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que,

VII.

De ce principe il faut conclure fi outre le fruit que l'on reçoit de la bonne difpofition où l'on eft quand on celebre la fainte Meffe, on en reçoit un autre attaché, & propre au Sacrement, il eft inconteftablement plus utile de s'approcher par amour, que de s'éloigner par humilité. On peut même dire, qu'on voit nettement dans la conféquence,l'évidence qui paroit dans le principe, l'un fervant d'éclairciffement à l'autre.

En effet un Prêtre qui, par humilité s'abftient de dire la Meffe, a-t-il avec Jefus-Chrift la même union que celui qui par amour l'offre & le reçoit? Je les fuppofe tous deux dans un même état de grace, & d'éloignement du crime; rend

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il aux pecheurs dont il est le mediateur auprés de Dieu, le même fervice, que celui qui prefente au Pere celeste cette victime universelle de tous les hommes ? les ames du purga gatoire en reçoivent-elles le même rafraîchiffement qu'elles en attendent ? Ainfi en faisant cette fuppofition, j'ai raison de conclure qu'il est plas utile de s'approcher par amour, que de s'éloigner par humilité.

VIII.

Je la fais cette fuppofition Hé peut-on fe mettre en un affez bon état pour offrir dignement le Saint des Saints.? & fi on n'y étoit pas bien difpofé, ne fe rendroit-on pas coupable du corps & du fang du Seigneur?Ne mangeroit-on pas, & ne boiroit-on pas fon jugement?

Parmi ces difpofitions neceffaires pour offrir les facrez misteres, & y participer avec fruit, en voici deux principales un grand recueillement d'efprit, une grande pureté de cœur.

IX.

Un grand recueillement d'ef prit. Peut-on jamais être assez attentif à un mistere qui est appellé par excellence un mistere Luca 24. de foy? C'est là que Jefus-Chrift ouvre les yeux de l'ame, comme il ouvrit ceux des deux difciples d'Emaüs, qui ne le reconnurent qu'à la fraction du pain. C'est là qu'il l'inftruit de fes devoirs, qu'il lui explique comme à eux les divines écritures, & qu'il lui fait connoître l'accomplissement de ce que les Prophetes ont dit du

Dixerunt

eft hoc?

Fils de l'homme.

Si les Juifs, voyans la manne defcendre du Ciel dans leur ad invicem, camp, fe dirent entr'eux, qu'est-ce Manhu, que ceci?dans quelle furprise doit quod figni- être un Prêtre, qui par les paficat, quid roles facrées fait defcendre Exodi 16. fur nos autels le pain des Anges, Jefus-Chrift lui-même qui change les elemens fans alterer leurs qualitez, qui foûtient les accidens fans leur fub. ftance, qui multiple fon corps fans le divifer, qui tout entier dans le ciel, & fur la terre, daigne bien donner fon corps, & fon fang à une miferable, & vile creature?

X.

Je ne m'arrête pas à expliquer les differens moyens que les Conciles, & les Peres ont marquez aux facrez ministres

pour les rendre attentifs à une action fi ferieufe : mais il n'eft

Te decet hymnus,

› Deus, in

filentium.

pas, ce femble, mal à propos de dire que celui de reciter à voix baffe le Canon de la Meffe, n'y contribuë pas peu. Le filence eft la loüange que Dieu aime & qui lui eft dûë en Sion. Plus une ame eft recueillie plus elle eft difpofée à rendre Sion. PS.64. Dieu cet hommage: tout fe Te decet paffe entre lui & elle. L'infinie verf. Hebr. grandeur d'un Dieu qui va, en & S. Hier. quelque maniere, obéir à la parole d'un Prêtre & s'incarner entre fes mains, le jette dans une fi religieufe frayeur, qu'elle le met comme hors de lui-même, & lui ôte prefque toute la voix. Occupé, rempli, penetré de cette grande action, il dit comme Ifaïe mon fecret eft à moy; ou com

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Secretum meum mihi. Ifaia 24.

> A, a, a,

Domine

Deus, ecce

me un autre Prophete: A, a, a, nefcio loqui. Seigneur, je ne fçaurois parler. Jerem. 1.

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