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NINETTE.

De quelqu'un qu'on aime

On doit contenter le defir.

Gardez tous vos tréfors, je ne veux qu'une grace.

ASTOLPHE.

Exigez tout.

NINETTE.

Vous fçavez que l'on chaffe Tous les jours en ces lieux du matin jufqu'au foir; Si vous avez quelque pouvoir, Parlez au Prince, afin que l'on nous débarrasse De tout le train que font les gens. Je ne comprends point quelle fièvre Peut faire ainfi courir les champs; Pour le plaifir de prendre un lièvre, On ravage quarante arpens; Voyez.

ASTOLPHE.

ASTOLPHE.

Vous ferez fatisfaite.

NINETTE.

De tout mon cœur, je vous dis grand merci a
Surtout ne venez plus ici;
Car votre préfence inquiette.
ASTOLPHE.

O ciel! que dites-vous, Ninette?

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ASTOLPHE.

Vous ne m'aimez donc pas ? NINETTE.

Eh! nenni vraiment ; c'est Colas,

Dieux !

ASTOLPHE.

NINETTE.

C'est un garçon du village

Qui me recherche en mariage.
ASTOLPHE.

Y penfez-vous? Placez mieux votre amour; Le fort le plus brillant yous attend à la Cour. . NINETTE.

Vous vous moquez: oh ! je ne fuis point faite
Pour ofer paroître en ces lieux.
ASTOLPHE

Vous enchanterez tous les yeux,
Et les charmes d'une toilette

Rendront votre beauté, s'il fe peut, plus parfaite.

NINETTE.

Qu'est-ce qu'une toilette?

B

1

ASTOLPHE.

Un tréfor précieux,

Dont le fexe, dans tous les âges,
Tire de brillans avantages.

» C'est un thrône où triomphe l'Art, » C'eft un autel que l'on érige aux Graces: » C'eft-là qu'on peut des temps rapprocher les efpa

» ces,

» Par l'heureux prestige d'un fard

כל

Qui des ans applanit les traces.

Des couleurs du plaifir on ranime fon tein
Et le pinceau, rival de la nature,
Par une agréable imposture,

Fait éclore la fleur d'un vifage enfantin.
Chaque jour on eft auffi belle;

D'un air plus triomphant, à foi-même on fourit ;
La beauté même s'embellit,

Se fixe & devient immortelle.

NINETTE.

Cela m'embrouille encore la cervelle.
(Après un moment de réflexion.)
A la Cour je in'embellirois?

ASTOLPHE.

C'est-là qu'on apprend l'art de plaire.
NINETTE.

Ah! je le voudrois bien : fi j'avois plus d'attraits
Colas m'aimeroit mieux.

ASTOLPHE.

Il faut vous fatisfaire.

NINETTE.

Non, non, Monfieur, je n'oferois.

ASTOLPHE.
ARIETTE. No. 7.

Tout va vous rendre hommage:
Quittez votre village.
NINETTE.

Qui-dà! oui-dà !

ASTOLPHE.

Le bonheur vous fuivra ;
Mon but eft de vous plaire :
Eft-ce être téméraire ?
Si trop d'ardeur m'accufe,
Votre beauté m'excuse.
NINETTE.

Monfieur... tenez ... Monfieur
Je fuis confufe... confufe
De tant d'honneur.

ASTOLPHE.

Ninette me refuse!
Elle veut que j'expire!
NINETTE,
que dire!

Ah!

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Enfemble.

ASTOLPHE.

Que fa prudence a d'attraits!

(Il s'approche pour prendre la main de Ninette.)

NINETTE, en s'éloignant.

Eh! mais... mais ... mais... mais...
Dame!

ASTOLPHE.

Ne craignez point ma flâme.

NINETTE.

Oh! dame!

Laiffez...laiffez, Monfieur, oh! laiffez

moi.

ASTOLPHE.
Pourquoi
Avoir tant d'effroi
De moi?

SCENE

V.

ASTOLPHE, NINETTE, COLAS.

TOUT

COLAS.

Our beau, tout beau,'moderez votre flâme.

ASTOLPHE.

C'est donc là ce digne rival?

NINETTE, Je mettant devant Colas.
Ah! ne lui faites point de mal.

ASTOLPHE.

Ne craignez rien,

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