrêter par écrit, & les figner de part & d'autre, & fi l'empereur

les vouloit executer, lui donner jour avant la fin du AN. 1119. concile. Ils le rencontrerent entre Verdun & Mets, & lui dirent que le pape le recevroit volontiers aux conditions convenues. L'empereur en témoigna de la joye, & jura de nouveau entre les mains des quatre députez, ce qu'il avoit juré à Strasbourg; favoir que le vendredi vingt-quatrième d'Octobre il executeroit à Mouson en prefence du pape, la convention que l'on avoit redigée par écrit. L'empereur promettoit de renoncer aux inveftitures des églifes, & donner une vraye paix, avec restitution de biens à tous ceux qui avoient été en guerre pour ce fujet : le pape donnoit la paix avec reftitution de biens à l'empereur & à tous ceux, qui avoient été en guerre contre l'églife. Avec ce traité les députez revinrent promptement trouver le pape, qui étoit arrivé à Reims pour le concile.

12. p. 857. D.

865.

Par ordre du pape il y vint des évêques de toutes Orderic. Vis.lib. les provinces d'Occident: d'Italie, de Germanic, de tom. x. conc. p. Gaule, d'Efpagne, de Bretagne, d'Angleterre & des autres ifles de l'Ocean. Adalbert archevêque de Mayence y vint avec fept évêques & une escorte de cinq cens chevaliers. Sa venue fit fi grand plaifir au pape, & il envoya au-devant de lui Hugues comte de Troyes avec d'autres troupes. Le roi d'Angleterre permit aux prelats de fon royaume d'aller à ce concile: mais il leur défendit abfolument d'y former aucune plainte l'un contre l'autre. Car, leur dit-il, je ferai bonne juftice à tout le monde dans mon royaume je paye tous les ans à l'église les revenus que lui ont accordé mes prédeceffeurs, & je conferve auffi mes privileges. Allez, falucz le pape de ma part, &

AN. 1119.

Eadm. f. Novor. p 94.

LV.

archevêque

d' Yorc.

Sup. liv. LXVI.

22.37.

Eadmer p. 93.

écoutez avec refpect fes ordonnances: mais n'apportez point dans mon royaume des nouveautez fuperflues. A ces conditions le roi envoya au concile les évêques & les abbez de Normandie, & ceux d'Angleterre qui étoient alors en Normandie avec lui.

Turftain élû archevêque d'Yorc, lui demanda perTurftain facie miffion d'y aller ; & ne l'obtint qu'aprés lui avoir promis par la foi qu'il lui devoit, comme à fon feigneur, de ne rien folliciter auprés du pape au préjudice de l'églife de Cantorberi; & ne fe point faire facrer par le pape pour quelque raifon que ce fût. Depuis le jugement interlocutoire que Pafcal II, avoit rendu en faveur de Turftain, la mort de ce pape avoit fufpendu l'affaire. Quand on cut appris l'arrivée de Gelafe II. en Bourgogne, tous les prelats fe préparoient à l'aller trouver, & assister au concile qu'il devoit celebrer à Reims à la mi- Carême de l'année fuivante 1119. Entre autres, Raoul archevêque de Cantorberi, partit pour cet effet de Rouen: où il étoit demeuré à fon retour de Rome : mais aprés avoir fait quelque chemin, il aprit que le pape Gelafe s'étoit éloigné dans le deffein d'aller vers l'Efpagne. Raoul fe contenta donc d'envoyer des députez, pour favoir au vrai la route que tiendroit le pape, & quel fonds il pouvoit faire fur lui touchant fon affaire. Turftain l'ayant apris, partit d'Angleterre, & vint à Rouen dans le deffein d'aller trouver le pape : mais comme il étoit venu fans congé du roi, ce prince lui défendit de paffer outre. Quelque tems aprés les députez de Raoul revinrent d'auprés du pape, & raporterent que lorsqu'il le propofoit de faire quantité de chofes nouvelles & inouies jufques alors, il étoit mort à Clugai.

[ocr errors]
« 이전계속 »