페이지 이미지
PDF
ePub

FLAMINIA.

Levez-vous, Lelio, je suis si saisie, que je n'ai plus la force de vous répondre.

PANTALON.

Je vous demande pardon, Seigneur Lelio, de l'injustice que je vous fesais; oubliez-la, et recevez ma fille pour gage de notre amitié.

ARLEQUIN.

A ce que je vois, les amans valent mieux ici que les autres: ils sont plus naturels. Écoutez, vous trouvez donc mon jugement bon ?

MARIO.

Des meilleurs, mon cher Arlequin.

ARLEQUIN.

Je connais que tout ce que les lois peuvent faire de mieux chez vous, c'est de vous rendre aussi raisonnables que nous le sommes, et que vous n'êtes hommes qu'autant que vous nous ressemblez.

Tu as raison.

FLAMINIA.

ARLEQUIN.

Vous voyez que j'aime Violette, comme vous aimez Lelio, c'est-à-dire, sans songer à l'argent, donnez-la moi.

168 ARLEQUIN SAUVAGE, ACT. HÍ, SC. VI.

FLAMINIA.

Je le veux, si Violette y consent.

VIOLETTE.

Mais il est bien joli.

LELIO.

Je t'entends-je me charge de te rendre heureux.

MARIO.

Allons, qu'on ne parle plus ici que de plaisirs.

FIN D'ARLEQUIN SAUVAGE.

TIMON

LE MISANTROPE,

COMÉDIE EN TROIS ACTES,

PRÉCÉDÉE D'UN PROLOGUE;

PAR DELISLE,

Représentée, pour la première fois, au Théâtre-Italien, le

[blocks in formation]

PERSONNAGES.

TIMON le Misantrope.

MERCURE.

PLUTUS.

L'ANE de Timon, métamorphosé en homme, sous le nom d'Arlequin.

La scène est sur le Mont Hymette.

LE MISANTROPE,

PROLOGUE.

Le théatre représente la montagne où Timon s'est retiré, ce misantrope est. couché sur un gazon au pied des rochers, habillé de peaux de bêtes sauvages, son âne paraît à côté de lui.

SCÈNE I.

TIMON.

A quoi t'amuses-tu, fils de Saturne et de Rhée? Sors de ton indolence, et viens contempler ma misère, ou plutôt ta turpitude. Regarde le malheureux Timon, qui t'offrait tant d'holocaustes, et si tu n'as pas les vices des hommes qui méprisent ceux qui n'ont rien à leur donner, lance tous tes foudres sur des scélérats, qui, après avoir reçu mille bienfaits de moi, m'ont tourné le dos avec la fortune; peux-tu voir sans indignation ces hommes lâches qui m'adoraient dans la prospérité, qui chantaient continuellement mes louanges et mes vertus, lorsqu'ils sentaient une bonne

« 이전계속 »