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fatter que le Seigneur ne le « lui a ôté, que pour le rendre « plus heureux lui-même! Je la " plains de ce qu'il est mort à la « Hieur de fon âge; elle en auroit " reçû de grands fecours : mais « je me confole de ce que fes" vertus étant arrivées à leur ma. « turité, le Ciel lui refervoit de " grandes recompenfes.

Ne nous feroit-il pas permis d'en dire autant de MONSEIGNEUR LE DAUPHIN ? Nous le dirons avec des circonftances d'autant plus favorables, que nous pouvons le mettre au nombre de ces vrais Chrétiens dont faint Paul dit, que bit pendant leur vie, foit à leur mort ils étoient au Seigneur. En effet comment a-t-il vêcu? comment eft-il mort? deux reflexions qu'il eft important de faire.

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Rom. 14.

Par la vie chrétienne quil a Divifior. ǎ iiij

Humero uno. Soph.

6.3.

menée il eft aifé de connoître qu'il vouloit être tout à Dieu.: premiere reflexion. Par la bonne mort qui a fini une fi belle vie on a tout fujet de croire que Dieu a voulu qu'il fût pour toûjours à lui: feconde reflexion. Sive vivimus, five morimur,, Domini fumus.

PREMIER POINT.

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Uoique le nom de Chrétien foit le plus grand de

.

tous les noms, il est étrange de voir que dans les differens états qu'on embraffe, il y ait fi peu de gens qui en rempliffent les, devoirs. La beauté du titre flatte, mais les obligations rebutent. C'est le joug du Seigneur. que l'on porte mais dans le fond c'eft un joug, & fouvent ne le portát-on que d'une épaule, on est trés content de foy. On

:

veut fe faire honneur d'être à Dieu, peut-on fe choisir un meilleur Maître? mais par un defordre qui n'est que trop commun, on veut en même temps être à foy : & tel qui fe prête au Createur, croit qu'il lui eft permis de fe donner à la creature.

Cette illusion qui est si ordinaire chez le petit peuple, re gne fouvent avec plus de licence dans les Cours des Grands. Ils devroient fe reprefenter qu'ayant plus reçu de Dieu que leurs fujets, il attend. d'eux une plus vive reconnoiffance; Que s'ils font les maîtres des, autres hommes, ils en ont un dans le Ciel dont les yeux interrogent les Souverains de la Terre: Que la même Religion qui veut que des peuples fans nombre les fervent, non feulement par l'apprehenfion du châtiment,,

Pfal. 100

Redli. 31.

mais encore par des principes de confcience, leur apprend qu'il eft de toute justice qu'ils fervent eux-mêmes, qu'ils aiment qu'ils faffent regner celui par qui ils

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regnent.

Ils devroient s'arrêter à cette grande regle que le Christianifme leur apprend: Mais quand on fait ce que l'on veut, rarement fait-on ce que l'on doit, tant l'impunité du vice eft un dangereux attrait pour le com

mettre.

En effet pouvoir faire le mal » & ne le pas faire, pouvoir vio», ler la fainte loy & en être un fidele obfervateur; c'est une chofe fi admirable, mais en même temps fi rare, que faint Efprit demande, qui eft », celui-là? & nous le louërons.

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le

Rendons témoignage à la verité Il y a lieu de croire qu' on l'a trouvé en la Perfonne

:

de MONSEIGNEUR LE DAUPHIN. Quand on fait l'éloge funebre de quelques autres Princes, l'Orateur eft quelquefois obligé de deviner, d'outrer fa matiere, de mettre fon imagination & fon efprit à la gêne. Iliçait ce qu'ils auroient dû faire, & fa charité lui fait dire qu'ils l'ont fait. Il marque avec toutes les figures de l'art les batailles qu'ils ont ont gagnées, les Villes qu'ils ont prifes, les limites de leur Etat qu'ils ont étenduës mais Jefus - Chrift qui parle d'un autre ton,

s'é

crie; Que fert-il à un homme de Matth. 16.
gagner tout l'Univers, s'il vient
à fe perdre ? ou que donnera-t-il en
échange pour foy-même ?

Quels progrez ont-ils faits dans les voyes du falut? à quels vices ont-ils déclaré la guerre? quelle violence fe fontils faite pour ravir le royaume des Cieux?

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