Il faut cependant qu'il parle pour se preparer à la celebration, & à la participation des facrez misteres: mais il faut > dit un fçavant & pieux CarSubmiffâ dinal, qu'il recite le Canon à voce recita- voix baffe, afin que par fon fitur, at per lence, il traitte comme fecretam gravi-tement avec Dieu une affaire tas negotii, de cette confequence; & afin quod quafi fecretò cum que d'un autre côté il en foit Deo tracta- plus recueilli, plus tranquile compofitus, plus attentif à ce qu'il dit, fans pacatufque que le peuple l'entende.

filentium,

rur, tùm

animi ftatus

qui ad hanc functionem ritè peragendam neceffarius eft non intelligatur. Card. Bana, tract. aßetico de Miffa, cap. s. ff. 8.

cretò dicen

La Rubrique même y eft

Que fe- formelle: Que le Prêtre pro da funt ita nonce fecretement ce qu'il doit pronuntiet, dire dans le Canon, afin qu'il ut femetip- s'entende lui-même, & qu'il & à circum- n'y foit pas entendu de ceux ftantibus qui font autour de lui. Par là

fum audiat,

tur. Rubr.

les redoutables mifteres font non audiatraitez avec plus de decence › gen. Miff. de gravité, de majefté: Par. 16. là le miniftre attentif à la gran. de action du facrifice, fe recueille avec moins de peine, & fon refpectueux filence fait connoître quelle est sa frayeur aux approches d'un Dieu à qui il parle, quoiqu'il ne foit que cendre, & que pouffiere.

Si un voile cachoit au Juifs le fanctuaire, & s'il n'étoit permis qu'au feul Grand Prêtre d'entrer dans le faint des faints: Si à la porte de certains temples des faux Dieux, on voyoit une ftatuë qui mettant sa main fur fa bouche, avertiffoit les Payens d'honorer leurs Divinitez par un refpectueux filen. ce: Que dirons-nous de celui des miniftres de la nouvelle alliance, qui celebrent des mifteres, dont ceux des Juifs

Ad cum

n'étoient que de foibles figures,
& qui ont détruit, & anéanti
les facrifices impies des Ido-
lâtres?

C'est par ce fecret, & ce fimodum qui lence que les Apôtres & les

profectò lence

certos ritus

in primor Peres ont confervé la majefté
di s Ecclefiæ de nos misteres dés les premiers
prafcripfe fiecles, & qui n'euffent plus
runt Apo- été mifteres s'ils étoient venus
ftoli, & Pa-
à la connoiffance du peuple,
culto, fien- qui ne traitte ce qui eft com.
teris fuam mun qu'avec mépris, dit faint
fervavêre Bafile.

tres in oc

tioque mif

dignitatem;

neque enim omninò mifterium eft, quod ad populares, vulgares aures affertur. S. Bafil. de Spiritu fanéto, c.27.

X I.

Si on fe regloit fur l'ancienne difcipline de l'Eglife, fi on en prenoit l'efprit, fi on entroit dans fes raifons, on s'abitiendroit fans doute de prononcer les paroles du Canon à voix

haute & intelligible.

Autrefois les Cathecumenes. n'affistoient qu'à une certaine partie de la Meffe, & lorfque le temps du faint facrifice approchoit, on les obligeoit de fe retirer: Aujourd'hui on ne fait pas cette difference, & l'Eglife fe trouveroit fort heureuse d'avoir des enfans qui reffemblaffent à de tels Cathecumenes.

Autrefois on faifoit fortig ceux dont les Demons poffedoient les corps: aujourd'hui des Demons qu'on doit d'autant plus craindre qu'ils font plus doux, & plus tranquiles, s'emparent des ames, où ils demeurent comme dans des maifons,qui leur appartiennent, & fi on les en chaffe, ils fe promettent d'y rentrer avec fept autres Efprits encore plus méchans qu'eux.

Templa atque altaria

Dei minori

Un criminel ( c'est la refsexion que fait Salvien ) n'oferoit

reverentia infulter à un Magiftrat quand quidam ha- il eft dans fon tribunal; on bent quàm cujuflibet apprehende même d'entrer minimi ac dans la maison d'un petit Jumunicipalis Judicis do- ge de village avec un air im mum Si modefte & fier: mais on n'a quidem in

tra januas pas les mêmes égards pour

Poteftatum,

aut præpo

les non modò maifons de Dieu; les femmes illuftrium débauchées, les filles coquetfed etiam tes, enjoüées, d'une reputation Præfidum, fort équivoque, y donnent des fitorum om- rendez-vous. On n'entre point nes paffim chez les Grands, on n'ofe fe intrare præfumunt nifi prefenter à la porte des Prefiquos aut Ju- dens, & des premiers Offidex vocave- ciers de Juftice, à moins qu' gotium tra- on n'y foit appellé, qu'on n'ait xerit,aut ip- à traiter avec eux de quelques proprii di affaires ferieuses, où qu'on ne gnitas in- foit revêtu d'un caractere qui miferit. Sal. y donne de l'accez; autrement 1.3. de gub. on s'expoferoit à être mal reDei, fub fin. çû, & la moindre punition que

rit, aut ne

fa honoris

troire per