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ans auparavant s'étoit féparé avec les troupes de l'armée d'Adel-Schah dans les environs de Mafchet. On craignit qu'il n'y fit quelques defordres, & on fe préparoit à agir vivement contre lui. Mais fur la nouvelle que Charok-Schah avoit nommé un de fes Généraux pour y commander, il prévint, par une retraite volontaire, celle à laquelle on auroit pu le contraindre. Il ne perdit point l'efpéran ce d'y rentrer & y entretint toujours de fecretes intelligences,fur-tout avec le Mayar-Kan, dont la politique étoit de bien vivre avec tout le monde, d'attendre l'évenement, & de fe déclarer pour le plus fort.

Aly Merdon-Kan qui vouloit toujours être à portée d'exécutre fes deffeins, refta dans les environs de la Capitale, fes

troupes augmenterent; il mit le fiége devant la petite ville de Gaze, qui n'eft qu'à trois lieues d'Ifpaham. Il s'en rendit le maître & s'y fortifia. Selim - Kan, nommé Gouverneur par Charok - Schah venoit d'arriver. Il joignit fes troupes à celles d'Aboulfat-Kan ennemi déclaré du Rebelle, il arma tout ce qu'il trouva d'hommes difpofés à le fuivre, & marcha en bon ordre pour reprendre Gaze: après dix jours de réfiftance, Aly Merdon - Kan qui manquoit d'ar. tillerie, & de munitions, fentit bien qu'il feroit forcé ; il amusa les affiégeans par des propofitions, promit de rendre la ville. à des conditions raifonnables & demanda une conférence avec Selim-Kan lui-même, ou tel autre Officier diftingué que Fon jugeroit propre à une négo

ciation fûre & avantageuse pour les deux partis; on convint du lieu, l'Officier fut nommé ; on indiqua le jour; mais il fortit la nuit avec les troupes, & prit, fans être inquiété, le chemin de fes montagnes.

Il revint bien-tôt fur fes pas avec de nouvelles forces; menaça d'affiéger Ispaham même, & envoya des partis qui ravageoient toute la campagne, & faifoient des courses jufqu'aux portes de la ville. Les Seigneurs qui s'yétoient renfermés, furent indignés de cette audace, & réfolurent d'en tirer une vengeance éclatante. Ils fortirent en bon ordre avec un grand train d'artillerie, déterminés à l'attaquer; il fit femblant de fuir: on le poursuivit, & quand il jugea le temps ou le terrein favorable, il tourna tête, & en

gagea la bataille qu'il gagna. L'armée vaincue fe retira en défordre, rentra dans Ifpaham, & abandonna tout fon canon: te Vainqueur le tourna auffi-tôt contre la ville, & fe préfenta pour en faire le fiége. Mais les Bourgeois qui étoient de garde dans cet endroit foutinrent l'attaque, & firent fur lui de fi terri→ bles décharges, qu'il fut con raint de s'éloigner.

Repouffé de devant Ifpaham, il tourna fes armes contre Julfa, qui n'en eft qu'à deux petites lieues: c'eft une ville dont tous les habitans font Chrétiens, & gros Commerçans: il comptoit emporter cette place de vive force; mais tandis qu'il faifoit paffer fon artillerie à l'autre bord du canal, un de fes canons y refta embourbé; cet accident lui parut d'un mauvais présage;

il retourna fur fes pas, & vint fe préfenter une feconde fois devant Ifpaham. Mais il changea le lieu de fon attaque, il n'avoit pas le demi-quart des troupes néceffaires pour inveftir cette grande ville; il abandonna le quartier de la riviere, fit braquer plufieurs pieces dé canon vers la porte de Totchi, & la fit battre deux jours de fuite avec une extrême vivacité. 11 fit fes approches à la faveur de fon artillerie; mais les intelligences qu'il avoit dans la place avancerent plus le fuccès, que tous les efforts qu'il faifoit contre elle. Le troifieme jour 31o de Mai la porte lui fut ouverte par quelques-uns de fes partifans: fes troupes y entrerent, elles fe répandirent dans tous les quartiers, & y commirent les plus horribles défor

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