Hæreti

cum hominem post

correctio

fubverfus eft

cùm fit

pro

condemna

nation, eft celui de l'heretique. L'Apôtre veut qu'aprés une premiere & feconde correction on fuye cet homme primam, & opiniâtre, dans la penfée qu'- fecundam on a que fon efprit eft renver- nem de vita fé, qu'il peche volontaire- fciens quia ment, & que fon propre ju- qui hujufgement le condamne. Un adul- modi eft, & tere, un fornicateur, un meur. delinquit trier, eft chaffé de l'Eglife prio judicio mais les heretiques demeurant dans leur opiniâtreté s'en chaffent eux-mêmes, dit faint Je rôme. Ils prononcent contr'eux leur fentence, & leur feparation eft un témoignage de leur propre confcience qui les condamne. Que ne reviennent-ils ? que n'avoüent-ils leurs fautes? que ne deteftentils leurs erreurs ? L'Eglife qui eft la meilleure de toutes les meres, les recevroit avec joye dans fon fein; le bon palicur

tus. S. Paul, Tit.3.

qui a poursuivi ces brebis errantes les porteroit fur fes

épaules, & les rameneroit à la

bergerie: mais ils veulent s'é

garer, ils veulent fe perdre; qu'ils s'égarent, & qu'ils fe perdent.

VIII.

Qu'on ne dife pas que parmiles differens articles de Foy on n'en attaque qu'un feul; qu'on reçoit avec une humble foùmiffion tous les autres, & que d'ailleurs les grands fervices qu'un homme a rendus à l'Eglife meritent bien qu'on l'épargne, fans le feparer de fa communion.

"

Çe n'eft qu'un article qu'il combat, n'importe. Aprés que les Conciles, & les Souverains Pontifes ont jugé la chose dans toutes les formes, un particu

lier ne peut impunément le nier. L'opiniâtreté qu'il témoigne en cette rencontre fuffit feule à le faire regarder comme heretique.

fideratis at

membris

medico: Er

gone ifta fa

Que penferiez-vous de ceux Ita defi qui voyant un homme dange. piunt ut coreufement bleffé (c'eft la com- que numeparaifon qu'en apporte faint ratis cæteris Auguftin diroient qu'il n'en ejus fanis, doit pas mourir, parce que refpondeant toutes les autres parties de fon corps font fort faines? Il ne na tot memfalloit donc pas que Goliath bra non vamourût du coup de pierre vitam; & qu'il avoit reçû au front, à unum vulcaufe qu'il n'avoit aucun autre let ad ejus membre gâté: Non, non de fi mortem..... bonne complexion qu'un hom- quàm multa me paroiffe, les parties faines & quàm de fon corps lui font inutiles, magna nihil quand le cœur est blessé.

lent ad ejus

neratum va

Videant

profint fi

urum defue rit. Non ex

tollantur ex iis quæ habent, nec folùm quid adfit, fed etiam quid defit attendant. S. Auguftinus, libras, de Baptifmo.

Quelques belles actions qu' ait fait un particulier, & quelques vertus qu'il poffede, ni fes mortifications, & fes prieres, ni fon habileté & fon zele à défendre l'Eglife contre les differentes herefies qu'il a combatuës, ne lui fervent de rien quand par fon opiniâtreté, & fa mauvaise doctrine il attaque un feul article effentiel de la Foy. En voulez-vous quelques preuves? Je les établirai fur quelques exemples que j'ai tirez de Vincent de Lerins, encore ne les rapporterai-je pas

tous.

IX.

Le premier eft celui d'Origene, qui avoit des qualitez fi extraordinaires, & fi brillan-tes, qu'il étoit difficile de ne fe pas laiffer prévenir en faveur

:

de fa doctrine. Faut-il avoir acquis de grandes vertus ? 11 étoit prudent, chaste, patient. Faut-il de la naiffance,& de l'érudition? Il étoit né d'une famille illuftrée par le martyre il avoit perdu fon pere, & tout fon bien pour les interêts de la Foy fon genie étoit un genie fuperieur; nulle elevation, nulle étenduë, nulle force d'efprit, nulle elegance éga le à la fienne. Habile dans la fcience des lettres divines il n'excelloit pas moins dans. la Philofophie humaine. Il par loit grec, & hebreux avec une furprenante facilité, & une politeffe qui charmoit. Sa manie re d'écrire étoit douce & engageante; la délicateffe, & la netteté brilloient par tout. Les Chrétiens le regardoient comme un Prophete, & les Philofophes le refpectoient comme