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ferent dans le parti ennemi; il fut obligé de prendre la fuite avec deux de fes freres qui avoient toujours combattu à fes côtés; on le pourfuivit, il fut atteint, & conduit au vainqueur, qui le fit dabord charger de chaînes, & qui ordonna enfuite qu'on lui crevât les

yeux. Cette bataille fe donna au mois de Juin 1748, un an après la mort de Thamas Kouli-Kan.

Ce que le Prince vaincu avoit de richeffes fut pillé par les foldats; ils mirent fon trône en pieces pour en tirer les diamans dont il étoit couvert. Le vain-' queur fut proclamé Roi : Miraf lan-Kan, Gouverneur de Tauris, qui lui avoit amené des troupes, n'attendit pas cette procla mation; il partit pour fon Gouvernementavec fes foldats, fans même prendre congé de ce

Prince. Cette démarche le rendit fufpect, & l'on verra bientôt que les foupçons étoient fondés. Ibrahim Schah qui dans un commencement de règne se croyoit obligé de ménager tout le monde, & fur-tout de ne point irriter les Grands, fouffrit ce qu'il ne pouvoit empêcher. Il retourna à Ifpaham pour s'y faire reconnoître conduifant avec lui fon frere détrôné & aveuglé, comme le monument le plus certain de fa victoire. Sa puiffance n'étoit rien moins qu'établie : il envoya des Gouverneurs dans lesProvinces; mais ils y étoient fans autorité;la licence des armes avoit répandu par-tout l'efprit d'indépendançe; les villes fe faifoient la guerre entre elles, toutes les Provinces étoient en proie à toutes les horreurs que produi

fent les guerres civiles. Il étoit encore campé auprès d'Ifpaham lorfque la révolte du Gouverneur de Tauris éclatta: ce Rebelle avoit commandé les armées fous Thamas Kouli-Kan, & il s'étoir acquis la réputation d'un de fes plus braves & plus habiles Capitaines. Il fe voyoit à la tête d'une armée confidérable; & il ne doutoit pas qu'il ne pût accabler un jeune Prince fans expérience, & qui lui étoit redevable de la victoire remportée fur fon frere. Ibrahim ne fe laiffa point intimider par les menaces & par la réputation de fon ennemi ; il s'affura de la fidelité de fes troupes, & trouva le secret d'ébranler celle des foldats de fon Adverfaire. Quand les mefures eurent été bien prises, il fe mit en campagne; il joignit le Rebelle dans les envi

rons de Tauris. Là, Miraflan¬ Kan éprouva le fort qui avoit perdu l'infortuné Adel-Schah: après quelques légeres décharges, fes troupes l'abandonnerent toute fa valeur lui fut inutile. Forcé de prendre la fuite, il fe fauva chez un de fes amis; celui-ci craignant de paffer pour complice, avertit la nuit les Officiers du Roi; ils vinrent le faifir dès la pointe du jour, & le conduifirent avec fon frere & fon fils à Tauris, où le Prince étoit entré après la victoire. Il lui demanda pourquoi il l'avoit trahi, & quelle espérance l'avoit engagé dans une révolte dont tout lui annonçoit le crime & le danger? L'orgueilleux prifonnier ne daigna pas implorer la clémence du Vainqueur; dans lesfers même il ne répondit que comme il auroit pû ofer répon

'dre les armes à la main ; & il ne craignit pas de joindre l'infulte à la fierté. Le Roi, faifi d'une jufte indignation, ordonna de l'étrangler ; il le fut dans le mo

ment.

Tranquille de ce côté là, & maître d'une des principales Provinces de l'Empire, Ibrahim-Schah y féjourna trois mois, pourfaire plus aisément fubfifter fon armée, pour y régler les affaires, & attendre des nouvelles fûres de ce qui fe paffoit dans la Province de Choraffan. Les grands Seigneurs qui étoient à Mafchet ou aux environs firent fortir du Serrail Charok-Mirza, ce petit-fils de Thamas Kouli-Kan qu'Adel-Schah y avoit fait renfermer. Ils réfolurent de le mettre fur le trône: les Officiers & les foldats à qui on avoit confié la gardedes tré

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