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des Ambroifes de Milan.

VII

Epift. ad

D'où pouvoit venir une fi longue, & fi ferme refiftance? S.Chrifoft. Voici ce qu'en dit faint Chri- Bafil. foftome. Reprefentez-vous la fille du plus grand de tous les « Rois recherchée en mariage: " fuppofez qu'elle efface par fa" beauté celle de toutes les au- " tres femmes, & que fa vertu E l'éleve au deffus des plus grands " Princes. Ajoutez que fon amant « qui a un merite infini, eft tel- «e: lement charmé de fes chastes " attraits, de la. douceur de fes « regards, de la majesté de son " port, qu'il veut abfolument « L'avoir pour époufe. S'il venoit' pour lors quelque avanturier, « qui fans aucune qualité ni na- « turelle, ni acquife, fans aucune marque d'efprit, & de vertu, « fut fur le point de l'époufer

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» Quelle feroit la douleur, le dé» pit, la confternation de cet Amant? Ce n'eft là, dit faint ,, Crifoftome, qu'une legere pein ,, ture de ce zele de jaloufie que Jefus Chrift a pour fon Eglife ,& de la frayeur dont j'ai été faifi quand on a jetté les yeux fur moy. Qu'a fait ( difois-je ). cette Eglife, cette fille du Roy pour être abandonnée » au plus indigne de tous les home » mes?

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des Rois

Figurez-vous, ajoute ce Pe,,re, une armée compofée d'une multitude innombrable de foldats revêtus d'armes toutes ,, brillantes: Imaginez-vous entendre le cliquetis des lances, le hanniffement des chevaux, des hommes cruels & fauva,,ges, armez de pied en cap ,, prêts à fondre fur des troupes dont le nombre eft incomparablement plus petit, & moins

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exercé dans la difcipline mi- « litaire.

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Si avant qu'on donnât le « fignal pour le combat, on pre- « noit un jeune homme nourri à « la campagne, qui ne fçût que manier la houlette, la fûte, & « quelques inftrumens champêtres; fi on le conduifoit par tout «· le camp; qu'on lui montrât les ‹‹‹ lignes, les foldats, les Capitaines & tout l'attirail de « l'armée : fi on lui faifoit voir "> les ennemis, dont l'effroyable multitude couvre les montagnes & les vallées, dont les «<> vifages menaçans jettent une « frayeur glaçante dans l'ame des " plus hardis: fi on lui reprefentoit qu'à moins d'une heure les « fleches tomberont comme la grêle, qu'on entendra de tous « côtez les cris des mourans, & " des bleffez, qu'on verra des « cadavres entaffez les uns fur

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les autres, des corps morts qui feront tomber les chevaux avec les cavaliers; que tout fera ›, pêle-mêle, le fang, les arcs, ,, les membres des chevaux, les , têtes des hommes, les bras, les jambes, les poitrines percées de fleches, les cranes ouverts de " coups de fabres : fi on lui faifoit tout ce détail, & qu'on lui dît: C'est vous qui devez combattre ces ennemis, ran»ger vos gens en bataille, les encourager par vôtre valeur, & vôtre exemple ; & fi quel „ qu'un perit par vôtre faute, Vous rendrez ame pour ame: Ce jeune homme accoûtumé à une vie ruftique & tranquille ,, ne trembleroit-il pas membres, & ne fuïroit-il pas par une fage retraite un fi dan» gereux employ ?

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pas de tous

fes

Je me fuis fenti encore moins propre à accepter celui dont on

a voulu me charger, ajoûte faint Chrifoftome. On avoit ‹ jetté les yeux fur moy pour me faire comme le Chef de la « milice Chrétienne, afin que je « combatiffe, non contre la chairs

&le fang, mais contre les Princes " des tenebres, & des legions infi-s nies de demons. N'étoit-ce pas « abandonner à la fureur de ces redoutables ennemis, les fol, « dats de Jefus-Christ, que dex les mettre fous ma conduite ? Comment, étant le plus foible « & le plus ignorant de tous les « hommes, donner aux autres « les ordres neceffaires, leur mar quer les drapeaux fous lefquels ils doivent fe ranger, & lesa armes dont il faut qu'ils fe«. fervent ?

VIII.

On dira peutêtre là-deffus

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