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Godouin de pre

Hebert de Tetford & Robert de Cheftre, dont deux avoient leurs affaires particulieres à pourfuivre à AN. 1101. Rome. Girard avoit été chancelier d'Angleterre fous les deux rois précedens, & venoit d'être nommé à ful. Ang. l'archevêché d'Yorc, vacant par le decés de Thomas arrivé le dix-huitiéme de Novembre 1100. ainfi Girard alloit demander le pallium. Hebert transfera depuis fon fiege à Norvic, & il alloit poursuivre la reftitution de fa jurisdiction fur l'abbaye de faint Edmond.

XVI.

Anfelme fur la

proceffion du S.

Geberon cenfu

ap. Anfel.. III.

ep 11.

Sut.

ap. Anf. 149

Depuis qu'Anfelme fut de retour en Angleterre, & pendant le féjour qu'il y fit, il compofa fon traité fur Traité de faine la proceffion du faint efprit, à la priere de plufieurs perfonnes, particulierement d'Hildebert évêque du Elprit. Mans:qui ayant oüi parler de ce qu'il avoit dit fur ". ce fujet contre les Grecs au concile de Bari, le pria de ep. 160.161. 17. le rediger par écrit fuccintement, & le lui envoyer: ce qu'Anfelme lui accorda. En ce traité il nè difpute contre les Grecs que fur les principes dont ils convenoient avec les Latins, favoir la foi de la Trinité & les paroles de l'évangile. Il établit premierement la difference entre les attributs effentiels à la divinité, qui font communs aux trois perfonnes; & les dénominations propres à chaque perfone, qui font la fuite des relations; & montre qu'entre les perfones divines celle qui ne procede pas d'une autre en eft le principe. Ainfi le pere eft le principe du Fils & du faint efprit, parce qu'il ne procede ni de l'un ni de l'autre : & par confequent le faint Efprit procede du Fils, puifque le Fils ne procede pas du faint Efprit. Le faint Efprit eft Dieu de Dieu auffi-bien que le Fils, & procede du Pere, non entant que Pere: mais 6. 7.

C.

6.3.

c.

entant que Dieu: d'où il s'enfuit qu'il procede auffi du AN. I101. Fils, qui eft le même Dieu que le pere.

6.9.

XV. 26.

C. II.

Joan. XVI. 13.

14. 15.

Il prouve encore que le faint Efprit procede du Fils, par ces paroles de l'évangile : Le confolateur le saint Jean. 14.26. Efprit que le Pere envoyera en mon nom. Et enfuite: Quand le confolateur que je vous envoyerai de la part du Pere fera venu. Ce qui ne peut fignifier autre chofe, finon que le faint Efprit eft envoyé tout ensemble par le Pere & par le Fils; & par confequent qu'il eft autant de l'un que de l'autre. Auffi J. C. dit enfuite: Il ne parlera pas de lui-même. Et encore : Il recevra du mien & vous l'annoncera, Les Grecs difoient que le faint Efprit procede du Pere par le Fils, & prétendoient le prouver par ces paroles de l'Apôtre: Toutes chofes font de lui, par lui & en lui. Mais Anfelme montre que ce paffage regarde les créatures, & ne se peut appliquer aux perfones divines. Toutefois le Pere & le Fils, ne font deux principes, mais un feul principe du faint Elprit: parce qu'il ne procede d'eux entant qu'ils font deux perfonnes, mais entant qu'ils font le même Dieu.

c. x5.

Rom, x1.36.

c. 18.

C. 19.

Joan. xv. 25.

6. 22.

pas

pas

Le grand argument des Grecs étoit tiré de ces paroles de l'évangile : L'Elprit de verité qui procede du Pere; & de ce que le fymbole de C. P. ayant parlé de même, les Latins y avoient ajoûté: Et du Fils, fans leur participation. Anfelme répond au texte de l'évangile par plufieurs autres, où ce qui convient aux trois perfones divines eft attribué à une feule. Quant à l'addition au symbole, il dit : Elle étoit neceffaire à caufe de quelques-uns moins éclairez, qui ne s'apperçoivent pas de ce que toute l'églife croit, il s'enfuit que le faint Efprit procede du Fils.

On

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On a donc fait cette addition, afin qu'ils ne fiffent point difficulté de le croire; & on voit combien elle AN. 1101. étoit neceffaire , par ceux qui nient cette verité, à caufe qu'elle n'eft pas exprimée dans ce fymbole. Ainsi l'église Latine a declaré hardiment ce qu'elle favoit qu'on devoit croire : voyant que la neceffité y obligeoit, & qu'aucune raison ne l'empêchoit. Car nous favons que ceux qui ont compofé ce fymbole, n'ont pas prétendu y renfermer tout ce que nous devons croire. Il n'y eft point dit, par exemple, que N. S. eft defcendu aux enfers.

Si les Grecs difent qu'on n'a dû alterer en aucune maniere un symbole prefcrit par une fi grande autorité: nous ne prétendons pas l'avoir alteré, puifque nous n'y avons rien ajoûté de contraire à ce qu'il contient. Et quoique nous ne puiffions foutenir, que cette addition n'eft point une alteration: fi quelqu'un toutefois s'opiniâtre à le prétendre, nous répondons que nous avons fait un nouveau fymbole : car nous gardons en fon entier & refpectons comme eux le premier traduit fidelement du Grec: mais nous avons composé en Latin avec l'addition, ce symbole que nous employons plus ordinairement devant le peuple. Quand on demande pourquoi nous ne l'avons pas fait du confentement de l'églife Greque: nous répondons qu'il nous eft trop difficile d'affembler leurs évêques, pour les confulter fur ce fujet ; & qu'il n'étoit pas neceffaire de mettre en queftion ce dont nous ne doutions point, Car quelle eft l'églife, même d'un royaume particulier, à laquelle il ne foit pas permis d'établir quelque propofition conforme à la vraye foi, & la faire lire ou chanter dans l'affemTom. XIV.

E

AN. 1101.

4.4.

E. 26.

XVII.

tan de Naum

bourg.

De Azimo. &c.

blée du peuple pour fon utilité?

:

On ne doit pas dire que le S. Efprit procede principalement du Pere, fi l'on entend par là qu'il procede du Pere plus que du Fils, ou avant que de proceder du Fils mais on le peut dire, pour fignifier que le Fils tient du Pere cela même, que le S. Efprit procede de lui. Enfin on ne peut douter que le S. Efprit ne procede du Fils: puifque cette verité eft démontrée par une confequence neceffaire des autres veritez que les Grecs croyent comme nous touchant le myftere de la Trinité; & que de leur opinion fuivent des erreurs qui détruifent ces veritez. C'est la fubftance du traité de S. Anfelme fur la proceffion du S. Efprit.

Valeran évêque de Naumbourg en Saxe, voulant Lettres à Vale- répondre à des Grecs venus en Allemagne, apparemment à la cour de l'empereur Henri auquel cet évêque étoit attaché; confulta Anfelme fur les deux queftions du S. Esprit & des azimes. Anfelme lui répondit: Si P. 135. ap. Do- j'étois certain que vous ne favorifez point le fuccefdech. an. 1994. feur de Neron & de Julien l'apoftat contre le fucceffeur de S. Pierre, je vous faluërois comme évêque avec respect & amitié: mais parce que nous ne de·vons manquer à perfonne pour la défense de la verité que vous cherchez contre les Grecs, qui font venus chez-vous je vous envoye l'ouvrage que j'ai publié contre eux fur la proceffion du S. Efprit.

azymes

Il traite enfuite la question de l'ufage des au faint facrifice, & montre premierement, que la foi n'y eft point intereffée, & que l'effence du facrifice fubfifte également, foit qu'on offre du pain levé ou du pain fans levain: qu'il eft toutefois plus convena

LIVRE SOIXANTE-CINQUIE' ME. ble d'ufer du pain fans levain, & qu'en cela nous ne 35 judaïfons point: puifque nous ne le faifons point pour imiter les Juifs; non plus que celui qui pendant la femaine de pâque mangeroit du pain fans levain, parce qu'il l'aimeroit mieux, ou parce qu'il n'en auroit point d'autre.

AN. 1101.

Valeran écrivit ensuite à S. Anfelme, pour le con- ap. Anfelm. p. fulter fur la diverfité des ceremonies qui s'obfervoient 137. en divers lieux dans la celebration du faint facrifice: particulierement les fignes de croix que l'on fait fur l'hoftie & fur le calice; & l'ufage de couvrir le calice, foit avec le corporal, foit avec un linge plié: ce qu'il prétend n'être pas convenable, parce que J.C. fut expofé nud fur la croix. A la fin de fa lettre il ajoûte: l'églife catholique glorifie Dieu de mon changement: d'adverfaire de l'église Romaine je fuis devenu tres-agréable au pape Pascal & admis dans fes conseils avec les cardinaux. J'étois toutefois à la cour de l'empereur Henri, comme Jofeph à celle de Pharaon, fans participer à fes pechez.

Anfelme dans fa réponse faluë Valeran comme évêque, & le felicite de fa reconciliation avec le pape: puis répondant à fes queftions il dit : qu'il feroit bon que l'on celebrât les facremens d'une maniere. uniforme par toute l'églife: mais quand ces diverfitez ne touchent point à la substance du facrement, il faut plûtot les tolerer en paix que les condamner avec fcandale. Et elles font venues des differentes manieres dont les hommes jugent des convenances & des bienséances. Quant à l'ufage de couvrir le calice il dit: Quoique J. C. ait été crucifié hors la ville & à découvert; on a toutefois raifon d'offrir le faint fa

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