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De la beauté du chant de l'Eglifes de l'attention qu'on peut,& qu'on

doit

y apporter.

C

Hanter les loüangés de Dieu, c'eft s'acquitter d'un devoir de Religion, où tout eft faint & mifterieux; c'eft confacrer fa bouche à la Hoftiam gloire de l'Eternel, lui offrir vociferatio- des victimes de nos gemiffemens nis.Pfal. 26. faire de fa voix une interprete des mouvemens de fon cœur qui s'ouvre, & qui femble ref pirer autant de fois qu'il prononce des paroles destinées à benir Dieu; c'eft faire dans la loy nouvelle ce que faifoit

le-pieux Ifraëlite dans l'ancienne; c'eft anticiper dés ce monde, fur l'Office des Anges, & des Bienheureux dans l'autre.

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Trois modifications de la Religion ont formé trois differens états de l'Eglife: Celle des Juifs, celle des Bienheureux, celle des Chrétiens, qui tient de l'une & de l'autre. Elle n'a pas la perfection de l'état des Bienheureux, mais elle a quelque chofe au deffus de celui des Juifs: elle a pris la place de celui-ci, elle attend le bonheur de celui-là. Comme elle ne voit pas encore Dieu face à face, elle n'entonne pour ainfi dire qu'en béguayant ce Cantique de louanges & d'admiration, Saint,

quæ in cœ

leur

faint, faint. Mais comme elle veut que fes enfans ayent Converfa- converfation dans le Ciel, elle les tio noftra exhorte de faire par avance, dans la terre de leur exil, un apprentiffage de ce qu'ils efperent de faire dans l'heureux calme de leur patrie.

- lis est.

Yetera, &c.

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Que le Juif groffier ne s'ar rête qu'à la lettre qui tuë; le vrai fidele cherche l'efprit qui vivifie.

Dans les temps de la synagogue tout étoit ancien, mais les chofes vieilles font passées, dit Apôtre, tout est devenu nouveau. Autrefois c'étoit un tef tament ancien, des cantiques anciens, des hommes anciens: maintenant c'eft une nouveauté toute charmante ; &, ce qu'on ne peut affez admirer, d'eft que ces hommes anciens nous ont appris à benir Dieu, & à celebrer fes louanges; ils

nefubfiftent même aujourd'hui que pour faire honneur à la verité, & à l'antiquité de la Religion que nous profeffons. Chofe étrange! Les Juifs font encore aujourd'hui les ob jets de l'averfion des Mahometans, de l'horreur des Chrétiens, du mépris de toute la terre. Chaffez de leur pays, errans par tout le monde, fans trouver ni Dieu ni homme qui veüille être leur Roy, ils

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por- PofuitDeus tent comme Caïn le figne de Caïn fignú leur malediction fur le front. terficeret

III.

ut non in

cum.Gen.43

Quare re

Pourquoy donc Dieu les at-il jufques ici confervez mal- proba per gré leur malheur, & la haine infidelitate de tous les hommes ? C'a été, dæorum gens ipfa Judit faint Auguftin, afin qu'il fedibus exn'y eût aucun endroit fur la pata, per terre où ils ne portaffent les

múdum uf

quequaque

ut ubique

phetiæ tefti.

difpergitur, livres faints, & qu'on ne pût portet codi- pas dire que les Propheties qui ces fanctos, regardent Jesus-Chrift, & fon ac fit Pro- Eglife, fuffent des pieces famonium, briquées aprés coup par les quâ Chri- Chrétiens, puis qu'elles ont été produites par nos advernútiata eft,faires, dont l'incredulité est à nobis exi prédite dans ces mêmes livres.

ftus & Ec

clefia præ

ne invêtum

Atimaretur

ab ipfis adverfariis S. August. ad Volusianum Epistola 7. in noviffima edit.

Ç'a été pour nous appren dre à rendre à Dieu un culte non fufpect, & nous montrer de loin une Religion dont ils n'avoient que les paroles. Ils fe font chargez du fardeau d'une arche inanimée, cou

verte de peaux, fans foüiller au dedans pour y chercher les tables de la loy, & fe nourrir de cette portion de manne, qu'elle renfermoit. Marchans les premiers ils ont porté cette

pro

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