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Cowley, sous le titre général de la Mattresse (the Mistress), a composé plus de quatre-vingts élégies amoureuses. Quelques-unes sont assez agréables; mais Cowley, dit Johnson, n'était que poëte.

Hammond est le Tibulle anglais, mais bien inférieur au Tibulle latin; et Johnson l'accuse de n'être ni poëte, ni amoureux.

Prior, Lyttleton, W. Whitehead, Langhorn ont composé aussi des élégies les amateurs de ce genre peuvent que lire. Jago en a fait trois assez touchantes, intitulées les Chardonnerets, les Merles, les Hirondelles.

Ce n'est point l'amour, mais l'amitié qui dicta les élégies de Shenstone, épicurien aimable et sage, dont les vers, avec beaucoup d'inégalités, ont de la grâce, de la douceur, et de la sagesse sans philosophie.

EGLOGUES, IDYLLES.

Rapt with the thought, my fancy seeks the plains, And turns me shepherd while I hear the strains. *

PARNELL, to Mr. Pope.

La poésie pastorale avait été négli

gée, en Angleterre, depuis Spenser, ancien auteur, qui avait fait quelques églogues. Dryden avait seulement traduit celles de Virgile.

Ambrose Philips, ami d'Addison venait de faire paraître six églogues, lorsque Pope s'annonça dans la carrière littéraire par quatre pastorales où l'on fut étonné de trouver une douceur, une élégance, des grâces, des saillies

Charmé de la pensée, mon imagination cherche les prairies,

et me change en berger lorsque j'entends ces vers.

que l'on n'avait encore vues dans aucun poëme.

Dès ce moment la mésintelligence éclata entre les deux rivaux. Addison prit parti pour son ami, et fit insérer, dans le Gardien, espèce de journal littéraire qui paraissait par numéro un essai historique sur la pastorale, dont le véritable but était de prouver supériorité de celles de Philips sur celle de Pope (1).

teurs,

la

Celui-ci prit sa revanche. Il composa un numéro du Gardien, dans lequel, comparant les églogues des deux auil conclut toujours à préférer celles de Philips, tandis que, par le fait, tout l'avantage reste aux siennes. L'ironie est maniée avec beaucoup d'adresse, et l'auteur, en vantant son rival, force le lecteur à n'être pas son avis (2).

de

Ce numéro est plein d'esprit et d'une

The Guardian, numéros 22, 23, 28 et 30.

(2) The Guardian, numéro 40.

plaisanterie fine et piquante. Pope commence par exclure, sous divers prétextes, les églogues de Virgile et celles de Théocrite, du nombre des pastorales. Il leur reproche trop d'esprit, un style trop pur, et met Philips bien au-dessus d'eux, pour avoir su éviter ces deux grands défauts.

Pope, à l'exemple de Virgile et de Théocrite, introduit dans ses pastorales des bergers et des bergères de l'âge d'or; c'est Daphnis, Tircis, Délia, Silvia; ils ont des sentimens délicats, des pensées ingénieuses, parlent un langage épuré, peignent la nature en beau. Les bergers de Philips sont des pâtres anglais; c'est Hobbinol, Lanquet, Cuddy; ses nymphes sont des villageoises nommées Marian et Rosalind; leur style se rapproche de celui des champs; ils aiment et ils le disent comme des villageois qui auraient de l'esprit naturel.

A travers cette dispute, Gay, lié

avec Pope, conçut l'idée originale de renchérir encore sur Philips, et publia six églogues dans le langage et les mœurs des paysans d'Angleterre, dans toute l'ignorance, la simplicité et la grossièreté du village. Les acteurs sont Lobbin Clout, Grubbinol, Lubberkin, Bumkinet; ils ont pour maîtresses Blouzelind, Hobnelia, Sparabella.

Mais, en croyant ne travailler que pour son ami, Gay travailla pour sa gloire. Ses églogues eurent beaucoup de succès; les gens instruits les lurent comme plaisanteries; elles plurent également à tous ceux qui n'avaient pas même connaissance de la querelle littéraire.

Voici un passage où les trois auteurs traitent à peu près le même sujet d'après Virgile:

POPE, SPRING, PASTORAL I.

STREPHON.

Me gentle Delia beckons from the plain, *

La douce Délie me fait signe dans la plaine

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