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connue en France que par ses lettres (1). Mais la mienne atteint presque la longueur d'une des héroïdes d'Héloïse, de Didon, de Phèdre, d'Hélène, de Roxane, de Jane Grey, et de Rosamonde. Si, comme ces amantes infortunées, j'écrivais pour la dernière fois, il me serait permis d'être un peu diffuse ; mais elles allaient mourir, et moi j'attends une réponse; oui, j'y compte malgré votre négligence; et, pour finir par des vers d'héroïde, je vous dirai, comme Marie, reine de France, au duc de Suffolk :

Let these soft lines my kindest thoughts convey, And tell thee what I suffer by thy stay,

Anon. queen Mary to Suffolk.

*

*Que ces douces lignes vous portent mes plus tendres pensées,

et vous disent combien je souffre de votre retard.

(1) Je me rends au desir de mon aimable correspondante.

JE n'aurais certainement pas oublié l'héroïde; la charmante épître d'Héloïse me l'eût rappelée. Je ne sais cependant si c'est véritablement un genre particulier de poésie; mais, dans ce cas, ce genre n'est pas heureux, puisque, de l'aveu même de son apologiste, les langues française et anglaise n'en ont produit, à elles deux, qu'une seule qui soit réellement supérieure: celle de Pope, traduite par Colardeau. 304

Quoiqu'il en soit, j'ai pensé que l'insertion de la lettre de Mrs. W..............y, pouvait suppléer à l'article que j'aurais rédigé, et qu'elle avait dit tout ce qui pouvait intéresser mes lecteurs sur l'hé roïde.

ÉLÉGIES.

What eye can read without a starting tear, What heart reflect without a pensive sigh, marble here

On the same story, every
Relates of wretched man's mortality!*

E

Je me promenais avec une jeune dame, JE jolie, sensible, aimable, mais vive et naturellement très-gaie. Nous avions parcouru un de ces faubourgs que Voltaire appelle :

D'une immense cité superbes avenues.

Nous étions à deux cents pas du brillant

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*Quel weil peut lire sans une larme tressaillante quel cœur peut méditer sans un soupir pensif, cette même histoire, que chaque marbre ici

raconte de la mortalité des misérables humains !

quartier d'Antin, et près de cette enceinte consacrée aux sépulcres, et nommée le Champ du repos. Déjà s'assombrissait par degré le regard et la pensée de ma jeune compagne. Elle voulut y entrer.

Nos yeux furent frappés, d'abord, d'un amas confus de tombeaux, de pierres sépulcrales, de croix, d'urnes, de pilastres, entourés de cyprès, de saules pleureurs ou d'arbustes plus

humbles.

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And weeping yews o'ershade the letter'd stones.

MICKLE, Pollio, an elegy.

*

Nos pas s'arrêtent involontairement : immobiles et muets, nous parcourons d'un œil effrayé ce redoutable et dernier asile du genre humain.

* Et les saules pleurans ombragent les pierres écrites.

#

Hail hallow'd field! amid whose mould'ring shrines
Her vigils musing Melancholy keeps,
Upon her arm her harrow'd cheek reclines,
And on the spoils of human grandeur weeps.

Ce spectacle lugubre et imposant contractait mon cœur en élevant ma pensée, et je répétais ces vers de la même élégie:

Here terminate ambition's airy schemes,
The syren pleasure here allures no more;
Here growling av'rice drops her golden dreams
And life's fantastic triffles are all o'er. **

Salut, champ consacré, où, parmi des châsses qui tombent en poussière,

la mélancolie passe ses veillées méditatives ; sur son bras elle pose sa joue sillonnée,

et sur les dépouilles de la grandeur humaine elle gémit,

Ici se terminent les projets volatiles de l'ambition, ici la volupté n'est plus une syrène attrayante'; ici la grondeuse avarice perd ses songes dorés,

et les fantastiques bagatelles de la vie s'évanouissent,

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