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SECOND MOYEN.

Offrir avec les difpofitions necef faires, le faint Sacrifice.

L

A grande affaire d'un Chanoine Prêtre eft non feulement de prier, & d'affifter avec toute l'affiduité, & l'attention dont on eft capable aux Heures Canoniales, mais encore de dire la fainte Meffe, d'offrir à Dieu la plus digne de toutes les victimes, l'Agneau fans tache, son pro➡ pre fils.

Ce facrifice a quelque chofe de fi augufte, de fi divin, de fi particulier, qu'on lui donne par préference le nom d'action. Gouverner des peuples, c'est l'action des Rois; établir une bonne police, & juger les differends des parties, c'est l'action

des Magiftrats, & des Juges; enfeigner, c'eft celle des Do&teurs; vendre, & acheter, trafiquer, c'eft celle des Marchands: mais offrir le faint facrifice, y affifter, & participer aux facrez misteres, c'est l'action des Prêtres, & des vrais Fideles.

Dans ce facrifice Dieu eft honnoré autant qu'il le peut être par l'oblation d'une victime d'un merite infini: les hom mes y reçoivent de grandes graces, par l'application de celles que leur a meritées Jesus-Chrift fur la croix, dont l'Euchariftie rappelle le fouvenir. Les mifteres de cet homme-Dieu Y font renouvelez ; fon Incarnation, fa naissance fa vie fouffrante, & glorieufe, L'Eglife s'y offre par Jefus Chrift, Jefus-Chrift s'y offre par l'Eglife; & cette grande

Abortu fo

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parole d'un Prophete fe troulis ufque ad ve accomplie : Depuis le lever occafu ma- du foleil jufqu'au couchant, mon nom eft grand parmi les Nations. in gentibus, On facrifie en tous lieux, & on & in omni offre en mon nom une oblation toute

gnum eft

nomen meu

loco facrifi

catur & of- pure.

fertur nomi

ni meo,obla

mini conta

Il feroit aifé de faire fur

:

tio munda. Cet endroit de Malachie, de Malac. 1. longues reflexions : mais peutêtre ne fera-t-il pas inutile de s'arrêter à ce qui y eft dic immediatement aprés que la Mela Do- table du Seigneur est mépriminata eft. fée. Elle peut l'être en deux manieres foit quand on offre, ou quand on participe rarement aux facrez misteres; foit quand on n'y apporte pas les difpofitions neceffaires.

Ibid.

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I.

Quatre principales raifons peuvent porter un Prêtre qui

fe croit en état de grace à of frir fouvent le faint facrifice, & un Chrétien à y participer. Le defir que Jefus-Christ a de se donner à lui: l'exemple des Prêtres & des Fideles des premiers fięcles: le foin qu'il doit prendre de veiller fur foy, & de mener une vie exempte. de peché : une abondance de gra. ces que lui procure le frequent ufage des Sacremens. On fe contentera de les parcourir, fans citer fur les communions rares ou frequentes, ces paffa ges multipliez des Peres, qui fouvent ne difent qu'une même chofe.

II.

La premiere raison est tirée de ces paroles de Jesus-Christ: Prenez & mangez, ceci eft mon Corps; faites ceci en memoire de moy. En s'expliquant de la forte

Potui meo

pouvoit-il mieux marquer le defir qu'il avoit qu'on offrit fon corps, & qu'on le reçût fouvent? Les vains pretextes qu'on apporte pour le difpenfer du frequent usage de l'Eu chariftie, ne font-ils pas même refutez par une parabole que l'Eglife y applique fur ce fujet? Le pere de famille fait fçavoir que tout est prêt ; il dit que nul de ceux qu'il a invitez à fon repas ne goûtera de fon foûper : l'empreffement de fe procurer un honneur offert avec tant de generofité, fa facilité même; quel plus grand attrait ?

Non, non je n'ai plus l'emnon flumi- barras de chercher dans les ma quærenda,non fon- rivieres, ni dans les fontaines tes, Chriftus de quoy étancher ma foif, dit mihi cibus, faint Ambroife, la chair de mihi potus. mon Dieu eft ma nourriture Cato Dei le fang de mon Dieu est mon hi, & Dei breuvage.

Chriftus

eft cibus mi

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