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tructions: elles étoient proportionnées à leur état. Il entroit dans le détail de leurs devoirs, de leurs embarras, & de leurs peines, avec une aifance de génie que rien n'étonnoit, & qui le rendoit fupérieur à tout. Il paffoit de-là dans les Chaires les plus célèbres de Paris; les fuccès qu'il y a eus pendant un grand nombre d'années ont été la preuve & l'éloge de fon talent: il fçavoit s'entretenir avec le pauvre, & parler au grand; nourrir la piété du fimple, & confon

dre l'orgueil de l'impie;

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raisonner avec le fage, & bégayer avec l'enfant ; inf truire tous les états,fans jamais fortir du fien; fe plier à tous les caractères, & les rappeller à celui que la Religion demande ; feul objet de fon zèle, feule récompense de ses travaux, elle le conduifoit parmi les hommes, fans le féparer de Dieu. Ses talens, fes qualités, & fes vertus lui attiroient l'eftime & la confiance de tous ceux qui avoient rapport à lui; ce témoigna ge honorable lui a été rendu dans tous les endroits où il a été le mieux connu.

y

La Miffion du Levant a perdu fucceffivement un nombre d'hommes précieux qui y font morts victimes du zèle & de la Charité Chrétienne. Le Pere Marc-Antoine Charrot mourut le 31. de Juillet 1751 dans la 46eme . année de fon âge, après onze ans paffés dans les travaux continuels que demandoit la Miffion pénible dont il étoit chargé. Il fut atteint de la peste qui défoloit les environs de Conftantinople; & qui faifoit alors dans cette grande Ville des ravages dont il n'y a

point d'exemples. Il s'étoit livré au fervice & au fecours des malades avec un zèle pour qui le danger même étoit un attrait. Les priéres & les allarmes de fes Supérieurs & de fes Freres ne purent l'engager à fe modérer. On ne l'arracha du milieu des peftitérés que pour le porter au tombeau. Dans les accès violents de fon mal, Dieu lui laiffa toute la liberté d'efprit & toute la connoiffance

néceffaire

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pour demander & recevoir les Sacremens de l'Eglife. Il les reçut avec

cette foi, cette résignation & cette joie qui ne fe voient qu'à la mort des Saints, & qui annoncent la récompense dont ils vont jouir.

Cette mort fut fuivie trois jours après de celle du P. Montforté, à qui des travaux femblables avancerent la fin d'une carriere vraiment apoftolique. Les Arméniens & les Catholiques le regrettent également. Ils le regardoient comme leur Apôtre & leur Pere; il méritoit ces deux noms par l'étendue & par la tendreffe de

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