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trait, et Flaminia est avec lui. Par quelle aventure se trouverait-elle à Marseille?.... Mais quoi! Mario m'a dit qu'il se mariait avec une Italienne arrivée ici depuis quinze jours. Ciel! éloigne de moi les maux que je crains. Il faut que j'approfondisse cette aventure, et que je revoie Mario.

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Violette avait soufflé mon allumette, mais on n'a pas voulu que je l'aie menée avec moi, parce qu'on dit qu'auparavant il faut que j'apprenne à lui dire de jolies choses, pour obtenir la liberté de lui faire des caresses; car c'est comme cela qu'on fait l'amour ici, n'est-ce pas ?

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Oui, oui. Il est fou. Tu m'apprendras ces

jolies choses?

LELIO.

Oui, tantôt; je suis dans une agitation où je ne me possède pas : il faut que j'aille trouver Mario. Mais le voici fort à propos.

SCÈNE IV.

MARIO, LELIO, ARLEQUI N.

MARIO.

Je vous rencontre heureusement.

LELIO.

J'allais chez vous de ce pas. La précipitation avec laquelle je vous ai quitté tantôt, ne m'a pas permis de m'informer plus particulièrement des choses qui vous touchent: puisque je vous trouve, pardonnez quelque chose à ma curiosité; votre épouse est Italienne, dites-vous ?

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Je connais cette ville: Quelle est sa famille?

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Il se nomme Pantalon, et elle, Flaminia.

Ah ciel !

LELIO.

MARIO.

D'où vous vient cette surprise? La connaissez-vous?

Oui,

LELIO.

MARIO.

N'est-elle pas fille bien aimable ?

LELIO.

Elle a tout ce qui peut engager un honnête homme; mais ce qui va vous surprendre, cette Flaminia est la même personne que j'allais chercher.

Vous ?

MARIO.

LELIO.

Oui, moi vous pouvez juger par la passion que j'ai fait voir pour elle, quels doivent être à présent mes sentimens. Je l'aime. Que dis

je? je l'adore, et je perdrai la vie plutôt que de souffrir qu'un autre me l'enlève.

MARIO.

Vous me surprenez, et je ne m'attendais pas de trouver en vous un rival.

LELIO.

Je m'attendais encore moins d'en avoir un en vous; c'est le coup le plus funeste qui pouvait me frapper; mais enfin l'amitié se tait dans les cœurs où l'amour règne. Seigneur Mario, prenez votre parti, il faut me céder Flaminia, où me la disputer par les armes.

MARIO.

Je ne m'attendais pas que notre entrevue dût finir par un combat; mais, puisque vous le voulez, Flaminia vaut bien un ami: si vous l'avez, vous ne l'aurez du moins qu'après in'avoir vaincu. (Ils mettent l'épée à la main.)

ARLEQUIN.

Hola! hé! que faites-vous! (Il se jette entre eux.)

Ote-toi de là.

LELIO.

MARIO.

Je te passe mon épée au travers du corps, si tu ne t'éloignes.

ARLEQUIN.

Et moi, je vous assommerai tous les deux. Ah! les bons amis qui s'embrassent, et après ils se veulent tuer.

LELIO.

Laisse-nous libres; nous avons nos raisons.

ARLEQUIN.

Et quelles raisons? je veux les savoir.

LELIO.

Il faut s'en défaire, nous viderons notre différent ensuite. Nous sommes tous les deux amoureux de la même fille, et c'est pour savoir à qui elle sera que nous nous battons.

ARLEQUIN.

Eh bien! que ne courez- vous tous les deux l'allumette avec elle, l'un n'empêche pas l'autre,

LELIO.

Mais nous voulons l'épouser,

ARLEQUIN.

Ah, ah! je ne savais pas cela: effectivement vous ne pouvez pas l'épouser tous les deux.

MARIO.

Et c'est pour savoir qui l'épousera que nous nous battons. Ote-toi de là.

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