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EVANGILE

DE

JESUS-CHRIST

SELON

SAINT LUC,

TRADUIT EN FRANÇOIS;
AVEC UNE EXPLICATION
Du fens litteral & fpirituel, tirée des SS. Peres
& des Auteurs Ecclefiaftiques.

Par MR. LE MAISTRE DE SACY Prêtre, &c.
TOME TROISIEME.

DERNIERE EDITION.

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A

BRUXELLES,

ACAD

Chez EUGENE HENRY FRICK, Imprimeur de Sa Majeffé
Imperiale & Catholique, vis-à-vis de l'Eglife de la Magdeleine,

M. D C C. XVII.

Avec Approbation & Privilege de Sa Majesté.

LAUSE

1

PREFACE

S

DE

SAINT LUC

iij

Hieron

p. 226.

AINT LUC étoit originaire d'Antioche en Syrie. Et il fut d'abord engagé dans Scriptor. le paganifme, puifqu'il paffoit commu- El.c. 17 nément, felon faint Jerôme, pour avoir id. in Gal été du nombre des profelytės. Mais quoiqu'on entende d'ordinaire par ce nom, ceux qui s'étoient affociez à la Religion des Juifs en quittant l'idolatrie, quelques-uns ont crû qu'on peut l'entendre à l'égard de faint Luc, du rénoncement qu'il fit au paganifime pour embraffer la Religion de JesusCHRIST; & ce fentiment eft fondé fur un paffage de faint Paul, où il femble feparer faint Luc de Col.4.11. ceux qui avoient été circoncis. Quoi qu'il en foit, . Dieu fe fervit des Apôtres, & particulierement de faint Paul, pour le convertir à la foi Chrétienne ; Hieron. in ce qui l'a fait appeller par faint Jerôme, le fils fpiri- fai c. 65. tuel de ce grand Apôtre; & par faint Irenée, le dif- P. 250. ciple des Apôtres. Car il paroît qu'il n'a point été Iren. 1. F difciple de JESUS-CHRIST, comme l'ont dit quel. 20. ques-uns; puifqu'il declare lui-même qu'il a écrit fon Evangile, non fur ce qu'il avoit vû comme témoin oculaire, mais feulement fur ce qu'il avoit entendu Tertull. des autres. Auffi Tertullien affure qu'il avoit appris contr. Evangile de faint Paul, n'ayant point été à la fuite Marc.l.4m du Sauveur comme fon difciple.

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Ce fut donc dans cette école admirable, dans l'é- Col. 4. 11. cole des faints Apôtres de JESUS-CHRIST, que S. Luc de Medecin qu'il étoit, felon l'Ecriture; & même de Peintre très-habile qu'il fut auffi, felon un Auteur, devint un Prédicateur & un ouvrier évangelique, qui travailla beaucoup plus avantageusement pour la guerifon des ames, qu'il n'avoit fait aupara-Nicepher..

1.2.c.43•

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Hieron.in

If.c.6.p.

30.

Col. 4.14.

vant pour la guerifon des corps, quoique felon S. Jerôme, il excellât dans cet art; & qui employa tout le refte de fa vie avec une ardeur digne du difciple bien-aimé de S. Paul, tel qu'il l'appelle lui-même, à retracer dans les hommes, avec le fecours du S. EL prit, le caractere tout divin de leur création, & cette image primitive de Dicu même que le peché y avoit Iren. 1. 3. défigurée. Car il n'accompagnoit pas feulement les Apôtres dans les voyages ou leur miniftere les engageoit; mais il annonçoit aufli avec cux le royaume de JESUS-CHRIST; ayant une égale ardeur & pour travailler à l'accroiffement de l'Eglife, & pour s'avancer lui-même de plus en plus dans la connoiffance & dans la pratique de ce qu'il devoit enfei gner aux autres.

C. 14.

Eufeb.13

c. 4.

La reputation de fa parfaite fidelité à s'acquitter de tous les devoirs du faint miniftere étoit fi bien établie dans l'efprit de tous les premiers fidéles qu'il 2. Cor. 8 fut choifi par les Eglifes pour être affocié à faint 18.. Paul dans fes voyages, & pour recueillir avec lui. les aumônes des Chrétiens, que ce S. Apôtre devoit

I.

porter à l'Eglife de Jerufalem. Car c'est de lui que Origen. in plufieurs anciens & nouveaux Auteurs ont entendu Luc. bom ce que S. Paul dit en écrivant aux Corinthiens: Qu'il leur avoit envoyé avec Tite, fon frere, qui étoit deveChryfoft. nu celebre par l'Evangile, ou par la prédication de hem.10 p. l'Evangile à quoi il ajoûte, Que le deffein qu'il 610. in avoit eu en fe faifant affocier ce fidéle compagnon, Act. hem. étoit d'ôter toute occafion à ceux qui auroient vou

Hieron.

1.p.2. lu le rendre fufpect dans la difpenfation de ces au-
Script.Ec- mônes dont les Eglifes l'avoient chargé. Ainfi cet
clef.c.17. Apôtre s'afluroit en la perfonne de S. Luc, un té-
Grot. in moin irreprochable de fon parfait defintereffement :
2. Cor. 8.
From. ib. ce qu'on pouvoit regarder comme une preuve très-
honorable de l'eftime toute particuliere que lui.
même, auffi-bien que les Eglifes qui envoyoient
ces aumônes, avoient pour S. Luc.

Tel étoit celui que Dieu avoit deftiné pour être
un de ces écrivains facrez de l'Evangile de fon Fils."

F

Aug. de

Nazian
Carm. 33.

Il le choifit
pour cela comme un homme tout rem-
pli de l'efprit apostolique, ou pour mieux dire, il
Pavoit formé lui-même pour cet ouvrage tout di-
vin, en le réndant digne par fa grace, de recevoir fes
divines infpirations pour écrire le S. Evangile, qui
devoit être dans la fuite de tous les ficçles & le fon- Hieron, in
dement de nôtre foi, & la regle de nos mœurs. Il Matth.
Pécrivit en langue grecque, & felon l'opinion la praf.
plus vrai-femblable, environ l'an de JESUS-
53.
Confenf
CHRIST, étant alors dans la Grece vers l'Achaïe & Ev. 1..40
la Beotie. Saint Matthieu & S. Marc avoient déja mis c.8.
auffi leur Evangile par écrit : & c'étoit du vivant Greg.
des Apôtres, qui pouvoient encore, comme parlent
les SS. Peres, juger eux-mêmes de fon
ouvrage. Mais
quoiqu'il l'ait compofé, felon qu'il le dit d'abord, Luc. Y.
fur ce qu'il avoit appris de ceux qui avoient fuiyi
JESUS-CHRIST dès le commencement, c'eft-à-
dire, des Apôtres, il n'a été néanmoins que l'orga-
ne du Saint-Efprit, qui lui a, felon le confentement
unanime de toute l'Eglife, infpiré lui-même ce qu'il
avoit à écrire. Car on ne doit regarder l'Evangile
que comme l'ouvrage de l'Efprit de Dieu, qui a
fuggeré à chacun des quatre Ecrivains facrez, ce
qu'il fçavoit être le plus propre pour fervir à l'édi-
fication du corps myftique de JESUS-CHRIST,
tant par l'exemple de la vie toute divine & des fouf-
frances du chef, que par les paroles de la vic éter-
nelle forties de fa bouche.

Heron.

Script.

Eccl. c.17%

Hieron. In

On peut remarquer dès le commencement de PEvangile de S. Luc, que la raifon qui l'obligea à Pécrire, fut que plufieurs autres s'étant engagez d'eux-mêmes à le vouloir faire, & ayant été abandonnez du fecours de Dieu, comme difent les faints Interpretes, ou n'avoient pû achever ce qu'ils Matth. avoient commencé, ou avoient été rejettez de l'E- praf. glife, comme des gens qui n'étoient point envoyez c. p.5. de la part de Dieu pour annoncer fa parole aux Auguft. hommes. Ce fut au-contraire l'Efprit du Seigneur ut fupr. qui engagea ce S. Eyangelifte, ou felon l'expreffion Origen.

3

Ambr. in

d'un in Luc

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