pitaine poudré, parfu né, frais, & delicatement nourri de fe mettre fur le haut d'un mur, où il ne courroit aucun rifque, pour animer fes foldats au combat, pour les avertir de faire leur devoir, de leur reprocher, quoiqu'ils foient tout couverts de fang, la crain te qu'ils auroient d'effuyer les fatigues de la guerre, ou d'expofer leurs perfonnes? Delica- s. Hier. ta doctrina pugnanti ictus dictare Epift. S. de muro, & cùm ipfe unguentis delibutus fis, cruentum militem accufare formidinis.

>

11 eft vrai, & je le repete la faine doctrine ne dépend pas des bonnes mœurs, mais elle lui donné un grand poids: c'est un grand peché au peuple de fe déchaîner impitoyablement contre les Ecclefiaftiques ; mais Dieu veut, dit faint Pierre, 1. Pet. 2、 que par leur bonne vie ils ferment

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la bouche aux hommes ignorans,

& infenfez.

Ce font des ignorans : ils confondent la dignité du caractere avec la perfonne qui en eft revêtuë. Ce font des infenfez: leur maligne folie les porte déchirer inhumainement la reNolite ta- putation des oints du Seigneur, gere Criftos qu'on ne touche jamais impunément: mais c'est à ces ignorans, & à ces infenfez qu'il faut autant que l'on peut impofer filence; & le grand moyen de leur fermer la bouche, eft d'opposer une édifiante conduite, à la malignité de leurs cenfures.

mcos.

XIII.

Que nous reprochent-ils ? Tantôt que nous fommes trop ardens à la recherche des biens de la terre; tantôt

que nous

faifons de trop groffes dépenfes; tantôt que nous avons trop de familiarité avec le sexe. Si ce qu'ils difent étoit vrai, nous ne ferions pas du nombre de ces miniftres qui ne font rien dont ils ayent fujet de rougir: mais quand nous leur faifons connoître, que ces pechez ne font pas les nôtres , que nous ne fommes ni avares, & efclaves d'une baffe cupidité; ni prodigues, & diffipatcurs d'un bien que l'Eglife nous a confié; ni attachez à la compagnie des femmes, & attentifs à leur plaire; c'eft alors que nous fermons la bouche à ces ignorans & infenfez critiques.

XIV.

Déplorons le malheur du fiecle qui peutêtre a encore des Giezi, des Simons magi

4. Reg. c. s.

pram cum

tâ mercede

man,

ciens, des Judas Iscariotes. Le premier courut aprés Naadont il reçut de l'argent pour acheter des plants d'olivier. des vignes, des bœufs, des brebis, des ferviteurs, & des fervantes. Il devoit bien profiter de Giezi le- l'exemple d'Elizée fon maître, divitiis fuis qui avoit refufé le prefent que poffident, & ce General des armées de Simalè quafi rie vouloit lui faire : mais la non tim pa- cupidité l'ayant emporté sur le trimonium devoir, la lepre de Naaman s'atquàm the tacha à lui, & à toute fa race : faurum cri- Image trop naturelle de ces minum con hommes avares, qui pour des S. Ambr. 1. recompenfes, & des biens injuftement demandez, ont par une espece de fucceffion hereditaire, une lepre qui eft pour cux plûtôt un tréfor de crimes, que de vrayes richesses, faint Ambroife.

facultatum,

gregarunt.

4 in Luc.

dit

Le fecond, qui regardoit les dons du faint Efprit comme des

dons qui lui produiroient de gros gains, offrit de l'argent pour les acheter: mais il n'en reçut point d'autre réponse que celle-ci : Que ton argent, & toy ne fervent qu'à te perdre. Autre image de ceux, qui pour s'enrichir font des biens de l'Eglife un commerce indigne, & facrilege.

Le troifiéme eft ce traître,

qui paroiffant aimer les pauvres, & vouloir leur faire du bien, gardoit pour foy les aumônes qu'il demandoit, fous pretexte de les foulager, & qui dans la vûë d'un chetif interêt > oubliant les graces qu'il avoit reçues de fon divin maître, paffa de l'avarice à la perfidie, de la perfidie au Deïcide, du Deicide au defefpoir. Çe difciple infidele, & avare ne feroitil pas l'image de ceux qui, s. Hier. comme parle faint Jerôme, Ep. ad Nep.