eum, & cu

præcepta.

Mais comme ce feroit peu de s'abftenir du mal fi on ne faifoit le bien, quelles font les bonnes œuvres dignes de la naiffance & de la religion d'un Prince, que MONSEIGNEUR LE DAUPHIN n'ait pas faites ? Faut-il pour cet effet donner d'éclatantes marques de las pieté qu'on a au dedans, & que faint Paul dit être utile à tous, foit pour confondre les méchans, foit pour encourager les gens de bien, foit pour travailler à fa propre fanctifica

tion? Il s'étoit fait un devoir Utambu- fpecial non feulement de marlaret poft cher après le Seigneur en gardant ftodirer fidelement tous fes preceptes, mais Adjuravit encore de porter par fes foins, fa quoque fu- vigilance, fes exemples les peuples à fervir Dieu de tout leur cœur nes qui reperti fuerat comme l'Ecriture dit que Fofias y in Jerufalem, &c. 2. porta ceux qui demeuroient à JeParalip. . rufalem, & qui étoient reftez d'If raël.

per hos om

34.

Faut-il allifter aux Offices. divins, faire de ferventes prieres, s'approcher fouvent des Sacremens? Qui n'a été édifié de fon affiduité aux lieux faints,, de fon recueillement, de fa. profonde modeftie? Quel foin. n'a-t-il pas toujours pris de fe purifier dans un cœur humble & contrit de ces fautes que la fragilité humaine eft à toute heu-re en danger de commettre? d'approcher trés souvent de la fainte Table pour fe nourrir de cet excellent pain d'Aser qui, comme parle l'Ecriture, fait les ejus, & præ

delices des Rois.

Afer pinguis panis

bebit delicias Regi

Faut-il employer utilement bus. Gen. & faintement fon temps? Con- 49. fondez-vous ici hommes & femmes oifives, qui bien loin de vous reprocher ce temps que Vous avez perdu, demandez avec une bizarre inquietude comment vous pafferez celui

que vous avez encore à perdre ! Vous n'y penfez gueres mais vous y penferez un jour, & plaife à la mifericorde du Seigneur que ce ne foit pas dans ces triftes momens où un Ange Apqc10. dira, qu'il n'y aura plus de temps. pour vous.. Nôtre jeune Prince ya fon gé de bonne heure. Avec quelle fcrupuleufe crainte a-t-il fuï cette oifiveté qui enfeigne beaucoup de malice? Toutes fes heu-res étoient employees. Il y en avoit pour la decifion des af faires publiques, & pour d'au-tres dont l'Ecriture dit qu'il eft tum Regis bon de cacher le fecret. Il y en abfcondere avoit pour la priere & la me ditation; il y) en avoit pour s'inftruire par la lecture & l'étude, des moyens propres à gouverner les peuples felon la justice & l'équité, à l'exemple seau, de s. de Charlemagne, dont les Hi

Sacramen

bonum cft.

M. Go

ftoriens s

dogo 4.

ftoriens nous apprennent qu'il charlemak faifoit des Ecritures fa plus che se, Empi re étude, & qu'il avoit toûjours áu chevet de fon lit les livres de faint Augutin de la cité dé Dieu.

Quelle gênante occupation, dira-t-on! mais eft-il rien de génant quand on veut être tout å Dieu Eft-il rien de gênant quand on fe fait un plaifir d'un travail dont on eft ravi de fe charger? MONSEIGNEUR LE DAUPHIN n'étoit pas de 'ces devots chagrins qui fent payer aux au tres la peine d'une pieté bizarre, qui fe déchaînent contre l'amour du plaifir, & qui s'en procurent de fecrets; qui impofent à ceux qui les fervent des fardeaux qu'ils feroient fâchez de toucher du bout du doigt; de ces devots turbulents fans occupation, modeftes fans

humilité, tranquiles fans recueillement, attachez à de fu perfluës minuties, fans s'appli quer aux devoirs effentiels de leur état; indulgens pour euxmêmes, durs & inacceffibles pour les autres. Où eft l'homme, je ne dis pas qu'il ait re. buté par des paroles aigres mais pour lequel il n'ait eu dans les difgraces une tendre compaffion, qu'il n'ait même foulagé dans fa mifere par une magnanimité bienfaisante?

Ce qu'il retranchoit de fes innocens plaifirs étoit pour les pauvres, à qui il faifoit d'abondantes aumônes, encore comment, & dans quel efprit les faifoit-il? Vouloit-il, comme l'orgueilleux Pharifien, qu'on fonnat devant lui de la trompette? elles étoient fi cachées, qu'il eût été ravi que Dieu fut le feul qui les fçût. Son cœur