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3. Il le dit d'une voix intelligible, parce que ce qui eft chanté au Choeur eft du nombre de Prieres qui doivent être entendues de tout le monde. Mais comme il eft marqué dans l'Ordinaire des Chartreux, aux Meffes hautes le Prétre doit prononcer de telle maniere l'Introit & le Kyrie, qu'il ne foit pas entendu du Chœur.

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Scholæ, an

4. On dit le Gloria Patri. Originairement on difoit pour Introït un Pfeaume entier; & l'on fait que chaque Pfeaume eft fuivi du Gloria Patri. Dans la fuite, depuis environ mille ans, on a abrégé le Pfeaume, mais fans fupprimer le Gloria Patri. Après un ou deux verfets, l'Evêque étant au has de l'Autel, faifoit figne de dire le Gloria Patri 2. La Meffe en effet ne peut mieux com- 2 Refpiciens mencer que par la louange de la très-fainte Tri- ad priorem nité, à qui le faint Sacrifice doit être offert. nuit ei ut diOn répete l'Introit, c'eft-à-dire l'Antienne. C'est la regle établie pour tout ce qui fe chante alternativement. On répétoit même l'Introït deux ou trois fois. Les Eglifes de Rouen & de Sens, & les Carmes 3 le difent encore trois fois aux principales Fêtes (7) pour une plus grande folemnité; ce qui donne auffi plus de tems au Prêtre de faire les encenfemens.

petites notes fans lignes dans un Miffel écrit vers l'an 900, qui eft à Saint-Barthelemi de Liege; dans un autre d'Utrecht écrit vers l'an 925, conferve dans les Archives de l'Eglife Impériale & Collégiale d'Aix-la-Chapelle; dans un Miffel de Troies de la Bibliotheque du Roi, écrit l'an 1060; dans un autre Miffel du commencement du douzieme fiecle, de la Bibliotheque de M. Coaflin, Evêque de Mets, autrefois de M.Seguier, &c. (7) L'Eglife de Laon & les Prémontrés le difent aufli trois fois, mais à la feconde ils n'en répetent que la moitié.

Ordo Rom. 1. & III. p. 8 & 56.

cat Gloriam.

3 Ordin. 1. 2. Rubr. 57.

(7)

II. PART.

Enfin on ne doit pas négliger la réflexion Amal. Al- d'une infinité d'Auteurs depuis le neuvieme euin Hildebert fiecle, qui ont regardé l'Introit compofé des paRupert. Innoc. roles de l'ancien Teftament comme une expref

Ivo Carnut.

211, &c.

I

fion des cris & des defirs des anciens Patriarches, qui attendoient la venue du Meffie.

ARTICLE II.

LE KYRIE ELEISON.

RUBRIQUE.

Le Prêtre ayant les mains jointes va au milieu de l'Autel, pour dire alternativement avec celui qui répond trois fois Kyrie eleifon, trois fois Chrifte eleifon, & trois fois Kyrie eleison. Tit. IV. n. 2.

REMARQUES.

Sur l'ordre & le nombre des Kyrie, & fur le lieu de les dire.

I.

N n'a pas toujours dit le Kyrie au milieu de l'Autel. On l'a dit autrefois au côté de l'Epître les Chartreux, les Carmes & les Jacobins le difent encore en cet endroit où ils ont dit l'Introït. Ce qui s'observe généralement à Rome & ailleurs aux Grand'Meffes.

2. L'ordre & le nombre des Kyrie n'ont pas auffi toujours été les mêmes. Au tems de faint Grégoire on difoit autant de fois Chrifte que 3 Voy. plus Kyrie 2. Dans le Rit Ambrofien on dit trois fois bas, p. 166.

1492.1548. &

2 Ut ei an

Kyrie après le Gloria in excelfis ; & durant plu- ART. II. fieurs fiecles, lorfque le Pape difoit la Meffe, KYRIE on lui demandoit s'il vouloit changer le nombre LEIS ON. des Kyrie, & les Chantres continuoient jufqu'à 1 Mi. Ambr. ce qu'il fit figne de ceffer 2. L'ufage préfent 1669. qu'on fuit depuis plufieurs ficcles, eft très-pieux. nuat, fi vult On dit neuf fois Kyrie ou Chrifte, pour imiter mutare nume le chant des Anges, qui compofent neuf Choeurs; rum letaniæ. & l'on dit trois fois Kyrie au Pere, trois fois 9. Paris de Chrifte au Fils, & trois fois Kyrie au faint Ef- Craffis in Caprit, pour adorer également les trois Perfonnes de la très-fainte Trinité.

L'explication & l'origine du Kyrie.

Kent, logfen ayez pitié, & il eft clair
Yrie eleifon font deux mots grecs qui figni-

Ordo Rom. 1.

rem.

par-là que cette priere a commencé en Orient. Dans les Conftitutions Apoftoliques, qui contiennent les Rits de la plupart des Eglifes Grecques des quatre premiers fiècles, on voit que cette priere le faifoit premiérement pour les Catéchumenes 3. Un Diacre crioit: Catéchumenes, 3 Conflit Apo priez que les Fideles prient pour eux, & qu'ils fol. 1. 8. c. 6. difent Kyrie eleifon. Le Diacre récitoit tout haut diverfes demandes pour les Catéchumenes : Qu'il plût à Dieu de les éclairer des lumieres de l'Evangile, de les remplir de fa crainte & de fon amour, de les difpofer au Sacrement de la régénération, pour , pour les laver de toute tache, & d'en faire une demeure où il daignât habiter, pour les préferver de tout mal. A toutes ces prieres les enfans qui compofoient un chœur, difoient Kyrie eleifon; & tout le peuple répétoit ces paroles.

reatur à cunc

II PART. On faifoit auffi des prieres pour les pénitens. 1 Una roga. Toute l'Eglife difoit de même pour eux Kyrie tur ut mile- eleifon; & l'on a retenu dans la fuite cette priere sis Latinis & pour tous les Fideles. Dans la Conférence entre Barbarisunius Pafcentius Arien, & faint Auguftin, dont Vigiut a laudibus le de Tapfe eft apparemment l'Auteur, il eft dit que les Eglifes Latines gardoient des mots grecs pfa lingua bar bara fit ulla- & barbares, afin qu'on invoquât également la tenus aliena. divine miféricorde dans les langues étrangeres dicitur Do auffi-bien que dans la latine.

Dei natura

Dei unius nec

Latinè enim

mine miferere. Aug. to. II.

2 Domine

Cette priere, ayez pitié, qui eft le commenceApprend. p. ment des fupplications de la Meffe, eft la plus an44. nov. ed. cienne 2, la plus commune parmi les nations, & miferere nof la plus répétée dans l'Evangile. Tous les Chrétri, te enim tiens doivent avoir un faint empreffement d'unir Ifai. XXXIII. leurs voix pour dire à Dieu avec les plus vifs fentimens d'un coeur contrit: Seigneur, nous ne, & mife- ne faurions jamais vous dire affez fouvent, ayez rere. Baruch. pitié de nous, à caufe de la multitude de nos pé3. Matt. xx. chés, & de la grande miféricorde que nous

expectavimus.

2.

Audi Domi

III.2.

30.

4 Matt.xv.22.

vaverunt vo

centes

attendons de votre bonté. Nous vous demandons 5 Steterunt cette grace avec les cris des aveugles de Jérico 3, alonge,&ele- avec la perfévérance de la Cananée 4, avec l'hucem fuam, di- milité des dix Lépreux 5, avec l'empreffement Je des autres perfonnes que vous avez daigné écoumiferere nofter, quand elles ont perfifté à crier : Seigneur, ayez pitié de nous 6, Kyrie eleifon. Cette prierea toujours paru fi belle eft fi touchante, que les 6 At ille mul- Eglifes des Gaules, qui ne la difoient pas encore tò magis ciamabat Do- à la Meffe l'an 529, ordonnerent 7 au fecond

fu præceptor,

tri.

Luc. xvII.

13.

mine Fili Da

vid miferere mei. Marc. x. 48.

7 Et quia tam in Sede Apoftolica, quàm etiam per totas Orientales atque Italicas Provincias dulcis & nimiùm falutaris confuetudo eft intromiffa, út Kyrie eleifon frequentiùs cum grandi affectu & compunétione dicatur, placuit etiam nobis ut in omnibus Ecclefiis noftris ifta tam fancta confuetudo & ad Matutinum, & ad Miffas, & ad Vefperam Deo propitio intromittatur. Con. Vaf. an. 529. can. 3.

Concile de Vaifón, qu'on la diroit à l'avenir, ART. II. non-feulement à la Meffe, mais auffi à Mati

nes & à Vêpres.

1 Cui ego

Le troifieme Canon de ce Concile nous apprend que cette priere étoit déja en ufage à Rome, en Italie, & dans toutes les Provinces d'Orient au commencement du fixieme fiecle. Dè forte que plufieurs Auteurs fe font trompés, quand ils ont dit que faint Grégoire l'avoit introduite à Rome, puifque ce faint Pape n'a occupé le faint Siege que plus de foixante ans après le Concile de Vaifon. Quelques perfonnes éloignées de Rome s'étoient trompées fur ce point au tems même de ce faint Pontife. C'eft ce qui l'obligea de répondre à des Siciliens, qu'il n'avoit pris refpondi: quia des Grecs ni le Kyrie eleifon, ni les autres Rits in nullo eodont on parloit; qu'ils avoient été établis avant clefiam fecuti lui; qu'il y avoit même en ce point de la diffé- fumus..... rence entre l'ufage des Grecs & celui des Ro- Kyrie elcifon mains; que les Grecs chantoient tous enfemble que diximus neque dicimus le Kyrie; que dans l'Eglife de Rome les Clercs ficut à Græcis commençoient, & le peuple répondoit; qu'on y dicitur : quia difoit Chrifle eleifon autant de fois que Kyrie, ce mulomnes diqui ne fe faifoit pas ainfi chez les Grecs, & que cunt;apud nos dans les Meffes de chaque jour, c'eft-à-dire, ricis dicitur, des jours ouvriers, où l'on omettoit diverfes & à populo refpondetur, prieres, on y retenoit toujours le Kyrie & le & totitidem Chrifte eleifon, comme une priere qui intéreffoit vicibus etiam davantage tous les Fideles.

rum aliam Ec

autem nos ne

autem à Cle

Chrifte eleifon dicitur, quod apud Græcos

nullo modo dicitur. In quotidianis autem Miffis alia quæ dici folent tacemus, tantum modò Kyrie eleifon & hrifte eleifon dicimus, ut in his deprecationis vocibus paule diutiùs immoremur. Lib. 7. epift. 64.

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