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affiftent un peu les pauvres, afin de se faire rendre au double ce qu'ils donnent, & devenir riches en gardant la bourfe, & faifant de trés modiques aumônes.

Qu'ils fçachent (ce font les » paroles de ce faint Docteur) » qu'un Prêtre fe rend infame, , en travaillant à devenir riche, », que fous les étendars de JesusChrist il ne doit jamais recher» cher de vils interêts; que rien » n'eft plus infuportable, que de » voir des Clercs embraffer la , pauvreté de cet homme-Dieu, ,& cependant poffeder plus de biens, que lorfqu'ils vivoient dans le fiecle. Qu'ils fçachent , que ce qui fait gemir l'Eglife, eft de nourrir malgré elle dans l'abondance, des gens dont on ,, connoiffoit auparavant la mendicité; qu'au refte, fi c'est un larcin de ravir quelque chofe

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à un ami, c'est un facrilege‹ de tromper cette cette mere des pauvres, en ne leur donnant «<< pas ce qu'on a reçu pour eux. «

XV.

Hé bien on n'amaffera point d'argent par une fordide avarice, on fçaura à quoy l'employer par de belles dépenfes : Autre fujet de scandale, & de plainte contre les Ecclefiaftiques diffipateurs, & prodigues.

Pour comprendre jufqu'où va ce peché fi ordinaire de nos jours, & fur lequel on fe fait fi peu de fcrupule, on n'a qu'à rappeller ces grands principes de morale, autorifez par le confentement unanime de tous les Peres; que le bien cle rical eft le patrimoine des pau vres, qui ayant été originaire

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ment confié à l'Eglife, comme à leur mere commune, eft paf

Vide S fé entre les mains des BenefiProfp aut potiùs Ful. ciers, afin qu'ils en fuffent de Pom. lib. 2. juftes, & de charitables adde vita con- miniftrateurs : qu'il ne leur est templ. c. 9. permis d'en prendre que pour un entretien honnête, & des dépenfes legitimes, comme n'en les œconomes, & non les proprietaires ; que la

étant

que

Conc. Me- nature de ces biens eft de ne diol. 1. fub S. Carolo. pouvoir être employez qu'à des usages pieux, & faints; qu'aprés avoir pris ce qui leur est neceffaire pour fe nourrir, fe loger, fe vêtir, tout ce qui leur refte eft appellé fuperfiu; que fe fervir des revenus de l'Eglife pour marier des foeurs, des nieces, des coufines ( à moins qu'elles ne foient pauvres) pour acheter de belles terres, pour fe faire de

gros revenus &

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augmenter fon patrimoine, c'eft

voler les pauvres, infulter à la nudité, & à la pauvreté de Jefus-Chrift.

De là font venuës les fages précautions que les Conciles & les Peres ont crû devoir prendre contre un fi fcandaleux abus, en deffendant aux Ecclefiaftiques, fous de trés feveres peines, tout ce qui peut contribuer à la diffipation des biens de l'Eglife.

Eft-ce le jeu? Outre que ce divertiffement répand l'ame hors d'elle-même, qu'il la jette tantôt dans une turbulente joye, tantôt dans un morne, & defefperant chagrin; outre qu'il lui "ôte tout fentiment de picté, & d'attention aux chofes faintes ; qu'il lui fait perdre un temps precieux qu'il faut, non comme des infenfez, mais comme des gens fuges, racheter parce que les jours font mauvais:

1

Conc. Elib.

ban. 78.

can. 15.

ft neant.

digal. anno

C'est qu'un Ecclesiastique ril que au jeu, & qu'il y perd fouvent un bien fur lequel il n'a aucun droit, & dont on lui redemandera un jour de trés rigoureux comptes.

Aufli les Canons apoftoliConc. La. ques, & tous les Conciles lui ter. fub in- deffendent ces jeux qu'ils apnocent. III pellent illicites, tels que font Abillicitis principalement les dez, & les cafibus ab- cartes, comme les Conciles Conc. Trid. de Bourges, de Milan, d’Afeff 14. c. 12. vignon, de Narbonne, & d'auConc. But tres l'ont précisément defini: 1585. Med. jufques là que l'Empereur Jufub S. Ca- tinien voulant appuyer par fon rolo. Aven autorité les Conftitutions CaNarb. an. noniques, a deffendu à tout Ecclefiaftique de jouer aux novellá 123, dez, & d'affifter même aux compagnies où l'on jouë, fous peine d'être fufpendu pour trois ans, & mis en penitence dans un Monaftere.

C. 41.

1609.

Juftinian.

6. 10.

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