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Afin que vous voyez s'il y a quelque chose qui vous fasse plaisir.

ARLEQUIN.

Et s'il y a quelque chose qui me fasse plaisir, tu me le donneras ?

LE MARCHAND.

Avec joie, je ne demande pas mieux.

Comédies en prose.

2.

9

ARLEQUIN, à part.

Le capitaine a raison, il ne ment pas d'un mot. (Haut.) Et tu vas donc le par pays porter ces choses, pour chercher des gens qui les prennent?

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Les bonnes gens ! les bonnes gens ! et la belle chose que les lois !

LE MARCHAND.

Voyez donc, Monsieur, ce qui vous plaira.

ARLEQUIN

Cela me passe (Il regarde avec beaucoup de jeu, il voit le portrait d'une femme, qu'il croit être une femme véritable.) Ah! qu'est-ce cela? une femme! qu'elle est petite!

que

LE MARCHAND.

Elle est jolie, n'est-ce pas ?

ARLEQUIN, la caresse.

Petite amour! quelle est gentille! Mais comment diable l'a-t-on pu faire tenir là?

LE MARCHAND.

Ah! ah! vous vous divertissez,

ARLEQUIN.

Je ne comprends pas qu'il puisse y avoir

de si petites femmes. Fait-on celles-là comme les autres ?

LE MARCHAND, lui montrant un pinceau.

Voilà avec quoi on les fait.

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Ah, ah, ah! la plaisante chose, et les drôles d'instrumens que ceux dont on fabrique les hommes! Ah! ma foi ce pays est original en toute chose. Dis-moi, mon ami, t'a-t-on fait aussi avec un pinceau?

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Moi! si l'on m'a fait avec un pinceau? ah, ah, ah, ah. Et vous a-t-on fait avec un pinceau ?

ARLEQUIN.

Bon! je suis d'un pays d'ignorans, ignorantissimes, où les hommes sont si bêtes, qu'ils n'en sauraient faire d'autres sans femmes.

LE MARCHAND.

Effectivement, voilà une grande ignorance: nous en savons bien davantage ici comme Vous voyez.

ARLEQUIN.

Le diable m'emporte si j'y comprends rien.

LE MARCHAND.

Allons, Monsieur, voyez ce qui vous fait

plaisir.

ARLEQUIN.

Tout me fait plaisir.

LE MARCHAND.

Eh bien! prenez tout.

ARLEQUIN.

Mais tu n'auras rien après.

LE MARCHAND.

Tant mieux: un marchand ne demande pas mieux que de se défaire de sa marchandise.

ARLEQUIN.

Tu te nommes donc un marchand?

LE MARCHAND.

Oui

ARLEQUIN.

Je suis bien aise de savoir le nom d'un bon homme. Donne. Voilà une bonté sans

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exemple le capitaine est trop aimable de m'avoir conduit chez de si bonnes gens. (Il prend tout.)

LE MARCHAND.

Mais combien m'en voulez-vous donner?

ARLEQUIN.

Moi! je n'ai rien à te danner, et j'en suis bien fâché, car je suis naturellement bon, quoique je ne sache pas les lois,

LE MARCHAND

Ce n'est pas là mon compte ; il me faut cinq cents francs.

ARLEQUIN.

Je veux mourir si j'ai un franc, ni si je sais seulement ce que c'est.

LE MARCHAND.

Rendez-moi donc ma marchandise.

ARLEQUIN.

Bon! tu veux rire ?

LE MARCHAND.

Je ne ris point rendez ce que vous avez à moi, ou je m'irai plaindre.

ARLEQUIN.

Et à qui ?

LE MARCHAND.

Au juge.

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