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NINETTE, bas à Colas.

Va-t-en.

COLAS.

Tredame !

ASTOLPHE.

Si Colas vous eft cher, je deviens fon ami.

COLAS.

On n'eft guere ami du mari,

Quand on veut l'être de la femme. Au Diable foit l'amiquié du Renard Qui viant nous careffer pour croquer la poulette. Oh! s'il vous faut une tendre fillette, Allez la charcher autre part. NINETTE, bas à Colas. ARIETTE. No. 8.

Tu nous perdras
Colas;
Ne fouffle pas:
C'est un Seigneur.

COLAS, avec respect.
Oh! Monfeigneur,
Je fuis vot' farviteur.

Ninette à votre cœur ;
C'eft pour nous bian d'l'honneur,

C'eft bian d'l'honneur.

(A part.) Ce coup m'accable:

Va-t-en au Diable,

Chien d'fuborneur.

Enfamble.

NINETTE, bas à Colas.

C'eft un Seigneur.

ASTOLPHE.

Colas a de l'humeur.

COLAS & NINETTE.
Non, Monfeigneur.
COLAS, à part.

Oh! fi'n'avions point peur;
Mais j'craignons queuqu' malheur.
ASTOLP HE.

Colas a de l'humeur,
COLAS, d'un air très-soumis,
Non, Monfeigneur :
Je fuis vot' farviteur,
Très-humble farviteur.
Ninette a votre cœur ;
C'est pour nous bian d'l'honneur.

(A part.) Va-t-en au Diable.

ENSEMBLE.

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L'heureux Colas vous intéreffe; Puiffe-t-il mieux que moi faire votre bonheur ! Je ne fçais point contraindre un cœur. Adieu, réfléchiffez du moins fur ma tendresse : Comptez toujours fur mes bienfaits,

Adieu, Ninette ... adieu.

SCENE V I.

COLAS, NINETTE.

COLAS.

Nous voilà donc en paix.

NINETTE.

Tu l'as traité, mon cher, avec trop de rudeffe.
C'est un Seigneur rempli de politeffe;
Il m'a dit qu'il vouloit me mener à la Cour.

COLAS.

Et tu voudrois la voir?

NINETTE.

Pourquoi non ? oui, fans doute;

C'eft, dit-on, le plus beau féjour....

Mais nous irions ensemble.

(Colas paroît allarmé. )

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Il charche à te tromper: ton efprit fur ce point.
Eft encore dans l'ignorance;

Il te parloit d'amour, & ça ne convient point.

NINETTE.

S'il m'aime, c'eft fans efpérance:
Les Meffieurs de la Cour font trop bien élevés
Pour entreprendre rien contre la bienséance.

COLAS.

Oui, ce font ces gens-là ! tu les as bien trouvés !

NINETTE.

N'es-tu pas sûr de ma conftance?
Je prêterois l'oreille à leurs difcours,
Pour me moquer de leurs amours
Pour en rire avec toi ; va, fois en affurance.
COLAS.

,

Oh! tout cela, morguenne, eft bel & bon; Mais n'vlà-t-il pas encor qu'il te regarde! Puifqu'il n'eft pas parti, rentre dans la maifon. A toi je devons prendre garde.

Demain tu s'ras ma femme; allons, point de façon; Faut rentrer.

Enfemble.

NINETTE.

Cette défiance

Devient pour Ninette une offenfe.

(Colas la tire par le bras

pour la faire rentrer.)

NINETTE.

ARIETTE. N°. 10.

Aye, aye, il m'a fait grand mal;
Le brutal! le brutal!

Ah! qu'il m'a fait grand mal!
COLAS.

Oui, je vous ai fait grand mal!

NINETTE.

Le Seigneur vient ici.

Aye, aye, puifqu'on me traite ainfi,
Je vais... je vais me plaindre de ce pas.
COLAS.

Ninon....
NINETTE.

Non, non.

COLAS.

Morgué, quel embarras!
Ninon,

Ensemble. J'te d'mand' pardon.

NINETTE.

Non, non,

Point de pardon.

(Elle redouble fes plaintes voyant arriver le Prince.)

Aye, aye, il m'a fait grand mal.

·V

SCENE XII.

COLAS, NINETTE, ASTOLPHE, FABRICE.

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Ah! j'ai bien du guignon.
ASTOLPHE.

O Dieux ! qu'avez-vous donc ?

NINETTE.

Monseigneur, c'est Colas,

Qui m'a... m'a... m'a démis le bras;

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