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titre Curial accordé par le con cours & le confentement des deux Puiffances. Nous fommes en partie redevables de cette érection à Monfeigneur l'Archevêque de Carthage, Vicai re-Patriarchal de Conftantinople. La Sacrée Congrégation de la Propagande le chargea de faire les informations néceffaires. Il les fit & rendit le témoignage le plus honorable pour les Miffionnaires. Sa Lettre que nous avons en main eft un éloge continuel de leurs vertus & de leurs travaux. Si nous la rendions publique, on nous accuferoit peut-être de manquer à ce que la modeftie prefcrit, mais nous manquerions à ce que la reconnoiffance exige, si nous ne lui faifions pas du moins l'honneur du zele qu'il a témoigné, & des peines qu'il a prifes

en notre faveur.

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Le Pere Jean-Baptiste Souciet, à qui nous devons cette Relation exacte & intéreffante étoit le cinquieme de fix freres qui fe font fucceffivement confacrés à Dieu dans notre Com

pagnie; la facilité de fon efprit le rendoit propre à plus d'un genre de littérature; fon goût le fixa aux ouvrages d'érudition. Attentif & profond dans fes recherches exact & fidele dans fes récits, toujours en garde contre les erreurs & incapable de les enseigner, il n'adoptoit que ce qu'il avoit mû

rement examiné, & ne décidoit que fur ce qu'il avoit bien approfondi. On ne craint point d'en impofer au Public quand on a de tels Auteurs ou de tels garants des Mémoires qu'on lui préfente. Aux talens qui rendent l'homme de lettres pré

cieux à l'Etat, il joignoit les qualités qui rendent l'homme de zele véritablement utile à la Religion. La gloire de Dieu & le falut des ames, furent les deux objets qui le conduisirent aux Miffions du Levant. Sage, mais intrépide, il fembloit ne connoître les obftacles que pour les méprifer ou les vaincre, & tous les dangers de l'action ne fe préfentoient à fes yeux que comme des attraits pour l'entreprise. En voici un trait bien marqué.

Deux Efclaves dont l'un étoit Lithuanien, & l'autre né en Italie, avoient abjuré la foi. Le repentir fuivit de près l'apoftafie. Confus de leur foibleffe ils en firent une péni tence publique: cette démarche éclatante arma l'infidélité contr'eux. Ils furent arrêtés;

on les conduifit au Juge. La baftonnade, les fers, la menace des derniers fupplices, tout fut employé pour les intimider; les Miffionnaires furent alarmés, ils craignirent une chûte nouvelle, on résolut de tout rifquer pour les fecourir dans ce danger preffant.

Le Pere Souciet s'offrit pour cette entreprise, c'étoit expofer fa vie. L'efpoir de mourir la foi flata fon courage. pour Il pénétra dans la prison, il parla aux deux Confeffeurs de J. C. leur adminiftra le Sacrement de Pénitence, & les anima fi vivement par fes difcours qu'ils répandirent généreufement leur fang pour la Religion qu'ils avoient auparavant abjurée, & réparerent l'apoftafie par le martyre. L'inftruction des Matelots l'occupa tout en

tier. Il la continua fans inter-
valle il les affembloit les Di-
manches & les Fêtes dans notre
Maison; les autres jours il alloit
les trouver fur les vaiffeaux, il
préparoit les uns à des confef-
fions générales, il difpofoit les
autres à la fainte Communion;
il les inftruifoit tous des princi-
pes & des loix de notre fainte
Religion; c'eft dans ces faints
& pénibles exercices, que les
chaleurs exceffives & des fati-
gues extrêmes n'interrompirent
jamais, qu'il contracta une fie-
vre violente qui nous l'enleva
le 23 de Juillet 1738; la force
de la maladie ne lui laiffa
des momens de connoiffance:
il profita de ces intervalles pour
recevoir les derniers Sacremens
de l'Eglife, & il mourut victi-
me de fon zele au milieu des
regrets, arrofé des larmes de

que

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