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fors tranfportés de Kalat dan's cette ville, s'engagerent dans la confpiration. La poffeffion de tant de richeffes étoit un grand avantage, & ce jeune Prince s'en fervit avec adreffe pour augmenter le nombre de fes Partifans.

Ceux-ci faifoient entendre au Peuple que le Ciel, par une efpece de miracle, ne l'avoit préfervé de tant de dangers que pour le mettre fur un trône, où il auroit dû être placé après la mort de Thamas Kouli Kan fon grand-pere. D'ailleurs ce Prince donnoit de grandes espérances: il étoit bien né, d'un caractère heureux, & avoit toutes les qua lités qui gagnent les cœurs & qui les attachent.Cet affemblage de circonftances formoit un préjugé favorable; bien-tôt il réut nit les voeux de la plus grande

partie du Royaume: il fe trouva même des Devins Mahométans qui oferent faire des prédictions en fa faveur, & annoncerent vingt-quatre ans au moins d'un règne heureux & paifible. Ces prédictions flattoient agréablement le Peuple, qui fatigué de tant de changemens, ne foupiroit qu'après un Gouvernement conftant & uniforme. On envoya fecrettement des lettres aux principaux Officiers de l'armée d'Ibrahim-Schah pour les fonder,& les engager dans le parti qui venoit d'être formé. Les réponses que l'on reçut fe trouverent conformes à celles que l'on defiroit: on fe crut affez fort tenir la campagne. pour Les chefs des deux armées étant d'intelligence preffoient de concert les deux Rivaux de s'approcher. Charok-Mirza fortit de

Maschet à la tête de fes troupes au commencement de Juin 1749,& s'avança jufqu'à la frontiere de la Province de Choraffan. Ibrahim-Schah partit de fon côté prefque en même-temps avec toutes les forces de la Province d'Adiarbejan pour venir à fa rencontre. La victoire étoit décidée avant la bataille : quelques décharges annoncerent une action plûtôt qu'elles ne la commencerent; l'armée d'Ibrahim fuivit fes chefs qui pafferent dans celle de fon rival. Le Prince victorieux ordonna de poursuivre le vaincu, dont la tête lui fut bien-tôt apportée. Le malheureux Adel-Schah que fon frere Ibrahim avoit detrôné, & qu'il traînoit par-tout à fa fuite, tomba entre les mains du vainqueur. Il fut conduit à Maschet; il en avoit été Gouverneur pen

dant deux ans fous le regne de fon oncle: devenu Souverain il y avoit diftribué une partie de ily fes tréfors, on l'y traita comme le dernier des miférables: il ne demandoit pour toute grace que la vie, & on ne la lui laiffoit que pour prolonger fes malheurs. Charok-Schah y arriva quelque temps après lui; il le fit appeller, lui reprocha la mort de Thamas, le meurtre de tous les Princes de fa famille, le poifon qu'il lui avoit fait donner à lui-même; ordonna enfuite qu'on le conduisît dans de vieilles mafures voifines de la ville, & là il lui fit couper la tête.

Ceux qui avoient fincèrement à cœur les intérêts de Charok-Schah étoient d'avis qu'il fe rendît au plûtôt à Ifpaham pour y recevoir les hommages de la capitale; il y étoit

attendu avec impatience, & cet empreffement des Peuples fembloit lui annoncer la foumiffion générale de toute la Perfe. Mais les Seigneurs de la Province de Choraffan à qui il étoit redevable de la couronne, fouhaitoient qu'il reftât à Maschet, du moins jufqu'à ce qu'on eût gagné ou forcé une nation voifine qui refufoit encore de le reconnoître. Il y refta contre l'avis, & malgré les prieres de fes vrais ferviteurs, & il fut victime de fa complaifance pour les autres. Il n'avoit pas encore joui pendant cinq mois du pouvoir fuprême, que dans Mafchet même où il fe croyoit adoré, un parti se forma contre lui.

Un Molla ou Docteur Ma hométan, nommé Mirza Mahomet, fe difoit iffu de la famille

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