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tes agitations, offrit aux Prêtres un prefent confiderable, dans l'efperance que, par leurs prieres, elle obtiendroit de Dieu pour ce malheureux un prompt Loulagement. Ses voeux furent cependant inutiles; il mourut dans fon peché, aprés avoir fouffert d'horribles convulfions pendant trois jours. Cette femme fruftrée de fon attente redemanda fon prefent, qu'elle n'avoit eu intention de donner,, qu'à condition que fon mary. recevroit la liberté de l'efprit & de la parole, on le lui rendit.

Si les fondateurs s'étoient.. propofé une fin auffi indigne. on pourroit dire qu'ils ont eu deffein de ne rien donner gratuitement; que l'avarice a voulu vendre fes aumônes, & mettre. à prix fes prieres mais font-ils. tous dans cette efpece; & la charité a-t-elle été, non dans quel

:

ques cas extraordinaires,mais,comme on le dit, en plufieurs occafions contrainte de ceder la place à fon ennemie qui en a emprunté les appa

rences?

Si dans les fondations que T'on fait on ftipule qu'on dira tant de Meffes,qu'on fera tant de prieres.... eft-on par ces claufes coupable d'avarice? vend-on fes aumônes ? meton fes prieres à prix?

Que penferoit-on d'un homme qui donneroit du bien ä une Paroiffe, à un Hôpital, à. des Chanoines, ou à des Religieux, & qui donneroit ce bien à condition qu'on ne prieroit pas Dieu pour lui? Le louëroit-on? nulle apparence; on. le regarderoit comme un impie qui fe raille des prieres que Les vivans font pour les morts.. Le blâmeroit-on ? mais il n'eft: pas avare; il ne vend pas fes:

aumônes, il ne met pas fes prieres à prix.

Belle fuppofition! dira-t-on : mais le cas ne peut-il pas arriver? Un faux réuni, qui s'est pendant toute fa vie raillé des fondations, & des prieres des fideles, ne peut-il pas, pour laiffer de fanglantes marques de dérifion aprés fa mort, mettre une fi maligne claufe? & fi le cas arrivoit, qu'en penseroiton ?

VIII.

Mais celui qui donne peu, & qui demande beaucoup au deffus de ce qu'il a donné, ne doit-il point paffer pour avare? Or un fondateur qui donne quelque heritage, quelque argent à condition qu'on fera pour le repos de fon ame des prieres, & qu'on dira par an. un certain nombre de Messes

demande des chofes qui excedent de beaucoup ce qu'il donne: C'est donc un avare; A. cela deux réponses.

Premiere Réponse. Donner beaucoup, & recevoir peu, ce: n'eft pas être avare: or ceux qui acceptent les fondations. donnent ce qui eft d'un prix. inestimable, & ils reçoivent fi. peu de chofes,que, comparé à ce qu'ils donnent, elles doivent paffer pour rien: On ne peut donc pas les accufer d'avarice; elle n'eft donc pas des deux. côtez.

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Seconde Réponse. Les fonda-teurs qui font des legs pieux, fe deffaiffiffent de ce qui leur ap partient pour faire chanter leslouanges de Dieu, & les Corps, qui reçoivent leurs liberalitez, vivent de l'autel en fervant l'au-tel. Deux raisons qui empêchent qu'on n'accufe d'avarice les uns & les autres..

Gen 23.

I X.

Ne peut-on pas fur ce fujet rapporter un bel endroit de la Genefe, où il eft parlé d'un traité paffé entre Abraham & Ephron ?

Abraham venoit de perdre » fa chere Sara, à qui il vouloit » donner une fepulture honora»ble. Il s'adreffa pour cet effet ,, à Ephron, & lui demanda le » droit d'enfevelir dans l'une des », deux cavernes de fon champ la ›› perfonne qui lui étoit morte. Je » vous donne ce champ & cette » caverne double difpofez-en » comme d'une chofe qui vous fera propre, dît Ephron. Il n'en fera pas ainfi, répondit Abra,,ham, je veus en payer le prix. Aprés des civilitez & des » honnêtetez reciproques : Mon champ vaut quatre cent ficles;

دو

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