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de bonté

pour eux & pour

les

?

Peres, & qui étoit à la tête de la Compagnie Hollandoife. L'ordre vint quelque temps après, tel que nous le fouhaitions; la paix & la tranquillité furent rétablies. Nous étions à la vérité, en butte aux Arméniens opiniâtres; mais nous nous eftimions trop heureux d'être méprifés, pourvû que la Religion Catholique triomphật.

Fruftrés de leurs efpérances, les Schifmatiques ne perdirent point courage: de concert avec les Vertabiets, ils réfolurent de faire une nouvelle tentative, bien perfuadés que fi les Peres étoient une fois hors du Royaume, tout le peuple fe feroit Arménien. Ils renvoyerent à Mafchet le même Vertabiet & le même Prêtre, chargés d'argent

& de préfens, avec ordre de folliciter auprès du Prince le banniffement des Miffionnaires, & de le demander fans aucune reftriction les fommes qu'ils devoient répandre étoient illimitées: on leur promit d'acquitter toutes les lettres de change qu'ils envoyeroient, & on leur tint parole. Ils firent appuyer leur demande par le Patriarche qui s'etoit rendu à Maschet auprès du fils du Roi, apparem ment dans le même deffein. Ce chef de la Religion Arménienne fit de fon côté des préfens magnifiques. Il gagna le jeune Prince, & l'ordre fut délivré.

C'en étoit fait de la Religion Catholique dans la Perfe, fi le Seigneur n'eût détourné ce coup, en permettant que celui qui le portoit à Ifpaham, fût dépouillé & tué en chemin. C'eft

le

le Prêtre qu'on en avoit chargé. Le Vertabiet & le Patriarche qui étoient reftés à Maschet l'avoient dépêché devant eux, & lui en avoient remis l'original. Ils n'avoient pas même penfé à en tirer des copies autentiques; le Prêtre partit de Mafchet avec peu de monde; & en apprenant à Julfa la nouvelle de fon départ, on y apprit en même temps celle de fa mort. Toute fa fuite fut maffacrée avec lui. Le Vertabiet étoit déja en route & affez près d'Ifpaham lorfqu'il fçut cet accident tragique. Cette affaire fit grand bruit: les Arméniens & leurs Vertabiets ne manquede publier que

rent pas les Miffionnaires & Meffieurs Chérimans en étoient les auteurs fecrets, & qu'ils avoient apof té des affaffins ; mais la calom

Tome IX.

H

Mifions nie étoit fi groffière, que ceux des Schifmatiques qui n'étoient pas aveuglés par la paffion, n'y ajouterent aucune foi: auffi elle tomba d'elle-même. Après que cet orage fut diffipé, nous demeurâmes tranquilles jufqu'à l'arrivée du Patriarche; nous connoiffions fon caractere vif, entreprenant & emporté. Sa feule préfence étoit capable de rallumer un feu qui n'étoit pas bien éteint. Il avoit donné à Smirne & à Conftantinople, des marques de fa haine impla-: cable contre les Catholiques, & leur avoit fufcité une furieufe perfécution.

Son arrivée à Julfa reffembloit plutôt à l'entrée d'un Prince, qu'à celle d'un Religieux, & il paffa avec tant de pompe & de magnificence au milieu des Bazards de la ville

que les Perfans qui en furent témoins témoignoient leur en indignation ; & ces infideles l'au roient infulté,s'il n'avoit été précédé par les valets de pied de M. le Résident de Mofcovie qu'ils refpectoient: grands & petits, Catholiques & Chrétiens, tous accoururent en foule à ce fpectacle. Depuis les dehors de Julfa jufqu'à la porte du Monaftere toutes les rues étoient bordées de monde.

Les Miffionnaires furent prefque les feuls qui n'affifterent point à cette entrée triomphante; ils appréhendoient que leur préfence ne tirât à conféquence, & ils ne vouloient pas paroître autorifer par leur exemple la démarche que faifoient tant de Catholiques, les uns par curiofité, les autres par crainte, d'autres enfin par politique.

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