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de lui; qu'il étoit indécent qu'un grand Prince se mît à la pourfuite d'une poignée de fuyards; qu'il le prioit de lui confier cette expédition,& qu'il efpéroit le venger en peu de temps & avec éclat: il partit en effet avec beaucoup de préci pitation ; & atteignit les fuyards vers la fin de la feconde journée. La marche s'étoit faite fans ordre, & toutes les troupes n'étoient pas arrivées; mais Zorab étoit plus courageux que pru dent; il engagea brufquement Faction; les Lores tournerent tête & l'enveloperent; prefque tous les braves qui l'accompagnoient y périrent; il eur le bonheur d'échaper; les Lores continuerent tranquille ment leur route; on prit feulement quelques fantaffins & quelques cavaliers mal montés

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qui n'avoient pu fuivre. ZorabKan déchargea fur eux fa vengeance, il leur fit couper la tête, il y joignit celles de tous les malheureux qu'il rencontra fur la route, & il les fit toutes porter à Mafchet comme un monument de fa victoire. Adel-Schah avoit promis 240 liv. pour cha que tête de Lores qu'il apporteroit; il enchérit lui-même fur la cruauté, & ordonna de décapiter tous ceux de cette nation qui étoient reftés dans la ville', fans en excepter les femmes & les enfans.

Enfin il fongea férieusement à fon voyage. La retraite des Lores l'y détermina; il craignit que cette Nation maltraitée ne formât un parti aux environs d'lfpaham; d'ailleurs il ne recevoit aucune nouvelle de fon frere Ibrahim qui étoit dans cette

capitale; ce filence lui caufoit de l'inquiétude, & il commençoit à craindre une révolution dans fa fortune. L'hyver approchoit, & le voyage différé plus long-tems feroit devenu impoffible. On partit donc le 7 Décembre 1747. Il n'emporta avec lui que quelque argent monnoyé & fes bijoux les plus précieux. Plus nous avancions vers Ifpaham, & plus on entendoit parler de révolte. Elle étoit à craindre de la part de deux puiffans Rivaux, l'un étoit FetaliKan, Kadgear de nation, déja maître de la Province de Mazanderan; l'autre étoit Ibrahim Mirza,frere du Roi:il fe détermina d'abord à attaquer le premier: c'étoit le moins dangereux : il perdit, à étouffer cette révolte, cinq mois qui mirent Ibrahim en état d'affurer le fuccès de la

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fierine. Adel-Schah fit de vains l'attirer dans fon

efforts pour camp; il lui écrivit les lettres les plus tendres ; il lui mandoit, qu'il ne pouvoit fe perfuader qu'un frere qui lui étoit fi cher voulût fe déclarer fon ennemi} que leurs divifions feroient la perte de tous les deux; qu'il le conjuroit de fe rendre auprès de lui ; qu'il fouhaitoit de le voir & qu'il agiroit avec lui plus en frere qu'en Roi. Il fit plus, il envoya Zorab-Kan à Ispaham, avec ordre de ménager tellement l'efprit de ce jeune Prince, qu'il l'engageât à la démarche qu'il attendoit de lui; mais s'il ne pouvoit réuffir par ces voies de douceur & de conciliation, il le chargea de l'arrêter fans éclar avec Sala-Kan qu'il regardoit comme l'auteur de tous les complots. Le négociateur étoit

mal choifi. Zorab-Kan laissa dans le vin échaper fonfecret; cette indifcrétion lui coûta la vie ; Ibrahim chargea des Officiers de confiance de le faire tuer dans le Palais même, à la fortie du bain ; & l'ordre fut exécuté.

Il comprit bien que cette mort alloit attirer fur lui toutes les forces de fon frere; il fortit lui-même d'Ifpaham avec toutes les fiennes ; les deux armées fe rencontrerent entre Teran & Cafbin; le combat ne fut pas long, quoique les troupes fuffent à peu-près égales de part & d'au tre. La trahifon avoit préparé l'évenement: dans le commencement de l'action, Adel-Schah fit paroître un courage & une valeur qui auroient fans doute décidé la victoire en fa faveur ; mais après quelque foible réfiftance,fes meilleures troupes paf

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