Latire; je ne parle qu'aprés faint Bernard. IV. Ubi putas generatio tur? Si ad tè diverte Je ne puis même oublier fur ce fujet l'ingenieuse reflexion qu'il fait. Aprés avoir dépeint par des traits fi vifs la douce & molle oifiveté de quelques Ecclefiaftiques de fon temps, il ita locabidemande en quel rang on peut milites forles mettre. Sera-ce parmi les gens de rint, exfufguerre ? mais ils les chafferoient flabunt cos, quòd minien fe mocquant d'eux: avez-mè fecum vous travaillé comme nous ? pericula toavez-vous fouffert la faim, la ferarint. Sic foif, les incommoditez des fai- agricolæ, fic fons comme nous ? negotiatores,& fingu Sera-ce parmi les labou li ordines à reurs, ou les vignerons? ils fuis eos finibus arcebut, ne les infulteroient pas moins, utpote qui labores, aut labore non Dans quel rang donc, dans in hominú quelle profeffion, dans quel fuerint. Quid igitur ordre les mettra-t-on ? dans un reftat, nifi ut quos om- rang & un lieu où il n'y a point nis ordo pa- d'ordre, mais où habite une horreur riter repeléternelle. lit, & accu fat, eum fortiantur locum, ubi nullus ordo, fed fempiternus borror inhabitat? S. Bern. ibid. Quel mal ont-ils fait ? Quel mal avoit fait ce ferviteur que fon maître condamne à être jetté pieds & mains liez dans les tenebres exterieures, où il n'y a que pleurs, & grincemens de dents? Il n'eft pas dit dans l'Evangile qu'il fe foit brusquement engagé au service de ce maître ni que fans fon confentement il foit entré dans fa maison. On ne l'accufe pas non plus d'avoir eu de mauvais commerces avec des femmes débauchées, d'avoir diffipé en jeux & en feftins un bien qui ne lui, appartenoit pas : on ne lui reproche qu'une chose, d'avoir 1 été un ferviteur inutile. Sur ce feul fondement on lui fait fon procez, & on le condamne à etre jette pieds & mains liez dans un lieu, où il n'y a que pleurs, &que grincemens de dents. Quoique ce ne foit là qu'une parabole, la verité qu'elle reprefente n'a rien que de terrible. Un Ecclefiaftique eft un ferviteur, & un ouvrier; ce font les noms que faint Paul lui donne. Il faut donc, concluent de là les Peres, qu'il travaille. Dés qu'il ne fait rien c'est un homme inutile;dés qu'il eft inutile il merite les plus rigoureufes peines: Saint Bernard en rend deux raisons. V. Premiere raifon. Jefus-Chrift Ille mini dit qu'il eft venu fur la terre non ftrare venit, non mini pour être fervi, mais pour fervir, stari. Tu ftrum, & lus, nec fer vus recum tinas.... mea, Frabe me poft te, in y fupra magi- & cet Ecclefiaftique oifik Domino paroît pour être fervi. Faut-il major, imò qu'il foit au deffus de fon maînec difcipu- tre, plus grand, & mieux par tagé que lui? renonçant à la bere jam fef- qualité de difciple, & de ferClamat ad viteur de Jesus-Chrift, il fe eum anima hâte de fe repofer, quoiqu'il n'ait rien fait, & que le repos odorem un- ne foit que la recompenfe du guentorum travail. Il dit à Jefus-Chrift remus. Alio- Tirez- moy aprés vous, je courquin quan- rai à l'odeur de vos parfums : & morando, le lâche qu'il est, il s'arrête tepefcendo, tout court, il delibere, il hepaufando fite, on ne voit dans toute sa cofequi fperas,&c. conduire que délais, que tieTradt.de vi-deur, que nonchalance, que Cler. 6. 13. découragement. Il devroit manger fon pain à la fueur de fon vifage; & il fe nourrit du travail, & de la fueur des au tuorum cur do cum re ta & morib. Si omnis qui fe dicit tres. Seconde raison. Si tout homme in Chrifto qui dit qu'il demeure en Jesus bet ficut ille bulare; mul Christ doit marcher comme cet manere, dehomme-Dieu a marché, à plus ambulavit forte raifon celui qui eft fon & ipfe amfes Ambaffadeur, qui porte tò magis ordres, & qui par un engage- qui pro co ment fpecial s'eft obligé de le manere fe dicit, , qui fervir or il ne peut le fervir pro co legas'il ne le fuit; il ne le peut fui. tione fungi vre qu'aux conditions qui lui miniftrat fi ont été marquées. Ces condi- eum non setions font de renoncer à foy. quitur, fanè même, & de porter fa croix ; lis eft. Sanè & cette croix c'eft le travail, nifi abnega tur, qui ci inexcufabi verit femet ipfum, & tulerit crucem fuam, fequi eum omninò non poteft: quid verô crucem tollere eft, nifi laborem amplecti ? ibid. 6. 14. V I. La grace du facré ministe re eft une grace d'operation, de foin, de peine, de travail, une grace qui s'affoibliflant doit peu à peu par l'inaction, être excitée & comme ranimée par un fouffle continuel, |