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L'ARCHER.

Oui, il nous a rendu compte du tout fort

exactement.

ARLEQUIN.

Cela me surprend, je ne lui croyais pas tant de bonne foi. Ce coquin m'est venu offrir sa marchandise il m'a tant prié de la prendre que je l'ai prise pour lui faire plaisir. Après cela, ce bélitre voulait que je lui donnasse des francs; si j'en avais eu, je lui en aurais donné de bon cœur ; mais je ne sais pas même ce que c'est. Il s'est fâché, parce que je n'avais pas des francs à lui donner, et il voulait que je lui rendisse sa marchandise: cela m'a mis en colère, parce que je voyais qu'il se moquait de moi? aussi je lui ai donné tant de coups de bâton, que je l'aurais assommé, s'il n'avait pas pris la fuite.

L'ARCHER,

Fort bien,

ARLEQUIN.

pas

Oh! le voilà écoute, bélitre, n'est-il vrai que tu es venu m'offrir ta marchandise?

LE MARCHAND.

Oui que voulez-vous dire? Messieurs, c'est-là le voleur.

ARLEQUIN,

Que je l'ai prise ?

Oui.

LE MARCHAND.

ARLEQUIN.

Qu'après cela tu voulais que je te donnasse des francs, ou que je te rendisse ta marchandise ?

LE MARCHAND.

Assurément : j'en voulais cinq cents francs, et c'était son prix.

ARLEQUIN.

Ecoutez bien ne t'ai-je pas dit que je n'avais point de francs ?

Oui.

LE MARCHAND.

ARLEQUIN.

Ne t'es-tu pas fâché parce que je n'avais pas des francs, et que je ne voulais pas te rendre ta marchandise ?

LE MARCHAND.

Assurément que je me suis fâché, n'avaisje pas raison?

ARLEQUIN.

Ecoutez bien, écoutez bien, Messieurs, ne t'ai-je pas donné, à la place des cinq cents. francs, cinq cents coups de bâton ?

[graphic]

LE MARCHAND.

Si je l'avais oublié, mes épaules m'en feraient bien souvenir?

ARLEQUIN.

Eh bien, vous voyez que je ne mens pas d'un mot, je ne le fais pas parler.

L'ARCHER.

Nous le voyons.

LE MARCHAND.

Il ne faut point d'autres preuves, Messieurs, que sa propre confession.

L'ARCHER.

Nous sommes suffisamment instruits, et l'on vous rendra justice.

ARLEQUIN, à l'archer.

Écoutez; ce fripon ne sait la loi qu'à moitié : savez-vous ce que je veux faire ?

L'ARCHER.

Que voulez-vous dire ?

ARLEQUIN.

Je veux aller trouver le juge, pour lui faire donner encore une leçon des lois.

L'ARCHER.

Vous avez raison, venez avec nous, nous allons vous y mener.

Comédies en prose. 2.

ΙΟ

ARLEQUIN.

Je ne puis pas à présent.

L'ARCHER.

Il faut bien que vous le puissiez, car cela est nécessaire.

ARLEQUIN.

Non, vous dis-je, je ne le puis pas en vérité, j'ai des affaires.

L'ARCHER.

Vous les ferez une autre fois.

ARLEQUIN.

Oh non, la chose presse, je suis amoureux d'une jolie fille lorsque je l'aurai vue, je vous irai trouver si je puis.

L'ARCHER.

Allons, monsieur le fripon, vous faites l'innocent, je vous connais, marchez.

ARLEQUIN.

Que veut donc dire cela?

L'ARCHER.

Cela veut dire qu'il faut venir en prison.

ARLEQUIN.

Je n'y veux pas aller, moi.

L'ARCHER.

On vous y fera bien aller.

ARLEQUIN.

Si tu me fâches, je prierai le juge de te, donner aussi une leçon des lois !

L'ARCHER.

Marche, il va t'en faire donner une après laquelle tu n'en auras pas besoin d'autres.

ARLEQUIN.

Je ne veux pas de ses leçons, moi; le Capitaine m'apprendra bien les lois sans lui. L'ARCHER.

Il s'y est pris un peu trop tard; et je te promets que demain à cette heure, tu seras dûment pendu et étranglé.

ARLEQUIN.

Moi !

L'ARCHER.

Oui, toi.

ARLEQUIN.

Et pourquoi ?

L'ARCHER.

Pour toutes les gentillesses que tu viens de

nous raconter.

ARLEQUIN.

Écoute, si tu me fais mettre en colère, je t'assommerai, toi et tous les coquins qui te suivent.

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