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Mais que fert-il de m'irriter?

J'ai perdu votre coeur, je n'ai plus d'espérance.
COLAS.

Ah! je reviens de loin.

NINETTE, après avoir pofe les lumieres fur la table, présente la main à Colas, en lui disant :

Songe à te corriger :

Touche-là ; c'eft ainfi que je fçais me venger.
EMILIE, au Prince.

Je dois vous épargner.

(Elle veut fe retirer; le Prince la retient.) ASTOLPHE

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Demeurez, Emilie.

Nos cœurs ne font point faits pour être féparés;
En rendant la lumiere à mes fens égarés,
Ninette, il eft vrai, m'humilie ;
J'aurois plus à rougir de ne pas l'imiter.
Son exemple doit m'exciter;
Que dès ce jour l'hymen nous lie

Si mes feux rallumés font dignes de retour.
EMILIE au Prince, avec fentiment.
L'Amour doit excufer les erreurs de l'Amour.
(A Ninette vivement.) -

Ninette, que je vous embraffe.

NINETTE.

Ah! Madame, c'est trop de

EMILIE.

grace.

Puis-je affez vous récompenfer?

NINETTE.

Vous pouvez vous en difpenfer;

De Colas feul j'attends ma récompenfe.

COLAS, à Ninette.

Tu peux
bien y compter. Partons en diligence.
J'allons nous marier, voilà le vrai bonheur:
Pour être heureux, faut-il tant de myfteres?
[Au Prince.]

Ça nous fuffit. Stapendant, Monfeigneur,
Ne vous amufez plus à chaffer fur nos terres.
A STOLPHE.

Mes enfans, aimez-vous en paix :
Rien ne bornera mes bienfaits.

[A Emilie.]

» Voici l'inftant où mon bonheur commence: » Il eft doux d'être aimé d'un cœur dans l'innocence, » Qui ne doit fes attraits qu'à la fimplicité ;

» Mais, au sein des grandeurs, un cœur fans impof

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» ture,

Que l'Art a cultivé, fans nuire à la Nature,

>> Eft d'un prix bien plus cher pour ma félicité.

QUATUOR. No. 35.

NINETTE à Colas, COLAS à Ninette; EMILIE au Prince, ASTOLPHE à Emilie.

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t

Mon bonheur.
Que la tendreffe
Toujours renaiffe,

notre

Dans votre

cœur.

(fin.)

NINETTE à Colas, & ASTOLPHE à Emilie.

Que tout rappelle
L'amour fidele;
Que tout rappelle
Ses doux attraits
Et pour jamais.
Après les larmes,

Et les allarmes,

De nouveaux charmes

Feront toujours regner la paix.

TOUS LES QUATRE, tomme ci-dessus.
Toute mon ame, &c.

Fin du fecond & dernier Atte.

79

DIVERTISSEMENT.

Le Théâtre représente une magnifique Salle de Bal, ornée de Buffets, de Torcheres & de Girandoles. ASTOLPHE & EMILIE paroiffent dans le fond, fur une eftrade: les Courtifans, fous différens habits de caractere, font rangés des deux côtés. On exécute plufieurs Entrées.

NINETTE & COLAS reparoiffent dans leurs habits de Village, & NINETTE coupe le Diver tiffement par l'Ariette qui fuit. Ne. 29.

NINETTE.

LA Cour n'eft qu'un efclavage ;

L'avantage

Du Village,

C'eft de vivre en liberté;
L'avantage
Du Village

C'eft de fuivre la gaieté.
Sous un brillant étalage
Il faut trop de gravité.
J'aime mieux en cotte légere
Folâtrer fur la fougere.

L'on s'engage

A la Cour dans l'efclavage,
Et j'en fors comme un oifeau de fa cage.
A préfent que je vais rire,

Que je vais rire de bon cœur !
Ta, la, la, la, la, la, la, lire;
Je refpire
Le bonheur. (bis.)

La Cour n'eft qu'un esclavage:
L'avantage
Du Village,

C'eft de fuivre la gaieté.
La dorure,
La parure
Donne trop de gravité.
L'avantage du Village,
C'eft de vivre en liberté ;
La dorure,

La parure
Nuit à la légereté ;
L'avantage du Village,
C'eft de fuivre la gaieté.

A préfent je n'ai rien qui me pèse,
A préfent je me fens à mon aife;
Évitons l'embarras, le tracas, le fracas;
Suis mes pas, mon cher Colas.
Allons, gai, Colas, donne-moi le bras.
A préfent je n'ai rien qui me pèfe,
A préfent je me fens à mon aise;
Évitons l'embarras, le tracas, le fracas ;
Suis mes pas, mon cher Colas.
Ta, la, la, donne-moi le bras,
Viens-nous-en, mon ami Colas.

BALLET GÉNÉRAL.

FIN.

ARIETTE S.

« ÀÌÀü°è¼Ó »