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MARTON.

Ni moi, j'ai beau chercher...

TIMANTE.

C'est une pure inattention de ma part; car je pense que, jusques aux derniers momens, les grâces sont inséparables du sexe, et que....

MARTON.

Ah! je m'en souviens à présent oui, le trouble où vous fates dans le moment me frappa: vous dites, si je ne me trompe, que la beauté........ n'avait qu'un terme bien court; et que, dès un certain âge, les femmes... devaient se retrancher sur l'esprit. DAMIS, à Lucile.

Oui, Madame, voilà le crime dont les remords nous déchirent.

TIMANTE.

Je l'ai dit, je le confesse.

LUCILE, d'un air plus sérieux.

Je m'en souviens aussi; mais aurais-je dû penser que ce discours me regardait ? Et pourquoi m'en offenserais-je ?

J'ai cru....

TIMANTE.

LUCILE.

Je vous avoue qu'à mon égard j'ai quelque peine à en faire l'application.

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TIMANTE, très- inquiet.

Je ne prétends point....

MARTON.

Il est vrai qu'à vingt-deux ans on ne prend guère ces sortes de maximes-là pour loi.

TIMANTE, très-inquiet.

Je sais bien....

LUCILE.

Si ces tems d'ailleurs étaient arrivés, je me flatte que ma raison me donnerait tous les avis nécessaires; et qui me soupçonnerait de ne pouvoir entendre sans chagrin une vérité constante, ne me rendrait pas tout-à-fait justice.

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Timante craint, Madame, que, dans trente ans, vous ne vous offensiez du discours qu'il vous tint hier.

TIMANTE, à Damis.

Je suis au désespoir....

DAMIS.

Je le crois; et voilà comme vous m'asso

ciez à vos folles démarches!

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LUCILE, à Timante.

Sont-ce-là les opinions que vous avez concues de moi ?

TIMANTE.

Ah! n'irritez point ma peine, et pardonnez-moi des écarts où me jettent les craintes continuelles que j'ai de vous déplaire. (Reprenant son caractère.) Ajoutez-y encore le peu de certitude où je suis de vos sentimens : car depuis le tems que j'eus le bonheur de vous voir pour la première fois, et que je vous offris et mon cœur et ce que j'ai de fortune, je puis dire que mon sort est encore incertain.

LUCILE.

Cette plainte est-elle juste ? Ne vous ai-je pas promis de vous engager ma foi ? Et ne savez-vous pas que, pour conclure, j'attends qu'une de mes parentes soit ici?

TIMANTE

Je le sais oui, Madame, et j'ai déjà pensé plusieurs fois qu'il fallait que ce fut une bien proche parente, et que vous eussiez de fortes raisons de la ménager.

LUCILE.

Nous sommes parentes à un degré assez éloigné, et le seul intérêt qui nous lie, est l'obligation que je lui ai de m'avoir élevée ; mais elle m'a priée instamment de ne rien terminer sans elle,

TIMANTE.

Quel peut être son dessein, en exigeant de vous ce délai avec tant d'instance ?

LUCILE.

Elle n'en a point d'autre que d'être témoin de mon mariage, et elle arrive ces jours-ci avec son fils pour m'en témoigner sa joie.

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Non, je ne l'ai point va depuis l'enfance.

MARTON.

On assure qu'il a beaucoup d'esprit.

TIMANTE, à part.

A un degré éloigné !....

LUCILE.

Quel est donc le trouble où je vous vois ?

TIMANTE.

Que faut-il que j'en pense? Et qui sait si l'on n'a pas dessein de vous proposer ?...

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LUCILE.

Quoi ?

MARTON.

En effet...... Eh! ne concevez-vous pas, Madame ? Vous n'avez point vu depuis longtems ce parent-là; peut-être vous paraîtra-t-il aimable, et le degré étant éloigné.... Que sait-on effectivement?

DAMIS, ironiquement.

Il est arrivé des choses plus extraordinaires.

LUCILE.

L'idée ne se présentait pas d'abord à mon esprit.

DAMIS.

Elle est pourtant, Madame, fort naturelle.

MARTON

L'inclination peut survenir.

DAMIS.

Et le mariage se conclure.

MARTON.

Jem'imagine qu'il y a même quelque chose de particulièrement plaisant à épouser un arrière-cousin.

LUCILE.

Ne pourrez-vous jamais, Timante ?...

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