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SCÈNE XVII.

LUCINDE, MONDOR, ERASTE.

ÉRASTE.

MADAME, je me rends à vos ordres.

LUCINDE.

L'Orange, Monsieur se trouve dans un grand embarras. Il ne sait ce que peut être devenu un neveu qu'il attendait ; vous pouvez l'avoir connu, puisque vous êtes de Lyon; il se nomme Éraste.

ÉRASTE, à part.

Qu'entends-je! Mondor est mon oncle. Ah! que vais-je devenir?

LUCINDE, bas.

Quelle situation ! Je la partage: le pauvre garçon !

MONDOR, à Lucinde.

Il paraît surpris; il faut qu'il sache où est Éraste.

LUCINDE, à Mondor.

Parlez-lui doucement, ne l'effarouchez

point.

MONDOR.

Viens-ça, coquin.... Non, non... Rassure

toi, mon ami. Je ne t'accuse point d'être d'intelligence avec mon neveu. Tule connais done? ÉRASTE.

Oui, Monsieur.

MONDOR.

Et tu sais, sans doute, la belle équipée qu'il a faite, ce fripon-lå?

ÉRASTE.

Je sais, Monsieur ce que vous voulez dire; mais ne l'accablez pas de votre courroux. Il a trouvé, dans la faute même qu'il a commise, une punition plus sévère que celle que vous pourriez lui faire éprouver. Il est méprisé de celle qu'il adore; que faut-il de plus à votre vengeance?

MONDOR.

Le pauvre garçon en a la larme à l'œil; il s'intéresse furieusement pour mon neveu. Et bien, fais en sorte qu'il paraisse à mes yeux d'une façon que je puisse le reconnaître sans rougir. Tu sais où il est ?

ÉRASTE.

Non, Monsieur, je l'ignore. (4 part.) Ah! si j'allais être découvert devant Lucinde, que deviendrais-je?

MONDOR.

Mais puisque tu sais qu'il est chez une

dame.... Chez une dame! chez quelque coquette, sans doute?

ÉRASTE.

Ah! Monsieur, qu'osez-vous dire ?

MONDOR.

Parbleu, je m'en rapporte à Madame. Une femme qui a des laquais de cette espèce...

LUCINDE.

Voici Frontin.

MONDOR.

Ah! bon.

ERASTE.

Tout est perdu!

SCÈNE XVIII.

LES PRÉCÉDENS, LISETTE, FRONTIN.

LISETTE, à Frontin.

Si tu peux lui donner des nouvelles de ce qu'il cherche, ta fortune est faite.

FRONTIN.

Je tâcherai de profiter de l'occasion. De quoi s'agit-il ?

LISETTE.

Il te le dira lui-même. Monsieur, voilà

Frontin, cet honnête garçon à qui vous voulez

parler.

(Éraste fait des signes à Frontin.)

FRONTIN, à Mondor.

Monsieur, il est bien flatteur pour moi, que mon étoile m'ait procuré l'honneur de la satisfaction de...

MONDOR, le prenant au colet.

Point de compliment; tranchons court, s'il vous plaît.

FRONTIN

Monsieur, je suis bien votre serviteur. (Bas.) Quelle est donc cette fortune?

MONDOR.

Où est Éraste, mon neveu? Qu'est-il devenu?

FRONTIN.

Éraste, Monsieur ?.... (A Lisette.) Ah! traîtresse!

MONDOR.

Qu'as-tu fait de mon neveu?

FRONTIN.

L'Orange, ne saurais-tu pas où il est ?

ÉBASTE, bas.

Garde-toi de me nommer.

MONDOR.

S'il ne répond, qu'on aille chez un commissaire.

FRONTIN.

L'Orange, un commissaire ?

MONDOR.

Parleras-tu ?

FRONTIN.

Parbleu, voilà bien des façons! c'est moi qui suis votre neveu; voyez si vous voulez être mon oncle?

Le fripon!

LUCINDE.

FRONTIN.

Traiter de la sorte un neveu ! Le sang ne parle plus aujourd'hui.

LISETTE.

C'est un imposteur: son nom est Frontin, je le connais depuis plus de six ans.

MONDOR.

Comment, malheureux! Tu es assez hardi pour prendre le nom d'Éraste, et tu n'es que son valet? Qu'on aille de ce pas....

FRONTIN.

Eh! non, Monsieur, que personne ne bouge. L'Orange, épargne-moi une indiscré

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