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XIV.

Sigifmond, qui après avoir époufé la princeffe à Bude un peu avant l'arrivée · de Charles, s'en étoît retourné en Boheme, lui cédéroit le royaume pour peu de chofes, & elle l'attira, quelques jours après fon couronnement dans fa chambre, fous prétexte de lui vouloir lire une lettre de Sigifmond, touchant le prétendu traité. Là, comme ceux qui l'accompagnoient étoient à Mort de Char- l'antichambre, Nicolas Garo, étant entré fur le champ par une porte fecréte, les de Duras roi le fit maffacrer par un puiffant Hongrois nommé Forgats qui lui fendit la de Naples... tête d'un coup de fabre. Ainfi mourut ce prince dans la quarante-uniéme année de fon âge. Le gouverneur de Croatie fit jetter Elifabeth dans la riviere pour Bonfin. 3. dec. 1. venger la mort du roi Charles, dont il tenoit le parri. Mais le roi Sigifmond Antonin. t. 22. étant venu bien-tôt après prendre poffeffion du royaume, prit ce barbare meurtrier, & le fit mourir lentement, l'ayant fait tenailler dans la plûpart :des villes de Hongrie...

c. 2. §. 13..

La nouvelle de la mort de Charles fut portée à Naples au mois de Février dans le tems qu'on faifoit des réjouiffances publiques pour fon couronnement. La reine fon épouse pour empêcher les fuites d'une fi fâcheufe nouvelle, fic promptement proclamer roi fon fils Ladislas ou Lancelot, jeune prince d'environ dix ans, qui regna d'abord assez paisiblement fous la régence de la :: reine fa mere. Mais la divifion s'étant mise entre cette reine & les magiftrats, ceux-ci en élurent huit d'entr'eux pour prendre avec l'autorité fouveraine, le Niem. de fchifm: foin des affaires. Le pape Clement pour profiter d'une conjoncture &i favora 1. 1. c. 64. & feqq. ble à fes intérêts, envoya en Italie le prince Othon de Brunfvvick mari de la feuë reine Jeanne, qui y fut reçû avec beaucoup de joie, & eut affez de con- .. duite pour faire reconnoître le jeune Louis d'Anjou roi de Naples; ce qui fit paffer ce royaume dans l'obédience de Clement.

XV.

Beaucoup de princes fe foumettert à l'obé dience de Cle

ment.

Prefque en même-tems le pape Clement étendit encore fon obédience fur deux autres royaumes qui le reconnurent. Pierre roi d'Arragon qui avoit été neutre jufqu'à fa mort, laiffa fes états à Jean fon fils, qui ayant affemblé les prélats & les grands de fon royaume en présence du cardinal Pierre de Lune embraffa fur leur avis l'obédience de Clement VII. comme on avoit fait en.. Caftille. Charles le Noble fucceffeur de Charles le Mauvais dans le royaume de Navarre, fit auffi la même chose. Ainfi toute l'Espagne, à la réserve du royaume de Portugal, fe déclara pour Clement. Sainte Catherine de Sienne pénétrée du trifte état de l'églife, écrivoit cependant aux rois & aux princes, pour les engager dans le parti d'Urbain, qu'elle reconnoiffoit pour légitime pape, s'appuyant fur beaucoup de révélations qu'elle alléguoit. Cette Sainte mourut à Rome le vingt-neuvième d'Avril 1380. âgée feulement de trentetrois ans, mais confumée d'infirmitez & de douleurs cauféés par fes jeunes, fes veilles & fes autres aufteritez, & fut canonifée quatre-vingt ans après fa mort par le pape Pie II..

Mais ce qui fortifia encore le parti de Clement contre fon compétiteur, qui s'étoit rendu fort odieux à caufe de la cruelle mort des cinq cardinaux, fut le zéle qu'il fit femblant de témoigner pour la paix de l'églife. Suivant en s cela, les avis & les preffantes exhortations de l'univerfité de Paris, il envoya : par-tout des légats & des nonces, propofer de fa part la convocation d'un concile, au jugement duquel il proteftoit qu'il étoit prêt de fe foumettre ce que refufoit le pape Urbain, qui pour fon refus perdit alors l'obédience du grand maître de Rhodes. Ce fur dans le même tems qu'un certain François,

pre

XVI.
Un faux her-

mettre.

fe

qui fous Phabit d'hermite, contrefaifoit le prophéte, vint trouver Urbain qui étoit toujours à Genes. Il y arriva à cheval avec quatre ferviteurs, demandant à parler au pape, & fe difant envoyé de Dieu. Le lendemain il fut mite confeille à fenté à Urbain, vêtu de noir avec une longue barbe; & affectant un extérieur Urbain de se défort humble, il déclara qu'il ne fçavoit pas le Latin, & lui dit en François : Seigneur, je viens à vous pour vous déclarer ce que Dieu m'a révelé tou- Gobelin. Person. chant l'union de l'églife. Il y a quinze ans qu'étant en méditation dans un Cofmed.p. 308. défert, j'appris par une révélation célefte, que notre faint pere Clement >> feroit le vrai pape & le vicaire de Jefus-Chrift, & que vous feriez un faux », pontife. C'est pourquoi je vous conjure de renoncer au pontificat pour ren>>dre la paix à l'églife, & pour votre propre falut. »

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Urbain lui ayant demandé comment il fçavoit que cette révélation étoit divine, il n'en put donner aucune preuve; mais il offroit fon corps à la torture, s'il fe trouvoit qu'il fût un impofteur. Pendant qu'il parloit, Urbain apperçut qu'il portoit au doigt une bague où étoit enchaffée une pierre précieuse : Ce n'eft pas la coutume, dit il au feint hermite, que les hermites portent des bagues, d'où vous vient celle-ci ? C'eft, dit-il, un préfent que m'a fait te très-faint pere Clement. Urbain s'étant fait donner cette bague, la mit entre les mains d'un homme qui fe piquoit de négromancie. Enfuite il fit mettre Thermite en prison avec deux de fes domeftiques, les deux autres ayant pris la fuite. On les mit à la question tous trois féparément, & l'hermite avoua que fa prétendue révélation étoit une fuggeftion diabolique. Il lui en auroit coûté la vie fans l'interceffion de quelques prélats François dans les intérêts d'Urbain, qui lui représenterent qu'on pourroit bien ufer en France de repré failles contre ce qu'il pouvoit y avoir de partifans, parce qu'ils fçavoient bien que c'étoit un homme de diftinction, & protegé par le roi de France. Il en fut donc quitte pour perdre fa barbe, & pour fe rétracter publiquement dans Péglife après la meffe du pape, & reconnoître qu'Urbain étoit le feul pape légitime. Après quoi, on lui rendit la liberté & fa bague; le pape confentit même qu'il s'en retournât en France: ce qu'il fit quelques jours après.

Les grandes merveilles que Dieu opéra dans cette année par le moyen du cardinal Pierre de Luxembourg, donnerent à l'obédience de Clement plus de poids que les révélations du faux hermite. Il étoit fils de Gui de Luxembourg premier comte de Ligni en Barois, coufin au quatriéme dégré de l'empereur Venceslas & de Sigifmond roi de Hongrie. Sa mere étoit Mahault de Châtillon comteffe de faint Pol. Pierre ayant achevé fes études de philofophie & de droit à Paris, fut pourvû d'un canonicat dans l'églife cathédrale de cette grande ville, où il acquit une fi grande réputation, qu'il fut fait archidiacre de Chartres, & ensuite évêque de Metz, quoiqu'il n'eût encore que quinze ans. Deux ans après, Clement qu'il reconnoiffoît pour vrai pape, comme on faifoit en France, l'obligea de venir à Avignon, & le fit auffi-tôt cardinal diacre du titre de faint Georges au voile d'or, en lui confervant l'adminif tration de l'évêché de Metz. Il tomba malade vers la fin de la même année„ & l'on attribua fa maladie, qui fut affez longue, à fes grandes auftéritez. Il mourut faintement le deuxième jour de Juillet 1387. âgé feulement de dixhuit ans moins dix jours. L'histoire rapporte qu'il fe fit une infinité de miracles à fon tombeau, & qu'entre autres on y vit reffufciter quarante-deux morts. Le peuple ne pouvoit s'imaginer qu'un fi faint homme, pour lequel Dieu le

XVII.
Le cardinal

Pierre deLuxem-
bourg.

Niem.1.1.c.66.

Froiffard. 3. . c. 100.

déclaroit avec tant d'éclat, fût un faux cardinal, ni que par conféquent Cle ment qui l'avoit créé, fût un faux pape. On prétend même que plufieurs par Hift. univ.Parif. tisans d'Urbain furent ébranlez. La caufe de Clement en devint plus favorable. 4. fac. 6. Cependant Pierre de Luxembourg ne fut pas canonifé alors, quoiqu'il y ait un difcours de Pierre d'Ailly pour engager Clement VII. à le faire. Il ne fus béatifié que fous un autre Clement VII. dans le feiziéme fiécle.

10133.

XVIII.

2. 1388.

Gerfon.com 2

1

A

Ce fut en la même année 1387. qu'un religieux de l'ordre des freres prê→
Propofitions de cheurs nommé Jean de Montfon docteur en théologie, natif de Valence en
Jean de Montfor: Catalogne, avança dans fes actes de vefperies & de refempte, & dans fes
Meyer. 1. 14. leçons publiques, plufieurs propofitions qui parurent erronées. Ces propofi
tions furent réduites au nombre de quatorze. La premiere,, que l'union hy-
Hift.univ.Parif. poftatique en Jefus-Chrift eft plus grande que l'union des trois perfonnes dans
tom. 4. p. 618, l'effence de Dieu. La feconde, qu'il peut y avoir une pure créature plus par
faite pour mériter, que l'ame de Jefus-Chrift même. La troifiéme, qu'une
pure créature raifonnable peut naturellement voir l'effence de Dieu comme
les bienheureux. La quatriéme a du rapport avec la feconde. La cinquième,
qu'une pure créature,.fi elle étoit au monde, ferait hors de tout genre. La
fixiéme, qu'il n'eft pas contraire à la foi de fuppofer qu'il eft abfolument né-
ceffaire que quelque créature exifte. La feptiéme, qu'une chofe
peut être
néceffairement, & être caufée. La huitième, qu'il eft plus conforme à la foi
qu'il y ait quelque autre chofe que le premier Etre abfolument néceffaire. La
neuviéme, que c'eft une héréfie d'affûrer qu'une propofition contraire à l'é-
criture d'une contradiction véritable & non-feulement apparente, peut être
vraye. La dixième, qu'il eft expreffément contre la foi de dire que tour
homme, à l'exception de Jefus-Chrift, n'a pas contracté le péché originel..
L'onziéme, qu'il eft contre la foi de dire que la fainte Vierge n'ait pas con-
tracté ce péché. La douzième, qu'il eft autant contre la foi d'en exempter la
fainte Vierge, que d'en exempter dix perfonnes. La treiziéme, qu'il eft plus
expreffément contre l'écriture de dire que la mere de Dieu n'a pas été conçûë
en péché originel, que d'affûrer qu'elle a été bienheureuse & victorieufe dans-
l'inftant de fa conception & de fa fanctification. La quatorziéme enfin, que
l'écriture fainte ne doit être expliquée que par l'écriture même...

Ce religieux. fut mandé en faculté par le doyen, & averti charitablement
de révoquer fes erreurs ; mais comme bien loin de fe rétracter, il protesta
qu'il étoit réfolu de foûtenir fa doctrine jufqu'à la mort ; la faculté d'abord
& enfuite toute l'univerfité en corps cenfura, & condamna fes propofitions.
comme fauffes, téméraires, scandaleufes & contraires à la piété des fidéles.
Ge jugement fut prefenté à Pierre d'Orgemont évêque de Paris, comme:
juge ordinaire en cette partie. Il fit citer Jean de Montfon, lequel n'ayant
point comparu, le prélat donna une fentence le vendredi vingt-troifiéme
d'Août, par laquelle il défend d'enfeigner & de foutenir en public ou en
fecret, aucune des quatorze propofitions, fous peine d'excommunication, qui
fera encourue par le feul fait, & dont il fe réserve spécialement l'absolution...
Il ordonna de plus que ce religieux ferait pris, arrêté & mis en prifon avec
le fecours du bras féculier, s'il étoit néceffaire. L'inquifiteur ou fon vicege-
rent ne voulut ni fe joindre à la cause, ni comparoître, apparemment parce
qu'il étoit de l'ordre des Freres prêcheurs.

Jean de Montfon appella de la fentence de l'évéque dc Paris au pape Cles

C

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Clement VII.

ment VII. réfidant à Avignon, où il fe rendit lui-même pour y foutenir fon appel. L'univerfité de Paris de fon côté y députa Pierre d'Ailli grand-maître 11 appelle de du college de Navarre, Gilles des Champs, Jean de Neuville bernardin, & la fentence de l'é Pierre d'Alainville profeffeur en droit canon. Les députez furent très-bien vèque de Paris à reçus à la cour du pape ; on leur rendit toutes fortes d'honneurs : ils eurent audience en particulier, & en plein confiftoire trois jours durant. Pierre d'Ailli y fit un difcours pour juftifier la cenfure de l'univerfité, & la fentence de l'é vêque de Paris; & il y parla avec tant de folidité, que le pape fit publiquement l'éloge de l'université qui produifoit dé fi grands hommes. Le cardinal d'Embrun fit défenses de la part du pape à Montfon, de s'abfenter de la cour eccléfiaftique jufqu'à ce que fon affaire fûr terminée. Mais ce religieux pré: voyant que ce jugement ne lui feroit pas favorable; & qu'on le renvoyeroit fans doute à Paris pour y faire fa rétractation, fe retira fecrétement d'Avignon, & paffa en Arragon où il embraffa l'obédience d'Urbain VI. & même écrivit en fa faveur contre Clement VII...

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Après fon départ, le pape nomma Guy cardinal de Paleftrine, le XX. cardinal de faint Sixte, & le cardinal Amelius, du titre de faint Eu 11 eft condamné febe, pour juger cette affaire & faire le procès à Montfon. Ils le firent par le pape. chercher dans le lieu où il avoit logé à Avignon ; & ayant fçû par la perqui fition qu'on en fit, qu'il en étoit forti lè troifiéme d'Août 1388. ils le firent citer par des affiches publiques, le jugerent contumace, le déclarerent excom munié, ordonnerent que cette excommunication feroit publiée folemnellement, & excommunierent ceux qui auroient quelque commerce avec lui. La fentence de ces cardinaux eft du vingt-feptiéme Janvier 1389. & füt fulmi née à Paris le dix-feptiéme de Mars de la même année. Ferri Caffinel évêque d'Auxerre fut choisi pour la préfenter au roi, & pour en poursuivre l'exécution: ce qu'il fit peut-être avec un peu trop de zéle, à caufe des troubles qui fuivirent.

XXI.

Cette condamnation de Montfon engagea l'univerfité à faire un décret par Décret de l'ú lequel elle fépara de fon corps tous ceux qui ne voudroient pas condamner niverfité. avec ferment les erreurs de ce religieux, & ordonna qu'à l'avenir tous ceuxqui voudroient recevoir des dégrez feroient le même ferment. Les domini Hift.univ.Parif. cains perfuadez que cette cenfure donnoit atteinte à la doctrine de S. Thomas, tom. 4. p. 618. ne voulurent point prêter ce ferment, & demeurerent ainfi exclus de la faculté.. Ce qui les rendit fi odieux, qu'on ne les admit plus à aucune fonction dans l'églife, ni à la prédication, mi à la confèffion; & que le peuple leur refufoit les aumônes ordinaires. Ces religieux eurent recours au pape Clement, & nommerent dans leur chapitre général tenu dans la province de Toulouse l'an 1389. dix docteurs de leur ordre, pour aller foûtenir à la courdu pape la cause de faint Thomas contre l'univerfité de Paris: & pour fournir aux frais de leur voyage; on taxa chaque religieux de l'ordre, les doc teurs à vingt fols, & les autres à dix fols

L'univerfité fit alors compofer pour fa défenfe un traité qui eft à la fin du Maître des Sentences, pour prouver que ces propofitions de Montfon étoient bien condamnées, & que fon jugement ne combattoit point la doctrine de faint Thomas. On ne trouve point que les Dominicains ayent obtenu de la cour du pape aucun jugement en leur faveur; on voit au contraire que pour appaifer la perfecution qu'ils fouffroient, ils furent obligez de célébrer en

France la fête de la Conception de la fainte Vierge, comme les autres, & de ne plus foûtenir publiquement qu'elle avoit été conçûë dans le péché mais de demeurer dans le filence là-deffus. En gardant cette conduite, ils fe procurerent du repos, & furent rétablis dans leurs fonctions. Mais ils demeurerent exclus de la faculté pendant vingt-cinq ans, parce qu'ils ne voulurent pas prêter ferment d'approuver la condamnation des propofitions de Jean de Montfon leur confrere; jufqu'à ce qu'enfin la faculté les reçut à la priere inffe foumettent à tante du roi de France le vingt-uniéme du mois d'Août de l'an 1401. à condition qu'ils renonceroient à l'appel qu'ils avoient fait du décret de la faculté, & que ceux qui feroient reçus dans cette même faculté, promettroient Hift.univ.Parif. à l'avenir d'obéir à fon décret.

XXII.

Les Dominicains

ce décret.

com.5.

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Ce ne fut pourtant qu'en 1496. long-tems après la tenue du concile de Bâle, que l'univerfité fit fon décret en forme pour obliger tous ceux qui feroient admis dans fon corps, à figner l'opinion de l'immaculée conception. Quelques auteurs ont avancé que Jean Duns furnommé Scot, étant paffé en France au commencement du quatorziéme fiécle,, y foûtint l'immaculée conception de la Vierge dans une conférence publique, & qu'il la défendit fi fortement, que l'univerfité de Paris en étant convaincue, fit un réglement par lequel elle ordonna que tous fes membres foutiendroient cette doctrine & s'y engageroient par ferment. Mais M. Dupin prétend que cette hiftoire eft fauffe, & que d'ailleurs Scot ne propofe pas l'opinion de l'immaculée conception comme un dogme certain de fon tems, mais avec doute: car Scot. in lib. 3. après s'être propofé la question, fi la Vierge a été conçue dans le péché oriSent. dift.3. ginel, il répond par trois propofitions, premierement, que Dieu a pû faire qu'elle n'ait point été conçue dans le péché originel. Secondement, qu'elle Sentiment de ne foit demeurée dans le péché qu'un feul inftant. Troifiémement, qu'il a Scot fur la Conception de la pû faire qu'elle y foit demeurée quelque temps, & que dans le dernier inffainte Vierge, tant de ce tems, elle ait été purifiée. Après avoir prouvé ces trois propofitions, il conclut qu'il n'y a que Dieu qui fçache laquelle de ces trois chofes poffibles a été faite; que cependant il lui paroît plus probable d'attribuer à la Vierge ce qui eft de plus parfait, pourvû que cela ne foit pas contraire à l'autorité de l'église & de l'écriture. C'eft ainfi que Scot propofe fon sentiment de l'immaculée conception. Quoique nous nous foyons un peu étendu fur cette question à caufe de la part qu'y a eue le pape Clement VII. nous aurons encore occafion d'en parler en faisant l'hiftoire du concile de Bâle, à cause du décret que ce concile en fit.

XXIII.

XXIV.

Le pape Urbain étoit allé de Genes à Peroufe, où il demeura un an Le pape Urbain entier. Les Allemans lui firent propofer un accommodement avec fon.comretourne à Rome pétiteur; mais il ne voulut point y entendre ; & toujours occupé du royauNiem. lib. 1. me de Naples, qu'il prétendoit n'appartenir qu'à lui feul, ne comptant pour

c. 69.

rois ni Louis d'Anjou, ni Ladillas, il partit de Peroufe avec une armée vers le milieu du mois d'Août, pour aller à Narni. Il n'étoit qu'à dix milles de Peroufe quand le mulet qu'il montoit, fit un faux pas, & tomba rudement à terre. Le pape fut bleffé en plufieurs endroits: ce qui l'obligea de fe faire porter à Trivoli au delà de Rome, & enfuite jufqu'à Ferrenţine vers la frontiere du royaume de Naples, ayant toujours en tête fon deffein de s'en emparer. Mais comme les troupes Angevines s'oppoferent à fon paffage, que l'arGent lui manquoit pour payer les foldats, & que l'hyver approchait, il fur

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