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ARLEQUIN.

Cet art-là ne vaut pas le diable; et si je le savais, je te donnerais de l'argent pour l'oublier.

LE MAITRE d'armes.

Je veux dire que je vous apprendrai à vous défendre contre ceux qui voudraient vous

tuer.

ARLEQUIN.

Bon cela.

LE MAITRE d'armes.

Je donne le courage avec l'adresse, et je connais tels de mes écoliers qui font la terreur de la ville, qui n'oseraient se battre, s'ils ne croyaient pas le pouvoir faire sans danger.

ARLEQUIN.

Je le crois; car pour moi, je ne voudrais jamais me battre si je savais être tué; allons, apprenez-moi vite ce que vous savez.

LE MAITRE à chanter,

Qui voulez-vous qui commence ?

ARLEQUIN.

Tous les trois à la fois.

LE MAITRE à danser.

Cela n'est pas possible.

ARLEQUIN.

Je le veux, moi; ce serait plaisant qu'uhomme riche ne pût apprendre trois bagatelles comme vos arts à la fois; allons vite, car je suis pressé, ayant encore plus de mille sciences à apprendre avant qu'il soit nuit, et pour ne pas perdre de tems, voilà de l'argent.

LE MAITRE à chanter.

Monsieur a raison; il vous faut d'abord apprendre la note.

LE MAITRE à danser.

Il faut vous camper.

LE MAITRE d'armes.

Il faut vous mettre en garde.

(Le maître d'armes et le maître à danser campent Arlequin de manière qu'il semble qu'il va tout-à-la-fois faire des armes et danser, ce qui fait d'abord un jeu par la seule attitude; ensuite le maître à chanter lui fait chanter la note, le maître à danser fait la cabriole, le maître d'arme pousse une botte, Arlequin chante, fait la cabriole et pousse la botte tout-à-la-fois; les maîtres répètent la même chose avec précipitation; Arlequin s'efforce pour les suivre, et il s'essouffle de manière qu'il se met hors d'haleine, en sorte qu'il tombe épuisé par les efforts qu'il a faits. Après ce lazzi, le maître d'armes dit à Arlequin :)

Allons, courage, Monsieur, vous faites des merveilles.

ARLEQUIN, se levant en fireur et les chargeant. Pardi, voilà de grands coquins qui se sont donné le mot pour me faire crever sous prétexte de me montrer leur art; au diable les sciences, je ne veux plus rien apprendre. Allons trouver Aspasie.

SCÈNE VIII.

ASPASIE, ARLEQUIN, TROUPE DE

FLATTEURS.

ASPASIE, sans voir Arlequin.

Pour faire jouir quelques momens Arlequin des vanités de la fortune, j'ai rassemblé une troupe de flatteurs, aux louanges desquels je vais le livrer pour l'en rebuter ensuite pour le reste de sa vie.

ARLEQUÍN.

Ah! bonjour, ma chère Aspasie,

ASPASIE..

Bonjour, mon cher, je vous amène une troupe de nouveaux amis que vous a faits la fortune, et qui viennent vous marquer par leurs fêtes la part qu'ils prennent à votre bonheur.

ARLEQUIN.

Voilà d'hnnêtoes gens, faites-les s'avancer.

ASPASIE.

Approchez, Messieurs; le seigneur Arlequin vous le permet, et moi, je vais faire les honneurs de la fête.

ENTRÉE ET BALLET DES FLATTEURS.

UN FLATTEUR.

Un astre favorable

Préside sur tes jours:

Tu réunis en toi ce qu'ont de plus aimable
La Gloire et les Amours :

Quelle grâce!

Que d'audace!

N'es-tu point Cupidon caché sous des lauriers,
Ou le dieu des guerriers?

Cher Arlequin, tu vois l'aurore

Du beau jour qui nous est promis, Et cette belle fleur qui ne fait que d'éclore

Promet encore

De plus beaux fruits..

ARLEQUIN.

Ah! le bon ami! viens que je t'embrasse.

ASPASIE.

Mais vous voyez bien qu'il vous flatte.

ARLEQUIN.

Oui, il me flatte; écoutez-la, elle m'aime, el cependant elle est jalouse du mérite que

l'on me trouve laisssez-la dire, continuez mes-amis.

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