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le plus grand homme qui eût

paru.

Porphire, fi fameux par fa fcience, auffi bien que par fon impieté, avouë que frappé de la grande reputation d'Origene, il fit dans fa jeuneffe le voyage d'Alexandrie pour le voir, & qu'il vît en effet un homme qui, dans une vieilleffe vigoureufe étoit un prodige de fcience.

Je ne finirois 'point, dit Vincent de Lerins, fi je voulois parler de fes autres talens. Je me contente feulement de dire que tant de belles qualitez qui le rendoient fi illustre, devinrent à plufieurs des pierres d'achoppement, & de dangereuses tentations, Comment fe détacher d'un maître dont le genie, l'érudition, l'eloquence avoient de fi puiffants attraits ? N'étoit-on pas tenté de dire;

j'aime mieux errer avec Origene, que trouver la verité fous d'autres maîtres ? L'éve nement ne l'a que trop justifié. Les noms de Docteur, & de Prophete ont été des pieges qui ont entraîné beaucoup de gens dans des precipices d'erreurs.

Çet Origene fi fameux abufa des dons de Dieu; il compta trop fur la penétration, l'étenduë, la delicateffe de fon efprit. De là un fecret mépris pour l'ancienne difcipline de la Foy, & une vaine préfomption que fon grand merite effaceroit celui des autres. De là une témeraire hardieffe à interpreter felon fes vûës, & fes idées particulieres, certains endroits de l'Ecriture, dont il corrompoit le veritable fens. Oa vît un homme, que tout le monde admiroit, & qui fembloit n'être suspect par aucun

endroit, infinuer peu à peu fes erreurs, & changer infenfible. ment la Foy ancienne en de prophanes nouveautez.

On dira peutêtre que fes ouvrages ont été corrompus: je voudrois que cela fût, comme des Catholiques, & des hereriques le foûtiennent: mais quoiqu'il en fot, il n'eft que trop vrai, que les livres qui ont été débitez fous fon nom ont été des fujets de tentation, & de chûte à une infinité de gens. Je fuppofe qu'en écrivant, fon deffein n'a jamais été d'enseigner l'erreur mais cela n'empêche pas que fon nom n'y donne un grand poids, & ne la faffe embraffer avec chaleur.

:

X.

L'autre exemple que Vincent de Lerins apporte eft ce

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lui de Tertulien. Ce genie va Ate & penetrant fçavoit tout ce que chaque fecte de Philo fophes avoit de fingulier. H n'ignoroit ni les fables des Poë tes, ni l'histoire des nations. La vivacité de son esprit étoit fi grande, qu'il n'a jamais combatu d'opinion, qu'il ne l'ait renversée, & détruite : tant il donnoit de poids aux raisons qu'il employoir. Ses ouvrages font remplis de preuves fi ferrées, filiées,fi ovrai-sembla-bles, qu'il entraîne ceux mêmes qui paroiffent les moins difpofez à recevoir fes fenti

mens.

Tant de lumieres, & des talens fi rares n'ont pas empê ché ce grand homme de tomber dans des erreurs qu'on ne peut affez déplorer. Plus fça vant qu'humble, il s'eft écarté du dogme Catholique, & par

Les derniers ouvrages il a perdu le merite, & la gloire que Les premiers lui avoient doninée.

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Tous ces exemples, & beaucoup d'autres dont l'histoire ecclefiaftique eft toute remplie nous font affez connoître que l'efprit d'un vrai Fidele eft d'aimer la verité, qui n'eft autre que Dieu, & d'écouter l'Eglife Catholique, qui feule en est la dépofitaires de fe foûmettre aveuglément à fés décifions, de recevoir d'elle ce facré dépôt, & l'intelligence des Ecritures.

XI.

C'est à quoy les heretiques ne peuvent fe réfoudre, & ce qui eft comme une troifiéme marque de ces nouveautez profanes que faint Paul veut que

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