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occafions, a été contrainte de ceder la place à fon ennemie, qui en avoit emprunté les apparences, & qui a infpiré aux fondateurs le deßein de ne rien donner gratuitement, &aux Communautez celui de ne rien refufer.

CHAPITRE IL

De l'utilité des Heures CanoniaLes, & des raisons que l'Eglife • a euës d'en marquer les differens temps. Ne feroit-il pas à propos que ces prieres fußent moins Longues &

1.

OM ME entre Diet & l'homme il y a un myste

rieux commerce par la priere & par la grace, il feroit à souhaiter que cette parole de Je

fus-Chrift, qu'il faut toujours Luca 18. prier, & ne fe pas relacher, s'executât effectivement dans le fens qu'elle renferme que la grace de Dieu defcendit fans ceffe dans l'homme qui en a un fi grand befoin, & que la priere de l'homme montât continuellement à Dieu; que l'une donnât, & l'autre demandât; l'une fe repandît avec une abondance toute gratuite, l'autre gemît avec une humble confiance.

Le plus grand malheur de l'homme n'eft pas précisément d'être foible, c'eft de ne pas chercher dans fa foibleffe, les fecours dont il a befoin pour en fortir. Le malheur de cet homme n'est pas précisément d'être pauvre; c'est de ne se pas mettre en peine de s'enrichir par une voye auffi aifée & auffi fùre qu'eft celle-ci :

Demandez,& vous recevrez cherchez, & vous trouverez frap pez à la porte, & on vous l'ou vrira. Un corps vivant refpire toûjours; un cœur animé doit toûjours prier.

Qu'un riche se laffe de voir tous les jours à fa porte, des pauvres qui l'importunent, cela ne doit point intimider le Chrétien; car c'eft faire fa cour à Dieu pere des pauvres, de Luca ibid. l'importuner toûjours. Qu'un Fuge dur & inique accorde à la perfeverance d'une femme qui le prie, ce qu'il lui eût refuse si elle s'étoit laffée de le prier.

Dieu qui eft le plus tendre de tous les Juges, & le plus ai fé à fléchir en cette vie, a tant de bonté, qu'il nous invite fans ceffe à implorer la mifericorOmnes fi- de: Vous tous qui avez foif, veaquas, nez aux eaux, quoique vous n'ayez & qui non point d'argent; hatez-vous, &

tientes veni

te ad

gentum pro

nite, emite

achetez fans aucun échange le vin habetis ar& le lait: pourquoy employez-vous perate & covôtre argent non à acheter des pains medite. ve qui vous nouriroient, mais à de õnes abfque folles depenfes? Pourquoy travail- argento, & lez vous non à avoir dequoy vous abfque ulla raffafier dans la faim qui vous tione vinu preße, mais à d'autres ufages ou &lac.Quare criminels, ou inutiles ?

bus; & laborem veftrum non in faturitatea

Charmante invitation d'un Dieu qui exhorte les hommes, qui les follicite, qui les preffe par leurs propres interêts de s'approcher des eaux de fa grace quand ils ont foif, & qui donne même cette foif de fa juftice à ceux qui ne l'ont pas! D'un Dieu qui offre ses eaux, fon vin & fon lait à ceux qui n'ont ni argent pour en acheter, ni échange à faire, & qu'il regarde ce pendant comme s'ils les achetoient, par la bonté qu'il a de leur te

commuta

appenditis argentum non in pani faï& 554

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nir compte de ce qui vient de lui: D'un Dieu qui à de fi douces invitations ajoûte de juftes reproches, lorfqu'ils negligent de fe procurer par leurs prieres, des biens qui leur coûteroient fi peu à acquerir, eux qui font fi avides de ceux de la terre, dont la fragile poffef fion demande tant de travaux & de foins.

IL

Il faut donc toûjours prier; mais cette continuité de prie

Thvifibile res vient d'un cœur qui regar tanquâ videns fuf- dant l'invifible comme s'il étoit vi tinuit. Heb. fible, implore son infinie misericorde, perfuadé qu'en quelque état qu'il fe trouve de pe cheur ou de jufte, il eft dans une indifpenfable neceffité de s'addreffer à ce pere des mifericordes, ou pour recevoir fa gra

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