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SCÈNE X.

TIMANTE, MARTON.

TIMANTE, regardant de côté et d'autre.

(A part.)

VOILA cette suivante. Je ne lui ai jamais fait aucun présent, il faut que je la gagne adroitement, si cela est possible. (Haut.) J'ai recours à toi, Marton.

MARTON.

Monsieur, vous me faites honneur.

TIMANTE.

Il y va de ma vie que tu sois dans mes intérêts; mais je doute bien que tu m'accordes la grâce que j'ai à te demander.

MARTON.

De quoi est-il question, s'il vous plaît ?

TIMANTE.

Le voici..... ne nous entend-on point ici?

MARTON.

Cela pourrait bien être ; éloignons-nous un
Eh bien!

peu.

TIMANTE.

Damis veut en vain me rassurer, Marton. Peut-on se croire heureux quand on ne voit

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son bonheur établi que sur des rapports et des conjectures? Ma résolution est prise, et je viens t'en faire part : il est tems que Lucile s'explique; je renonce à tout engagement, si elle ne l'accepte que comme vaincue par les sollicitations, et si son penchant ne l'y porte. Je n'aurai point à me reprocher de l'avoir entraînée dans des liens qui bientôt lui deviendraient insupportables: il faut enfin, il faut que je sache d'elle si je suis aimé ou haï.

MARTON.

Il n'est pas bien aisé de savoir là-dessus la vérité de ce qu'une femme pense.

TIMANTE..

Tu conviens donc que je suis à plaindre ?

MARTON.

Assurément, c'est être à plaindre en amour, que de ne se pas contenter des conjectures.

TIMANTE.

Quoi! aux termes où nous en sommes, je ne pourrai obtenir une conversation de Lucile, qui éclaire les doutes que j'ai conçus, et qui dissipe l'affreuse incertitude où je suis?

MARTON.

Malgré les circonstances, je ne vous réponds pas que Lucile se détermine à une déclaration bien positive,

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TIMANTE.

Tu peux compter sur ma reconnaissance, si tu veux me servir dans cette occasion. Il t'est facile de la déterminer, de lui faire entendre, qu'il ne messied pas d'instruire et de tranquilliser un homme dont on doit faire son époux mes jours sont en tes mains, Marton, tu décideras de mon sort; c'est à toi de voir quel parti tu veux prendre, et si j'ai mérité quelque considération.....

MARTON, s'apercevant qu'il glisse une tabatière d'or dans la poche de son tablier.

Que faites-vous donc là, Monsieur?

TIMANTE, d'un ton mal assuré.

C'est un léger témoignage que je hasarde.....

MARTON, tire la boîte, la regarde, fait un soupir, et la laisse retomber dans sa poche.

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Je suis fille de famille, et je ne devrais pas être réduite.....

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MARTON.

Faut-il que je me voie traitée de la sorte ?

TIMANTE, part.

Qu'ai-je fait! Je m'étais presque douté qu'elle prendrait mal la chose.

MARTON.

Des présens, à moi; ah!

TIMANTE.

Serait-il possible que tu regardasses comme une marque de mépris ?.....

MARTON.

Non, vous avez raison; et après tout, je ne suis qu'une soubrette.

TIMANTE.

Ah! je suis au désespoir. Voilà mes affaires bien accommodées; de quoi me suis-je avisé?

MARTON

Vous n'êtes pas obligé de me connaître.

TIMANTE.

Marton, pardonne-moi imagine-toi que cela ne soit pas arrivé : rends-moi cette maudite boîte.

Comment?

MARTON.

TIMANTE.

Je dis.....

MARTON.

Oh! pour le coup, Monsieur, il semble que vous vous fassiez un plaisir de m'injurier: traitez-moi donc encore plus mal qu'en soubrette, et reprenez-moi ce que vous m'avez forcée de prendre.

TIMANTE.

Je n'y comprends plus rien comment sortir de ceci? Je ne pourrai donc jamais rien faire, ni rien dire qui ne soit mal interprété ?

MARTON.

Allons, n'en parlons plus, Monsieur; une fille qui s'est mise en service ne doit pas être si sensible à l'injure.

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Vous voulez un éclaircissement de la part de Lucile !

TIMANTE.

Je ne puis vivre, si elle ne daigne me l'accorder.

MARTON.

Je vais l'y engager de mon mieux,

TIMANTE.

Parles-tu sérieusement?

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