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Broquier s

Tamas Koulikan Roy de Perse.

Tué a Cotchan le 20.
Juin 1747.

MEMOIRES

SUR

LES DERNIERES ANNÉES

DU REGNE

DES

THAMAS KOULI-KAN;

Et fur fa Mort tragique,

Contenus dans une Lettre du Frere BAZIN de la Compagnie de Jefus, au Pere ROGER Procureur général des Miffions du Levant.

Ous attendions depuis long-tems cette intéreffante Relation ; Thamas Kouli-Kan a fait affez

*

de bruit dans le monde, pour que dans les païs même les plus éloignés de la Perfe, on foit curieux de fçavoir jufqu'aux moindres particularités de fa vie. Prefque tous les Auteurs qui en ont parlé, ne nous ont appris que le bonheur de fes entreprifes, la rapidité de fes Conquêtes & l'étendue de fon Empire. Les Mémoires que nous donnons.contiennent le détail de fes actions particuliéres; on voit dans prefque toutes un caractère ambitieux & emporté, avare & inquiet, féroce & fanguinaire! s'il eut plufieurs des qualités qui font les Conquérans, illes altéra par des excès qui ne fe trouvent pas même dans les Ufurpateurs; cette Relation nous le peint comme un monftre de nature, qui en faila , qui en faifant honneur

au Génie par la grandeur de fes

projets, & la bravoure de fes exploits, à deshonoré l'humanité par une avarice fans bornes, & une cruauté fans exemple.

Le Frere Bazin, Auteur de ces Mémoires, l'accompagna dans toutes fes courfes depuis 1741. jufqu'en 1747, & fut fon premier Médecin; il a vu prefque toutes les actions qu'il raconte. On a fait dans le ftyle quelques changemens néceffaires; mais les faits font reftés les mêmes, & aucune des circonftances n'a été altérée.

MON REVEREND PERE,

D'AUTRES avant moi vous

ont inftruit des Révolutions dont la Perfe eft le théatre depuis près de trente ans. Je ne ferai qu'en rappeller ici les prin

cipales époques, pour mettre plus de fuite dans les Mémoires que vous me demandez, fur les dernieres années du célèbre Schah-Nadir, connu en France fous le nom de Thamas KouliKan.

Vous me marquez qu'en Europe & fur-tout en France, on a toujours parlé diverfement de fon origine & de fes premieres Occupations. Je ne puis vous en inftruire que d'après les rapports qui m'en ont été faits; car je n'ai commencé à le fuivre qu'à la fin de 1741. Voici ce que j'en ai appris de quelques foldats avec qui j'ai fait voyage après fa mort. Ces foldats étoient fes compatriotes; ils avoient été fes compagnons de guerres, ou plutôt de brigandages; ils s'étoient attachés à fa fortune, & l'avoient fidele

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