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rapportées dans l'Ecriture, la lecture d'un faint livre que le Prêtre Helcias lui avoit envoyé en fut en partie la cause.

Si David depuis fa converfion a mené une vie fi reglée, fi mortifiée, fi édifiante, il femble nous en rendre lui-même la raifon, quand il dit qu'il "Pfal. 118. avoit toûjours prefente la loy du Seigneur, qu'il la lifoit,« qu'il la faifoit paffer de fa me- « moire & de fon efprit dans fon « cœur; qu'il la regardoit com- " me une lumiere qui l'éclairoit dans fes tenebres, comme un «< guide qui le conduifoit dans fes «< démarches, comme un aliment « qui le nouriffoit dans fa faim, « comme un azyle qui le défen- « doit contre les attaques de fes

ennemis..

On ne pouvoit fans être autant furpris qu'édifié & charmé, voir MONSEIGNEUR LE

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DAUPHIN fi exact à tous les devoirs du Chriftianifme, fi appliqué à les connoître, & fi fidele à les remplir, Il alloit les chercher dans leur fource, dans les divines Ecritures, où il s'inftruifoit de tout ce que Dieu lui ordonnoit de faire pour être un Prince felon fon cœur & l'homme de fa droite.

Comment avec cet efprit vivifiant qui vient au fecours de la lettre, & qui lui faifoit faire tout le bien qu'il faifoit, n'auroit-il pas été au Seigneur? Il lifoit que rien n'est medio , cre chez les Grands; qu'ils » ont ou de grandes vertus, ou de grands pechez; que ceux qui appartiennent à Jefus Chrift crucifient leur chair avec fes vices & fes convoiti fes; que fi on fe réjouit, ce doit être au Seigneur, avec une modeftie dont les hommes foient édifiez.

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Il y lifoit qu'il ne faut ni ou- pfal. 19 blier Dieu dans la prosperité, “ ni fe défier de fa Providence " dans l'adverfité; qu'on doit “ implorer fon fecours dans les « jours de l'affliction, le prier de " recevoir favorablement les fa" crifices qu'on lui offre, afin" qu'on trouve fon falut dans la " bonté toute puiffante de fa « droite, & qu'on mette en lui«< fon efperance, pendant que « d'autres mettent la leur dans « leur cavalerie, & leurs cha. " riots de guerre.

Il y lifoit qu'il faut être pur philip. 1· & fincere pour marcher juf-" qu'au jour de Jefus Chrift; « que l'efprit de fageffe n'entre-« sap. 1. ra pas dans une ame maligne," & qu'il ne demeurera pas dans" un corps affujetti au peché « que cet efprit qui eft le maître de la science, fuit le déguise-« ment, qu'il fe retire des pen. «

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,, fées qui font fans intelligence, & que l'iniquité furvenant le chaffe de ceux où il eft entré.

Penetré de tant de belles & importantes maximes,fon grand foin étoit de s'éloigner de tout ce qui peut corrompre ou alterer l'innocence de fon ame, de fuir le peché comme on fuit les approches d'un ferpent.... Je paffe rapidement fur cette matiere, pour dire qu'il avoit une fi gran de delicateffe de confcience qu'il fçavoit feparer deux choLes que l'on confond ordinairement, & dont l'union n'eft pas.. fans peché, l'ufage du plaifir l'amour & l'attachement qu' on y a; l'un eft permis, la feverité de l'Evangile condamne l'autre.

Comme il faut pourvoir aux, befoins de la chair, il

y a des divertiffemens innocens : mais,

Rom. 13. faint Paul nous avertit qu'il ne

faut pas s'embaraffer d'en contenter la fenfualité, en fatisfaisant: fes defirs..

Ne jouiffez pas de ce dont Vous ne devez qu'ufer, dit S.. Auguftin. Ufez-en, mais n'y attachez pas vôtre cœur. Mo rale inconnue à une infinité de gens, mais qui ne l'étoit pas au Prince que je louë..

Il avoit, comme cet Ange Apoc.: 105. de l'Apocalypfe, un pied fur la mer, image de l'agitation & de l'inconftance, humaine: mais. Lautre étoit fur la terre, figure. de la fermeté de fon ame, &; du foin qu'il prenoit de ne rien. faire contre les devoirs d'un Chrétien dans un lieu de tentation il étoit ollicité par tout ce qui pouvoit s'offrir de plus. agreable à fes fens : mais prévenu des benedictions cele ftes, il avoit la prudence & la force d'y resister.

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