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quatre-vingt-dix ans.

3o. D'avoir fufcité aux Miffionnaires François des procès injuftes, & de leur avoir caufé des infultes fans nombre.

4°. D'avoir parlé en public contre le nom François, & contre les Miniftres du Roi.

5. D'avoir mis le trouble & le défordre dans Alep, par les Lettres qu'il avoit écrites au Bacha contre les Chrétiens & les Religieux François.

Ces griefs envoyés à Conftantinople, y firent une grande impreffion, fur-tout le quatrieme parut d'une conféquence digne de toute l'attention. On fçait combien le Roi de France eft respecté à la Cour Ottomane; & la préférence écla tante que l'on y donne à nos Ambaffadeurs fur tous les autres. M, le Marquis de Ville

neuve eut toute la fatisfaction qu'il demanda; & l'on expédia en faveur des Miffionnaires, un Commandement qui affura leur repos, du moins je n'ai lû dans aucun des Mémoires de nos Miffions que celle de Damas ait été inquiétée jufqu'en 1744.

La perfécution qu'elle effuya fur la fin de cette année, fe trouve décrite dans une Lettre que M. de Lane, Conful de Seyde, écrivit le deux Janvier 1745, à M. le Comte de Caf tellane, Ambaffadeur du Roi à la Porte.

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MONSEIGNEUR,

E dois rendre compte à votre Excellence, d'une perfécution que viennent d'effuyer les Miffionnaires de la Compa

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gnie de Jefus à Damas, fans y avoir donné occafion. Le Meut-Sallem de Damas, qu » gouverne en l'absence du Bai cha, étant chargé d'un billepar lequel le fieur Caire négo»ciant à Seyde promettoit de payergoo.piaftres pour le loyer » du Kan, ou bâtiment qu'il occupe en cette ville, m'écrivit » le terme échu, de porter ce François à le fatisfaire. Celui-ci me fit entendre qu'il alloit à » Damas, lever l'argent de fes » débiteurs, & fatisfaire le MeutSallem, à qui je mandai cet» te réponse. Il partit en effet » mais au lieu d'aller à Damas, il s'arrêta dans un village qui eft à moitié chemin. Le Meut-Sal»lem s'ennuya de ce délai, & il voulut rendre les Jéfuites refponfables de la dette. Il enyoya chercher leur Supérieur,

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lui préfenta le billet, & lui demanda la fomme énoncée. Le »Miffionnaire lui repréfenta l'injustice du procedé;le Meut» Sallem l'éxigea,& ne lui accor »da que cinq jours de délai. Il »fe repentit enfuite de l'avoir accordé, & il ordonna qu'on le »mitauxfers. On le conduifoiten prifon, lorfqu'un nommé Ron» zouma, Procureur des Grecs Schifmatiques de Damas, & "dont la haine contre les Catho liques eft connue, pria qu'on » le remît en liberté, & s'offric pour être fa caution. On le relâcha. Mais le lendemain le » Meut-Sallem exigea des Jéfui»tes cent vingt-fix piaftres. Ces » Peres me le mandérent : je chargeai le Sieur Fornetti, fecondDrogman de cette Echel"le d'aller à Damas pour avoir » fatisfaction de cette affaire; je

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lui commandai de paffer par le village où je fçavois que le » Sieur Caire s'étoit arrêté, & de » lui ordonner de ma part d'acquitter fa dette. J'écrivis en même temps au Meut-Sallem, une Lettre polie, mais ferme. Il y eut égard, & pour me le témoigner, il fit revêtir les Jé»fuites d'une Abe en public: c'est la réparation la plus grande qu'un homme de ce rang puif»fe faire. Le fieur Caire fut obli ́ gé de lui payer ce qu'il avoit » demandé à ces Peres en pure ❤avanie.

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Cinq jours après que le Drogman fut parti de Damas, la perfécution recommença. >> Une troupe d'enfans fe raffembla fur le foir devant la porte des Jéfuites, dirent contre-eux toute efpece d'injures, & y jetterent une grêle de pierres..

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